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Les crispations du monarque : un discours attendu

Le discours présidentiel, très bref, a coché toutes les cases de la rhétorique poutinienne telle qu’on l’a vue se déployer depuis un an et demi : l’Occident aurait « lancé une guerre » contre la Russie, qui se battrait éternellement contre les « nouveaux nazis », dans un même mouvement depuis la Grande Guerre patriotique.

Le président russe Vladimir Poutine prononce son discours lors du défilé militaire du Jour de la Victoire marquant le 78e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale sur la Place Rouge à Moscou, Russie, lundi 9 mai 2022. © Gavriil Grigorov, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP

Le bouffon : Medvedev

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, l’ancien président de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev — aujourd’hui membre du Conseil de sécurité de Poutine — se distingue principalement par son outrance et sa pratique du trolling sur les réseaux sociaux comme Telegram.

Le prêtre : Kirill

Figure centrale dans le dispositif guerrier de Poutine, le « patriarche de Moscou et de toutes les Russies » était bien entendu aux premières loges ce mardi. Nous avons commenté plusieurs de ses discours où il instrumentalise la religion au service de la politique de conquête de Vladimir Poutine — en faisant de l’invasion de l’Ukraine une guerre sainte.

Le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev, à gauche, et le patriarche de l’Église orthodoxe russe Kirill, à droite, assistent au défilé militaire du Jour de la Victoire marquant le 78e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale sur la Place Rouge à Moscou, Russie, lundi 9 mai 2022. © Gavriil Grigorov, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP

Le vassal : Loukachenko

À la suite de son coup de force de l’été 2020, la survie politique de Loukachenko ne dépend que de son voisin russe, auquel il est désormais totalement soumis. En février 2022, c’est en grande partie par le Bélarus que les troupes russes au sol ont pénétré sur le territoire ukrainien.

Des soldats de la garde d’honneur défilent lors de la parade militaire du Jour de la Victoire sur la place Dvortsovaya pour célébrer les 78 ans de la victoire de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Pétersbourg, Russie, le mardi 9 mai 2023. © AP Photo/Dmitri Lovetsky

Les soldats : génération Z

Ce défilé est censé montrer au monde la vigueur d’une jeunesse exaltée, prête au combat. Cette année, la lassitude des sociétés civiles russes face à la guerre et les difficultés rencontrées par l’armée sont certaines des raisons qui ont conduit le Kremlin à revoir à la baisse le grand raout militaire du 9-Mai, tant à Moscou qu’à Saint Pétersbourg.

Des cadets militaires défilent lors de la parade militaire du Jour de la Victoire sur la place Dvortsovaya pour célébrer les 78 ans de la victoire de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Pétersbourg, Russie, le mardi 9 mai 2023. © AP Photo/Dmitri Lovetsky

Les âges de la guerre perpétuelle

Alors que le défilé du « Régiment immortel » a été annulé, les Russes ont assisté cette année à un spectacle étrange : ils ont vu les enfants d’aujourd’hui mener les guerres du passé et les soldats d’aujourd’hui décrits comme rejouant la Seconde Guerre mondiale. Pour comprendre la signification de cette célébration d’un monde à l’envers, il faut lire l’analyse de Ian Garner.

Combien de divisions ? L’armée d’un seul tank

Séquence très commentée sur les réseaux sociaux en Europe et aux États-Unis, parmi les défilés de blindés, le seul char d’assaut russe défilant à Saint Pétersbourg est un T-34 datant de l’époque soviétique. En négatif, c’est un rappel que la puissance de feu russe est concentrée sur le front ukrainien.

La paix est dans le ciel : une parade militaire sans défilé aérien

La récente explosion au-dessus du Kremlin causée par un drone et une soit-disant menace contre la vie de Vladimir Poutine sont les raisons officielles de l’absence de chasseurs dans le ciel de Moscou lors du défilé. Malgré les lunettes de soleil de Medvedev, il n’y avait en effet pas d’avions lors du défilé.