Peut-on dire que l’éloignement des guerres que mène l’Europe au XIXe siècle a contribué à les rendre plus acceptables ? Ou faut-il forger, dès cette époque, le concept d’une « opinion publique » à même de peser sur les conflits ? Dans cet entretien, l’historien Sylvain Venayre revient sur son dernier ouvrage, une enquête comparative à grande échelle des conflits portés depuis l’Europe XIXe.
Si la guerre en Ukraine est « identitaire », l’identité qu’il s’agit de défendre est peut-être linguistique et culturelle — mais elle est d’abord et avant tout politique. Voilà l’esprit de sa résistance.
Dans cette réflexion au long cours, le philosophe Marc Crépon expose les raisons qui doivent pousser les démocraties à continuer et à amplifier leur soutien aux peuples menacés par Poutine.
Depuis quatre décennies, l’Europe mise sur la stabilité, la prévisibilité. Ce cadre a d’ores et déjà volé en éclats. Comment se doter d’une matrice politique face à la guerre hybride menée par la Russie ?
La clef de cette crise se trouve en Méditerranée — Poutine le sait. Il est urgent de dessiner une nouvelle stratégie sur notre axe Nord-Sud, en pensant un ensemble régional plutôt d’un voisinage.
Après un an de neutralité ambigüe, le ministère chinois des affaires étrangères a pour la première fois publié un document détaillant la position de Pékin dans la guerre en Ukraine – le jour même où le Spiegel révélait que la Chine et la Russie pourraient être en train de négocier sur l’envoi de drones.
« L’histoire se répète, disent-ils ; les guerres sont toujours les mêmes. Moi je ne sais pas. Mais je voudrais leur demander, à elles. Les mères. Les femmes. »
Un an après. Carte blanche à la romancière Aroa Moreno Durán, lauréate du Prix Grand Continent 2022.
Qu’a dit Vladimir Poutine hier ? On se concentre beaucoup sur l’annonce de suspendre la participation de la Russie au traité New Start. Mais dans un pays qui est en train de se muer en économie de guerre, la seule véritable priorité poutinienne est ailleurs – conserver le pouvoir.
C’est désormais clair : la Russie a prévu de déstabiliser la Moldavie. Dans une allocution filmée, la présidente moldave Maia Sandu a exposé aujourd’hui les plans du Kremlin pour tenter de subvertir Chișinău de l’intérieur afin de mener une opération de changement de régime — confirmant les informations exposées par Volodymyr Zelensky quelques jours plus tôt.
En combinant le feu militaire au dérèglement de la Terre, la Russie de Poutine a fait du climat une arme de guerre — braquée contre l’Europe. L’arsenal stratégique et opératif qu’elle déploie, propre à la « guerre liminale » hors du territoire ukrainien, entraîne toutes les parties prenantes dans un rapport stratégique à la durée.
Il existe une opinion publique mondiale. Dans la guerre entre le nouvel ordre autoritaire et l’alliance des démocraties, elle peut résister à toutes les prétentions et créer les conditions irrépressibles de la paix. Une pièce de doctrine signée François Hollande.
Depuis quelques jours, la question de la livraison de chars lourds à l’Ukraine divise ses alliés occidentaux et suscite nombre de commentaires. Cette décision constitue-t-elle une escalade ? La Russie pourrait-elle en prendre prétexte pour répliquer ? Si le terme semble transparent, il est parfois mal compris et peut entraîner des confusions. Olivier Schmitt rappelle quelles sont les formes du risque d’escalade — et montre pourquoi il est loin d’être nul.