Asie septentrionale

Long format

«  Nous pensions que 2019 était la pire année  ; elle pourrait bien s’avérer être la meilleure des dix prochaines années.  » Depuis un mois, les habitants de Shanghai font face à un confinement drastique, des rationnements, une politique de tests draconienne.
Sur les réseaux et les forums, l’entraide essaye à grand peine d’étouffer les cris d’angoisse.

Depuis des années, la Russie de Poutine a progressivement converti les vérités du régime en régime de vérité. Une «  vérité  » faite de mystifications, d’affabulations, loin des faits, proche d’un mode orwellien – mais dont Poutine a compris combien elle était mobilisatrice politiquement. À l’heure où l’extrême droite arrive en France aux portes du pouvoir en s’inspirant de ce modèle, il est temps de l’étudier de près.

Un village sans ciel, une guerre silencieuse, des hommes bi-dimensionnels. Dans une parabole aussi captivante que glaçante écrite en 2014, l’idéologue de Poutine Vladislav Sourkov se faisait étrangement prophétique sur le monde qui s’est ouvert avec l’invasion de l’Ukraine. Un commentaire de Giuliano da Empoli, auteur du roman Le Mage du Kremlin à paraître le 14 avril chez Gallimard.

L’invasion de l’Ukraine a changé le rôle des sanctions  : d’instrument dissuasif, elles sont devenues monnaie d’échange. Mais si la Russie, touchée dans tous les secteurs de son économie, parvenait malgré tout à se stabiliser dans un régime sous-optimal, il pourrait devenir difficile de sortir d’une situation de blocage. Les sanctions ouvrent un pouvoir de négociation immense – le plus difficile reste de savoir l’utiliser.

S’il est encore difficile de prévoir ce qu’il en sera de l’Ukraine dans quelques semaines, un autre État a quant à lui déjà totalement perdu sa souveraineté  : la Biélorussie. Point aveugle de cette crise alors qu’elle est au cœur de la stratégie russe, la vassalisation de Minsk est surtout une menace grave pour la sécurité européenne. Elle mérite d’être étudiée de près.