Benjamin Quénelle

Journaliste


Un pays asphyxié. Une guerre à l’Ouest. Des millions de citoyens appelés aux urnes pour un vainqueur déjà connu  : «  la peur est là  ».

Les politologues Andreï Kolesnikov et Alexandre Kynev sont parmi les rares critiques du Kremlin restés à Moscou. Dans cet entretien exclusif, ils livrent un témoignage exceptionnel sur les grandes tendances de la société russe qui vote aujourd’hui — sources et données à l’appui.

Boris Nadejdine est une figure intrigante de la vie politique russe.
Inquiet par un soudain élan de popularité, le Kremlin vient de l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Mais il n’abandonne pas. Sa stratégie  ? Pas de manifestation, pas d’action choc, pas d’affrontement frontal contre Vladimir Poutine. En vue  : les scrutins locaux de septembre prochain puis les législatives de 2026. Nous l’avons rencontré à Moscou.

La vraie victoire de Vladimir Poutine n’est pas d’avoir anéanti l’opposition et écrasé les sociétés civiles en Russie. C’est d’avoir orchestré une apathie généralisée, une passivité mêlée à de la crainte, dans une confusion entretenue. Depuis un an, Benjamin Quénelle a échangé avec des Russes de l’invasion de l’Ukraine — il livre un témoignage.