Date majeure, point de départ, acmé, césure… Le tournant 1973-1974 est toujours une référence dans nos manuels d’histoire : pourquoi ? Et est-ce si pertinent que cela ? Dans une vaste et ambitieuse étude, Pierre Grosser avance une réponse plus nuancée : si elle est porteuse de changements mondiaux, l’année du premier choc pétrolier et de la création de la Commission trilatérale n’est pas une rupture pertinente pour l’histoire des relations internationales.
Pierre Grosser
Historien, spécialiste des relations internationales
Pierre Grosser est historien, professeur agrégé. Il est spécialiste de l'histoire des relations internationales et du monde post-guerre froide et membre du Centre d’histoire de Sciences Po.
Le 5 mars 1953, Staline meurt dans sa datcha de Kountsevo. Avec sa disparition passe le pic de la Guerre froide. Les années 1953-1954 voient les conditions de l’affrontement Est-Ouest se métamorphoser, en Europe, en Asie, mais aussi en Amérique latine : les logiques internes à chaque bloc évoluent, les impératifs stratégiques aussi. Rétrospectivement, ces deux années ont été au cœur de multiples débats contrefactuels : la Guerre froide aurait-elle pu se terminer en 1954 ?
Ressenti comme une incartade par le régime de Pékin, le discours du Secrétaire d’État américain du 26 mai a suscité une réponse immédiate du Ministère des Affaires étrangères chinois. Pierre Grosser commente cette réponse dans laquelle Wang Wenbin appelle Washington à abandonner son « obsession » d’endiguement de la Chine.
Alors que les tensions s’intensifient dans l’Himalaya, Pierre Grosser revient sur l’histoire longue et compliquée de la frontière entre l’Inde et la Chine.
L’historien Pierre Grosser revient sur « l’époque Chirac », le lien du président français avec les États-Unis et ses engagements multilatéraux.
Le 4 octobre dernier, Mike Pence a vigoureusement dénoncé l’ingérence chinoise dans son pays. Le Grand Continent publie de ce discours du vice-président américain une traduction intégrale, inédite et introduite par un commentaire de Pierre Grosser (Sciences Po Paris). Plutôt qu’une nouvelle doctrine Truman, l’historien y perçoit une inquiétude profonde et manifeste de Pence alors que le rapport de forces entre Washington et Pékin semble s’être inversé.