• Le règne d’Élisabeth II a marqué l’histoire du XXe siècle non seulement au Royaume-Uni, mais également à travers le monde. Selon Buckingham Palace, en 2016, la reine avait visité plus de 117 pays à travers le monde et parcouru plus d’1 500 000 kilomètres. 
  • Entre 1952 et 2022, elle a conduit des visites officielles et a rencontré les chefs d’État et de gouvernement de plus de 50 pays — sans compter les visites au sein du Commonwealth, ni celles ne comportant pas de caractère officiel. Les États qu’elle a le plus visité en qualité de Reine d’Angleterre sont l’Allemagne (7 visites officielles), la France (6 visites) et les États-Unis (5 visites). Au sein du Commonwealth, c’est au Canada où elle s’est le plus rendue, avec 32 visites entre 1957 et 20101.
  • Si elle accède au trône en février 1952, elle n’a jamais rencontré Staline, décédé un an plus tard, en mars 1953. Elle a par contre connu et côtoyé 15 Premiers ministres britanniques différents au cours de ses 70 années sur le trône, de Winston Churchill de 1952 à 1955 à Liz Truss, qu’elle n’aura rencontrée qu’un fois depuis que cette dernière a accédé au 10 Downing Street.
  • Au cours de son règne, 14 présidents américains se sont succédé, 10 dirigeants soviétiques puis russes ainsi que 7 papes. Au total, elle aura vécu et témoigné de plus d’un tiers de l’histoire des États-Unis (depuis la ratification de la Constitution le 21 juin 1788) au cours de son vivant.
  • Ses années passées en tant que reine permettent également d’apprécier une partie importante de l’histoire et des avancées technologiques du XXe siècle. En 1958, elle est la première personne au Royaume-Uni à effectuer un appel longue distance sans l’assistance d’un opérateur, de Bristol à Édimbourg. Au cours d’une visite au Royal Signals and Radar Establishment en 1976, elle devient la première monarque au monde à envoyer un email. En 1957, elle prononce son premier discours de Noël à la télévision puis, en 2014, elle devient l’une des premières personnalités de son rang à envoyer un tweet.
  • En 2017, dans nos colonnes, Baptiste Roger-Lacan soulevait déjà la question posée par les frictions entre les nouvelles technologies ainsi que les formes modernes de communication et l’institution anachronique qu’est la monarchie britannique. Dans un article publié après le décès d’Élisabeth II, il rappelle la réalité paradoxale de son règne : « à mesure que l’influence globale du Royaume-Uni a diminué et que le pays a paru toujours plus obnubilé par une forme de fantasme post-impérial, sa souveraine est devenue une personnalité mondiale […] aucune tête couronnée ne jouit de l’aura qu’elle a su construire ».
Sources
  1. « Factbox : Queen Elizabeth’s reign in numbers », Reuters, 8 septembre 2022.