Élections

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À moins d’une démobilisation de l’électorat centriste et de gauche au second tour, le Rassemblement national ne devrait pas obtenir la majorité absolue.

Pour la première fois dans l’histoire de la Cinquième République, la France serait donc confrontée aux exigences de la politique parlementaire et à l’art des coalitions.

À partir de notre projection exclusive pour le second tour, mise à jour des derniers désistements, nous analysons 5 scénarios.

Depuis quelques jours, une petite musique xénophobe est devenue la bande son de l’extrême droite aux législatives. De Mila à Zemmour, comment comprendre le succès de «  Je partira pas  », hymne ouvertement raciste et prônant la «  remigration  », dopé à l’IA générative et régulièrement supprimé puis re-téléchargé sur les plateformes  ?

Paria du système politique français il y a quelques années, le RN est aux portes du pouvoir avant le deuxième tour des législatives. Cette ascension n’était pas irrésistible. Comment les choses ont-elles basculé à ce point  ? Entre conjoncture politique et stratégie, plongée au cœur du système Bardella-Le Pen avec Olivier Roy, Ivanne Trippenbach et Félicien Faury.

Pour avoir la majorité absolue, le RN doit neutraliser le Front Républicain.

Selon les projections de la revue BLUE du Groupe d’études géopolitiques à partir des matrices de transition des législatives de 2022, l’extrême droite pourrait avoir une majorité absolue au deuxième tour en l’absence de désistement.

Alors que les tractations continuent jusqu’à mardi, 18h (date limite pour les déclarations de désistement), nous étudions trois scénarios.

Marine Le Pen a déclaré hier  : «  chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique  ».

En pratique, l’arme atomique est constitutive du régime et conditionne la légitimité du chef de la «  monarchie nucléaire  » qu’est la Ve République. En droit, les choses sont un peu plus complexes que cela. Existe-t-il vraiment un scénario où Jordan Bardella ou un autre futur Premier ministre appuyé par le RN pourrait avoir accès au «  bouton rouge  »  ? Mise au point.

À cinq jours du premier tour des législatives anticipées, le tremblement de terre en France brouille tous les repères. Pour le politologue allemand Jan-Werner Müller, spécialiste du populisme et des idéologies, la crise politique que traverse l’hexagone doit être prise avec son grand contexte  : dans la crise des partis, des médias et des médiations, la radicalisation devient une option séduisante — dans une atmosphère de campagne permanente.

Pour saisir Jordan Bardella, nous n’utilisons pas le bon point de comparaison italien. Plutôt que Meloni, il faut regarder du côté de Di Maio.

Synthèse chimiquement pure de l’ère technopopuliste, la trajectoire politique de l’ancien ténor du Mouvement 5 étoiles — aujourd’hui placé au cœur du dispositif technique de l’Union européenne — a peut-être quelque chose à nous apprendre sur la séquence qui s’ouvre en France.

Depuis 1997, le seul lieu où le recours à l’article 12 de la Constitution avait survécu était fictionnel  : la série Baron noir, adulée par le monde médiatique et politique français, et son spin-off La Fièvre.

Le Président s’en serait-il inspiré  ? Dans la fabrique de l’imaginaire politique français, le pari du 9 juin présente des parallèles troublants avec la tactique mise en œuvre dans l’univers de Baron noir.