Vijay Prashad, The Darker Nations : A People’s History of the Third World, New Press, 2008

« Le tiers-monde n’était pas un lieu. C’était un projet. Alors que les pays du Sud s’effondrent sous le poids des dettes et des effets délétères de la mondialisation, on oublie trop souvent que les peuples colonisés ayant conquis leur indépendance au XXe siècle s’étaient efforcés de mettre en œuvre un programme politique axé sur la paix, la justice, la liberté, l’anti-impérialisme et le changement social. Quelles ont été les dynamiques culturelles, sociales et politiques à l’origine de ce mouvement décolonialiste dans les pays communément appelés du « tiers-monde » ? Comment leur rêve d’émancipation a-t-il pu mener au renouvellement cynique de l’exploitation et des rapports de domination ? Les damnés de la terre sont-ils condamnés à demeurer inaudibles en cette ère de néolibéralisme ? Une histoire politique du tiers-monde relate les événements du point de vue de ces « nations obscures » qui, à partir des années 1950, ont réclamé une place dans la gestion des affaires du monde, tout en se dissociant des blocs de l’Est et de l’Ouest. De Bandung au Caire en passant par Abuja, Bali et La Paz, Vijay Prashad revient sur les grands débats et les figures politiques qui ont marqué le Mouvement des non-alignés, restituant le souffle extraordinaire de libération qui les a animés. »

Traduction française disponible chez Écosociété : lire plus

Jürgen Dinkel, Die Bewegung Bündnisfreier Staaten : Genese, Organisation und Politik (1927-1992), De Gruyter, 2015

« Le mouvement des non-alignés a eu un impact majeur sur l’histoire de la décolonisation, de la coopération Sud-Sud, de la guerre froide globale et du conflit Nord-Sud. Au cours du XXe siècle, presque tous les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont rejoint le mouvement pour tenter de faire entendre leur voix sur la scène internationale. Jürgen Dinkel examine l’histoire de ce mouvement en tant que réaction du « Sud global » à l’évolution de l’ordre mondial depuis l’entre-deux-guerres. Fruit de recherches empiriques menées en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Indonésie, en Russie, en Serbie et aux États-Unis, son étude montre les ruptures et les continuités qui ont marqué l’histoire du mouvement et remet en perspective l’histoire des relations internationales d’un point de vue non occidental. »

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Philippe Braillard, Mythe et réalité du non-alignement, Graduate Institute Publication, 2015

« Le mouvement des non-alignés, qui représente sans doute la manifestation la plus nette de l’émergence du Tiers Monde sur la scène internationale, a connu, depuis sa naissance en 1961, une croissance remarquable puisqu’il rassemble aujourd’hui près des deux tiers des États de la planète. Les représentants de ce mouvement, de même que la majorité des observateurs, rattachent ce développement rapide et puissant à l’accomplissement avec succès d’un certain nombre de fonctions stratégico-politiques et économiques, telles que l’instauration de la détente, la démocratisation des relations internationales et la remise en cause de l’ordre économique international. Cet ouvrage cherche à montrer que l’image ainsi projetée du non-alignement procède d’un mythe et ne résiste pas à une analyse systématique et prenant l’indispensable distance critique qui doit être celle du politologue. Il propose une autre lecture de ce phénomène en mettant en évidence les véritables fonctions du non-alignement, qui relèvent avant tout de la légitimation. »

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Lorenz M. Lüthi, Cold Wars. Asia. The Middle East. Europe, Cambridge University Press

« Les récits habituels de la guerre froide se concentrent sur la rivalité soviéto-américaine comme si les superpuissances étaient les seules forces motrices du système international. Lorenz M. Lüthi propose un récit radicalement différent, en redonnant un rôle aux puissances régionales en Asie, au Moyen-Orient et en Europe et en révélant comment les développements régionaux et nationaux ont façonné le cours de la guerre froide. Malgré leur position prééminente en 1945, les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni ont rapidement réalisé que leur puissance politique, économique et militaire étaient limitées par les défis de la décolonisation, de l’internationalisme afro-asiatique, du panarabisme, du panislamisme, de l’antagonisme arabo-israélien et des développements économiques européens. »

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Jovan Cavoški, Non-Aligned Movement Summits, A History, Bloomsbury, 2022

« À l’aide de documents récemment déclassifiés provenant d’archives serbes, britanniques, indiennes, chinoises, birmanes, américaines et soviétiques, l’ouvrage montre comment le Mouvement des non-alignés (MNA) s’est progressivement transformé en une troisième force  de la guerre froide englobant la majeure partie du monde post-colonial. Jovan Cavoški suit l’évolution du MNA à travers ses sommets et autres rassemblements, au cours desquels des décisions politiques majeures concernant le destin du tiers-monde ont été prises. Ces événements ont été scrutés par toutes les grandes puissances et ont eu un impact sur leurs politiques. De la conférence de Belgrade, en 1961, jusqu’en 1989, toutes les grandes nations du tiers-monde et celles qui refusaient d’adhérer à un bloc se sont réunies pour démontrer aux Occidentaux et aux Soviétiques qu’elles pouvaient être des acteurs indépendants. Cavoški montre que ces sommets étaient également étroitement liés aux événements survenant dans les relations entre les deux blocs, offrant aux acteurs hors bloc la possibilité d’influencer l’équilibre mondial du pouvoir. »

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Bojana Piskur, Southern Constellations : The Poetics of the Non-Aligned, Museum of Contemporary Art Metelkova (+MSUM), 2019

« Le Mouvement des non-alignés (MNA) était un projet politique transnational, une coalition d’États petits et moyens, pour la plupart d’anciennes colonies devenues des “pays en développement”, du “Sud” ou du “Tiers-Monde”. Il a pris corps en 1961 en Yougoslavie lors du sommet de Belgrade et a représenté le premier bouleversement majeur de l’ordre bipolaire, une quête d’alliances politiques originales, d’une « mondialisation alternative. » L’exposition dont est tirée ce livre met l’accent sur les idées, les idéaux et les principes du mouvement, notamment ses politiques culturelles. Elle les replace dans leur contexte en interrogeant la contemporanéité des non-alignés. L’accent est mis sur la manière dont les « constellations du Sud » ont envisagé des formes de politique prenant pour point de départ la vie des peuples et des sociétés qui avaient été relégués de force aux marges du système économique, politique et culturel mondial. Les luttes contre la pauvreté, l’inégalité et le colonialisme, couplées à la solidarité transnationale sont replacées au coeur de l’histoire et de l’héritage du MNA. »

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Robert J. McMahon (ed.), The Cold War in the Third World, Oxford University Press, 2013

« L’ouvrage explore les interrelations complexes entre la lutte soviéto-américaine pour la prééminence mondiale et l’affirmation du tiers-monde. Ces deux phénomènes distincts mais qui se chevauchent ont fortement marqué l’histoire du monde durant la seconde moitié du XXe siècle. ll examine l’influence des nouveaux États du Tiers monde sur le cours de la guerre froide et sur le comportement international et les priorités des deux superpuissances. Il analyse également l’impact de la guerre froide sur les États et sociétés en développement d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine. »

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Adom Getachew, Worldmaking After Empire : The Rise and Fall of Self-determination, Princeton University Press, 2020

« Les histoires classiques qui présentent la fin du colonialisme comme une transition inévitable d’un monde d’empires à un monde de nations ne montrent pas à quel point ce changement a été radical. S’appuyant sur la pensée politique d’intellectuels et d’hommes d’État anticolonialistes tels que Nnamdi Azikiwe, W.E.B Du Bois, George Padmore, Kwame Nkrumah, Eric Williams, Michael Manley et Julius Nyerere, Adom Getachew révèle l’étendue de leur ambition qui ne consistait pas seulement à forger des nations mais à changer le monde. Les nationalistes anticolonialistes africains, afro-américains et caribéens n’étaient pas uniquement, ni même principalement, des bâtisseurs de nations. Cherchant à créer un monde post-impérial égalitaire, ils ont tenté de transcender les hiérarchies juridiques, politiques et économiques en garantissant un droit à l’autodétermination au sein des Nations Unies nouvellement fondées, en constituant des fédérations régionales en Afrique et dans les Caraïbes, et en promouvant un nouvel ordre économique international (NOEI). »

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Paul Stubbs (ed.), Socialist Yugoslavia and the Non-Aligned Movement. Social, Cultural, Political, and Economic Imaginaries, MQUP, 2023

« À partir du sommet de Belgrade en septembre 1961, la Yougoslavie socialiste, dirigée par Josip Broz Tito jusqu’à sa mort en 1980, a initié avec les États du Sud le mouvement des non-alignés. Celui-ci offrait non seulement une alternative à la polarisation de la guerre froide entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie, mais exprimait également les espoirs d’un monde sortant de la domination coloniale. Socialist Yugoslavia and the Non-Aligned Movement étudie le mouvement des non-alignés à la fois comme une initiative interétatique et comme un terrain d’échange transnational dans les domaines de la science, de l’art et de la culture, de l’architecture, de l’éducation et de l’industrie. Il remet en question les études qui marginalisent le rôle de la Yougoslavie socialiste dans le Mouvement des non-alignés. Les auteurs abordent des sujets tels que la participation des femmes, l’antifascisme et l’anti-impérialisme, les échanges culturels et éducatifs, les tensions dans la diplomatie yougoslave, les conceptions concurrentes du développement économique, le rôle de la société de construction yougoslave Energoprojekt, les relations de la Yougoslavie avec l’Amérique latine et l’Afrique, et le soutien contemporain aux réfugiés et aux demandeurs d’asile comme une sorte d’héritage pratique et affectif des engagements non alignés de la Yougoslavie. »

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Bertrand Badie, Le temps des humiliés. Pathologie des relations internationales, Odile Jacob, 2014

« L’humiliation est devenue l’ordinaire des relations internationales. Rabaisser un État, le mettre sous tutelle, le tenir à l’écart des lieux de décision, stigmatiser ses dirigeants : autant de pratiques diplomatiques qui se sont banalisées au fil du temps. De quoi ces diplomaties de l’humiliation sont-elles révélatrices ? Les réactions des humiliés – de la conférence de Bandung en 1955 aux Printemps arabes – n’invitent-elles pas à une autre gouvernance ?

Convoquant l’histoire et la sociologie politique, Bertrand Badie remonte aux sources de l’humiliation : les conquêtes occidentales du XIXe siècle, la montée des revanchismes dans l’entre-deux-guerres, une décolonisation mal maîtrisée. Il montre que sa banalisation consacre l’émergence dramatique des opinions publiques et des sociétés sur la scène internationale, mais qu’elle trahit aussi l’inadaptation des vieilles puissances et de leurs diplomaties à un monde de plus en plus globalisé. Dès lors, il devient urgent de reconstruire un ordre international dans lequel les humiliés et leurs sociétés trouveront toute leur place. »

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