Méditerranée

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Depuis 2019 jusqu’à ce jour, le Liban a connu une révolte populaire inédite, la chute d’un gouvernement, une crise économique et financière sans précédent, la pandémie du coronavirus, et une gigantesque explosion qui a fauché la vie de plus de 200 personnes le 4 août dernier. Déjà fragilisé par des crises politiques qui se succèdent, le pays du Cèdre reste à ce jour sans gouvernement, près de six mois après la déflagration au port de Beyrouth, alors que la grogne populaire se fait à nouveau ressentir. Plus qu’une crise de gouvernement, le Liban, dans une impasse totale, est face à une crise de système dont l’issue est plus que jamais incertaine.

Les deux explosions au port de Beyrouth le 4 août 2020 ont secoué tout le Liban. Si le monde entier est au courant de ce qu’il s’est passé, nul n’en connait encore la raison. La liste des hypothèses est cependant très longue. Six mois après cette heure maudite de 18h07, la cause de cette tragédie ayant fait plus 7500 blessés et plus de 200 décès reste inconnue. Y a-t-il un responsable  ? Justice sera-t-elle rendue  ? Les Libanais ont besoin de réponses.

La participation de Matteo Renzi en tant qu’orateur principal à la conférence Future Investment Initiative (FII), un événement financé par le Fonds d’investissement souverain d’Arabie Saoudite, a soulevé un certain nombre de questions sur un éventuel conflit d’intérêts de la part d’un sénateur en exercice. Mais outre les implications « globales » évidentes, les mots de l’ancien Président du Conseil et maire de Florence ont également un poids important dans la géopolitique « locale », car ils proposent une vision très précise de la diplomatie des villes et du développement urbain.

Au cœur du système étatique égyptien, dans l’ombre du maréchal Al-Sissi, l’armée est aujourd’hui première garante de la stabilité du pouvoir, pilier de la politique économique du gouvernement et en pleine «  guerre contre le terrorisme  ». D’une Egypte en plein essor révolutionnaire à un régime cadenassé en moins d’une décennie, l’évolution du pays ne peut être comprise sans tenir compte du rôle essentiel de l’institution militaire. Dix ans après les printemps arabes, deux mois après la visite d’Abdel Fattah Al-Sissi en France et alors qu’Emmanuel Macron a exprimé l’espoir que l’Egypte se construise sur des «  institutions démocratiques et protectrices des libertés  », appréhender le poids de l’armée dans la société égyptienne permet de mieux percevoir le décalage entre ce souhait et la réalité actuelle du pays.

Vendredi dernier, le gouvernement catalan a rendu public un décret, signé par le président par intérim Pere Aragonès, approuvant l’annulation effective des élections régionales prévues pour le 14 février. S’appuyant sur l’augmentation des cas de Covid19, le décret n’a pas seulement «  reporté  » la date prévue pour les élections, mais a littéralement rendu inefficaces les procédures de l’organe électoral qui administre le processus de vote dans la région. Existe-t-il vraiment des bases juridiques suffisantes à ce report  ?

L’enthousiasme que déchaina la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali, fut à la mesure de la surprise qu’elle provoqua chez la vaste majorité du peuple tunisien pour lequel les vingt-trois années de règne du dictateur avaient tourné au cauchemar. Pour autant, la nouvelle constitution a accouché d’un monstre qui délimite mal les pouvoirs respectifs du président, du Premier ministre et de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).

Le 17 décembre 2010, dans la localité de Sidi Bouzid, chef-lieu d’une région agricole, pauvre et au taux de chômage élevé du centre de la Tunisie, Mohammed Bouazizi, jeune vendeur ambulant à qui les autorités avaient saisi sa marchandise, s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat. Dans la région, le drame indigne, et Sidi Bouzid devient le centre d’un soulèvement populaire.