Laurine Manac'h


Ce samedi 18 mai, Cristina Fernández de Kirchner, l’une des principales figures politiques de l’Argentine, ancienne présidente et actuelle sénatrice, a annoncé la candidature à la présidence d’Alberto Fernández, son ancien chef de cabinet, tandis qu’elle-même briguera la vice-présidence. Après avoir maintenu le silence quant à sa candidature durant plusieurs semaines, Fernández de Kirchner annonce ainsi son renoncement. Si la date et le geste sont fortement symboliques, cette annonce a surpris autant les médias argentins que le monde politique et marque un tournant dans le déroulement de l’élection présidentielle, sinon dans la trajectoire politique argentine.

L’incapacité du gouvernement de Mauricio Macri à enrayer la récession économique rend le président argentin sortant de plus en plus impopulaire dans l’opinion argentine. Les pronostics relatifs aux élections présidentielles à venir à partir du 27 octobre prochain demeurent incertains  : les candidats potentiels n’ont pas encore tous annoncé officiellement leur candidature et les divisions agitent plusieurs formations politiques. Les médias argentins contribuent à installer Roberto Lavagna, ministre de l’économie de 2002 à 2005, comme le candidat du consensus, capable de constituer une alternative solide à l’opposition macrisme – kirchnérisme, voire de sortir l’Argentine de la crise économique. Deuxième épisode de notre série sur les enjeux des élections argentines.

Le début du mois de mars a inauguré en Argentine une longue séquence électorale qui doit aboutir, après l’élection des gouverneurs dans vingt-deux des vingt-trois provinces et du maire de la ville autonome de Buenos Aires, à l’élection du nouveau président de la République à la fin du mois de novembre 2019. Les restrictions budgétaires engagées par l’actuel président Mauricio Macri ne sont pas parvenues à freiner la récession économique qui affecte le quotidien des Argentins depuis plusieurs mois, annonçant une campagne présidentielle houleuse au résultat incertain.