Méditerranée

Long format

La scène pourrait ouvrir un roman.

Gérard Araud a vingt ans. Il est face au Parthénon. Il pleure de joie — la Grèce ne le quittera plus.

Aujourd’hui, à Hydra, il retrouve chaque année les coquelicots, les chemins de la ville à l’eau et les fantômes de l’île comme Leonard Cohen ou Jackie Onassis. Mais aussi l’esprit des exilés, de retour pour Pâques.

Et toujours la même énigme  : la couleur de l’eau.

Un secret, une bataille et une blessure de jeunesse.

Missolonghi est surtout oxymore  : rester libre alors qu’on est assiégé.

Depuis qu’elle l’a vu renaître, Nikos Aliagas y revient tous les ans.

Pour ouvrir la saison 2026 de Grand Tour, il nous ouvre les portes de son miroir des siècles  : une ville qui nous regarde pour ce que nous sommes.

«  Des convergences fortes  » — c’est l’expression clef à retenir du communiqué commun publié par la France et l’Italie après la rencontre éclair du 3 juin.

Pour comprendre pourquoi cet exercice diplomatique était nécessaire, il faut remonter aux sources des tensions inquiétantes qui ont agité ces dernières années les sœurs latines.

Bilan et perspectives signés Marc Lazar.

Aujourd’hui marque le cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise.

Marwan Chahine a passé 10 ans à enquêter et à récolter des témoignages sur et autour de cette date.

Avec Beyrouth, 13 avril 1975, il signe un magistral récit de narrative non fiction «  par en bas  », à la Jérémie Foa.

Depuis la chute de Bachar el-Assad, on peine à qualifier la nouvelle élite qui s’est installée au pouvoir à Damas.

La Syrie d’Al-Charaa veut rentrer dans la mondialisation — mais elle doit composer avec des villes désossées dans un pays morcelé au sein d’une région embrasée.

Selon le spécialiste du djihadisme Wassim Nasr, s’il est normal de ne pas précipiter les choses, les Européens auraient tort de ne pas profiter du momentum.

«  Ils se sont contentés de s’emparer de terres  ; nous avons conquis la population — c’est cela la vraie victoire.  »

Le nouveau maître de Damas veut être un anti-Bachar. Dans un contre-portrait où il se met en scène, il déroule une stratégie  : finir la révolution, bâtir un État.

Nous traduisons le plan d’al-Charaa pour l’avenir de la Syrie.

Même si Vladimir Poutine vient d’affirmer le contraire dans son discours annuel devant la nation, la chute d’Assad pose un problème existentiel au projet poutinien  : pour la première fois depuis des siècles, la Russie pourrait ne plus avoir accès à la Méditerranée. Au sein de l’élite qui cherche à définir les doctrines du Kremlin, Fiodor Loukianov est une voix qui porte. Dans un texte très commenté, il appelle à un changement subtil  : profiter de cet échec pour concentrer tout l’effort de guerre sur l’Ukraine.

Dans un monde cassé qui reste dominé par l’interdépendance économique, il n’y a plus de modèle pour les politiques de développement.

Pour construire en dépassant la logique du chacun-pour-soi, il faut repartir des fondamentaux. Karim El Aynaoui et Hinh Dinh du Policy Center for the New South proposent une nouvelle vision globale — pensée à partir du Sud.

Le coup de Joulani et de HTC contre Bachar el-Assad n’est pas seulement un tremblement de terre pour la région. La prise éclair du pouvoir par le nouvel homme fort de la Syrie signe la victoire du «  djihadisme politique  » comme stratégie de conquête et doit être lu comme un tournant dans l’histoire de l’islamisme mondial.