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Dans Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur  ?, essai d’intervention paru au Seuil, la sociologue Gisèle Sapiro entend proposer, à travers l’analyse des arguments mobilisés lors de différentes «  affaires  » touchant à la question des rapports entre morale de l’auteur et morale de l’œuvre, une mise en perspective philosophique et socio-historique des enjeux que celles-ci recouvrent. Nous en avons discuté avec elle.

«  Voilà la véritable énigme du livre  : non pas pourquoi Klaus est comme il est, mais ce que c’est que d’être Klaus, ce que c’est que d’être cette personne qui, en dépit de ses désirs frustrés et de ses rêves torturés (dont un nous sera raconté, vers la fin), a une manière de maîtriser sa vie qui, se dit-on parfois, lui évite d’être malheureux.  »

Grâce à la mémoire de son lieu de naissance (une ville industrielle inesthétique de la Silésie), l’auteur est capable de voir que la beauté d’aujourd’hui abolit un monde qui n’est pas beau, transforme l’ordinaire en laideur et la médiocrité en échec. Annule ce qui semble être important.

Que reste-t-il après une telle leçon de méfiance  ?

Quand l’actualité européenne et mondiale semble imposer de nouvelles explorations esthétiques hors des sentiers battus de l’autofiction, des romans comme celui de Baltasar proposent un retour à une riche tradition tout en ayant une grande contemporanéité. C’est un mouvement qui ne cherche plus les terres promises ou les paradis perdus, mais qui met l’accent sur le désenchantement et la solitude.

Los Secundarios, le dernier roman d’Isabel Bono, publié aux éditions Tusquets, nous plonge dans la complexité de la vie moderne, la solitude et le ressentiment à travers l’histoire de deux personnages seuls qui se retrouvent à l’âge de la maturité.

Dans Die Woche (La semaine), Heike Geißler, née en 1977 en Allemagne de l’Est, décrit une époque où tout part en vrille. Où les mardis ne suivent plus les lundis. Tel un sismographe, elle détecte les problèmes de nos sociétés, à la recherche d’une possible révolte. Un roman qui soulève de nombreuses questions sans y apporter les réponses.

Nous publions les bonnes feuilles de l’essai séminal de Mario Tronti «  Politique et destin  » traduit en français dans l’ouvrage consacré à ce fondateur de l’opéraïsme aux éditions Amsterdam  : Le démon de la politique.

«  En France, le problème est la professionnalisation politique  ». Rémi Lefebvre, auteur de trois ouvrages récemment parus, Faut-il désespérer de la gauche  ?, Les mots des partis politiques et L’entreprise Macron à l’épreuve du pouvoir, répond à nos questions sur l’avenir de la forme-parti et les reconfigurations du paysage politique français.