Europe

Long format

À partir d’aujourd’hui et jusqu’à ce samedi, nous publions chaque jour en avant-première des extraits des cinq romans finalistes du Prix Grand Continent, qui sera remis le dimanche 18 décembre à 3466, au cœur du massif du Mont Blanc. Aujourd’hui, pour la première fois en français, nous vous offrons de longs extraits du récit d’Aroa Moreno Durán, La Bajamar, un roman habité par des personnages qui sont à la fois submergés par le passé et incapables de s’engager dans le présent.

La guerre d’Ukraine est à la fois totale et limitée. Au-delà du territoire ukrainien où l’affrontement est d’une intensité maximale, ni Russes, ni Occidentaux ne parviennent à mobiliser totalement leurs sociétés. Dans ce mélange de grande fragilité et d’extrême violence, l’Europe se retrouve prise en étau.

Alors que les pays émergents et en développement font de la solidarité financière internationale un préalable à une ambition plus forte de réduction des émissions, les pays du Nord cherchent quant à eux à mobiliser l’ensemble du système financier pour passer à l’échelle — partout dans le monde. Face à ces attentes — insatisfaites au lendemain de la COP27 — de nombreux chefs d’État appellent à une réforme des institutions financières internationales. Pour Rémy Rioux, Thomas Mélonio et Jean-David Naudet de l’AFD, elle passe par une redéfinition en profondeur de l’aide publique au développement.

Comment l’Allemagne conçoit-elle sa place dans le monde et son rôle en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine  ? Nous avons interrogé Tobias Lindner, ministre fédéral adjoint aux Affaires étrangères, issus des rangs des Verts (Die Grünen)  : au nom de Berlin, il plaide pour le passage d’une «  sécurité interconnectée  » à une «  sécurité intégrée  » — qui tienne compte de la diversité des dépendances et des défis.

Le «  roman-poème  » de Fabienne Yvert est un livre drôle, caustique, réjouissant – et en réalité assez sombre. Accumulant les «  effets de ‘bien vu’  » au service d’une écriture qui excelle à rendre la sensation de l’envahissement et de la porosité, le dispositif déployé dans Pourquoi l’horizon… tisse avec son lecteur une complicité qui le plonge parfois dans le doute.

L’Europe ne se fera pas dans les crises. Les changements institutionnels — parfois significatifs — qui ont eu lieu ces dernières années relèvent tous d’une dangereuse politique de l’urgence qui laisse peu de place à la transparence et au consentement des populations. Pour sortir mieux intégrée et mieux armée de la séquence ouverte par la guerre en Ukraine, l’Union a besoin d’une révision constitutionnelle profonde.

Alors que paraît le deuxième volume de ses Mémoires, nous revenons avec Pierre Nora sur l’obstination singulière qui a guidé sa carrière d’éditeur de livres et de revues chez Gallimard — de Foucault à Le Goff en passant par Timothy Snyder. Dans la rupture provoquée par le numérique et l’anthropocène, il appelle une nouvelle génération d’intellectuels à faire des revues autrement.