Le 20e Congrès du Parti communiste chinois s’est achevé il y a sept jours. Programmé au millimètre et abondamment discuté, il a réussi à surprendre. Entre le cas Hu Jintao, l’arrivée surprise de Li Qiang et les importants amendements à la Charte du Parti, il est encore un peu difficile d’y voir tout à fait clair, mais il est temps d’en tirer les premières conclusions.
Pierre Sel
Chercheur en science politique
Pierre Sel est co-fondateur d'EastIsRed (www.eastisred.fr), société de veille sur la Chine. Dans le cadre de ses recherches, il travaille sur le système de crédit social chinois.
Le 16 octobre s’ouvrira le 20e Congrès du Parti communiste chinois. Événement politique majeur, son fonctionnement n’en reste pas moins mal compris et donne lieu à de nombreuses spéculations. Pourtant, il ne se passe rien durant un Congrès : les décisions ont été prises à l’avance. La grand-messe qui s’ouvrira dimanche est bien rodée.
En partenariat avec EastIsRed, nous vous proposons un guide synthétique des principaux pronostics et spéculations qui entourent cet événement.
Mercredi 1er juillet, la Chine a célébré un double anniversaire important : d’une part, le Parti communiste chinois a célébré ses 99 ans – l’occasion de revenir sur l’état et les réussites du parti qui gouverne l’état. D’autre part, le 1er juillet est également l’anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la République populaire. Cette année, cette date a été marqué par l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, qui rapproche, ou du moins brouille, les différences entre les deux régimes juridiques.
Les deux faces de l’économie chinoise, entre la politique de « consolidation » et la recherche de l’indépendance dans les sémiconducteurs
Asie OrientaleUn article viral, paru en début de semaine, a été rapidement censuré mais a réussi à lancer un débat sur des pans de l’internet chinois. Cet article, originellement publié par SouthernWind (南风窗) traite de la politique de « consolidation » des villages dans le Shandong rural. En même temps, la recherche de l’indépendance dans la production de sémiconducteurs de la part de Huawei continue.
Le foyer de contagion de COVID-19 détecté à Pékin dans le marché alimentaire de Xinfadi la semaine dernière est finalement déclaré « sous contrôle » par les autorités, mais non sans débats. En outre, la longue marche de la Chine vers l’indépendance dans la production de semi-conducteurs continue.
L’Etat-parti a publié dimanche dernier un « livre blanc » de l’histoire de l’épidémie de COVID-19 en Chine. Ce document de 37 000 caractères constitue « l’histoire officielle » du COVID, relate le déroulement de l’action gouvernementale et fait la part belle aux réussites de l’exécutif. Au même temps, deux nouveaux rapports sur le commerce avec la Chine ouvrent une nouvelle perspective sur les relations entre l’UE et Pékin.
En début de semaine, le président Xi a tenu une réunion lors de laquelle il a insisté sur la nécessité de réformer le système de santé et de construire « un système de santé publique à même de protéger la vie des gens ». En plus, cette semaine est marquée par les commémorations du massacre de Tiananmen du 4 juin 1989, anniversaire choisi pour le lancement d’une alliance internationale pour la Chine, multipartisane et interparlementaire.
La Chine entre la nouvelle loi sur le divorce, les étudiants à l’étrangèr et les objectifs pour l’année 2020
Asie OrientaleLes deux sessions se sont achevées mardi et mercredi avec la définition des objectifs économiques pour l’année et la publication des principales décisions de la semaine passée. Au-delà de la question hongkongaise, d’autres sujets nous paraissent intéressants : le nouveau code civil, avec la controversée loi sur les divorces, le status des étudiants à l’étranger et l’économie.
Décalée à cause de l’impact de l’épidémie de coronavirus, le coup d’envoi des “deux sessions” (两会) a été donné jeudi et vendredi. Le terme “deux sessions” désigne d’une part l’Assemblée Nationale du Peuple (ANP) et la Conférence Consultative Politique du Peuple chinois (CCCPC). Au centre des discussions, la loi sur la sécurité nationale pour Hong Kong et l’économie.
Entre lutte contre la Covid-19, soutien à l’économie et projection à l’étranger, la Chine se prépare à l’Assemblée Nationale du Peuple
Asie OrientaleLa Chine se prépare à la session annuelle de l’Assemblée Nationale du Peuple (ANP). Sur le plan de l’épidémie, la situation dans le Nord-Est du pays est encore très floue et suffisamment préoccupante. Sur le plan économique, le gouvernement se focalise sur les “six stabilités” (六稳) et les “six garanties”, avec la lutte au chômage et le soutien aux PME, très touchées par l’épidémie. En même temps, l’offensive de Pékin en Europe continue à soulever des préoccupations.
Grâce à quelques jours de vacances du 1 au 5 mai, l’actualité chinoise fut plutôt calme cette semaine. Les deux réunions politiques majeures de la semaine (comité permanent du Politburo et Conseil des Affaires de l’Etat) sont dans la continuité des mesures prises jusqu’ici.
La réunion du comité permanent du Politburo du 29 avril a porté sur l’analyse de la situation de l’épidémie de COVID-19 en Chine et à l’étranger, sur le déploiement des mesures de normalisation de la prévention sanitaire, ainsi que sur des mesures de soutien à l’économie du Hubei, province la plus durement touchée par l’épidémie.
Si l’épidémie est globalement sous contrôle en Chine, les risques n’ont pas disparus, avec un nouveau foyer épidémique dans le nord-est du pays. C’est toutefois la situation économique qui préoccupe le plus les dirigeants centraux du Parti. Les autorités ont introduit le concept des « six garanties » pour répondre aux préoccupations pour la croyssance et l’emploi.
Si le gouvernement maintient son récit vantant la « victoire » chinoise sur le Covid-19, la réalité est plus complexe, entre nouveaux foyers d’infection et regression économique. Une revue du débat interne permet de préciser la situation dans le pays.