Europe

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Alors que l’échéance du parachèvement de la construction du gazoduc Nord Stream 2 dans la mer Baltique approche, les tensions s’intensifient sur les deux rives de l’Atlantique. L’accord germano-américain signé en juillet atteste de la décision de l’administration Biden de ne pas sanctionner les entités impliquées dans la construction du gazoduc, et consacre pour l’Allemagne la montée en puissance de la notion de solidarité énergétique.

Est-il possible de dresser un parallèle entre le rôle central joué par Mediobanca, la banque crée en 1946 par Enrico Cuccia, à travers le plan Marshall, et le défi qui se pose à l’Europe dans le contexte géopolitique actuel  ? L’histoire de Mediobanca et son rôle joué dans la reconstruction de l’Europe d’après-guerre appelle à réfléchir à la place que le Vieux Continent veut occuper dans le monde, à la lumière du plan de relance européen.

La reconstruction des villes françaises partiellement ou entièrement détruites par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale fait pleinement partie du patrimoine architectural français. L’exemple d’Orléans, reconstruite par Pol Abraham, apparaît comme la promesse d’une architecture humaniste après les horreurs de la guerre.

La carrière de Beneduce, de postes de direction dans la finance à la présidence de l’Institut pour la Reconstruction Industrielle (IRI), offre un formidable exemple d’autonomie technocratique au sein même de l’État fasciste. L’étroite relation entre Beneduce et Mussolini ainsi que la distance que ce technocrate entretenait avec le parti fasciste posent des questions historiographiques majeures, qui présentent une mosaïque institutionnelle complexe du totalitarisme fasciste.

Alberto Beneduce est un personnage oublié de l’histoire politique italienne du début du XXe siècle. Réformateur technocrate influencé par le socialisme et le radicalisme, il est à l’origine d’un groupe de disciples qui a traversé l’État libéral, fasciste, ainsi que l’État républicain d’après-guerre, révélant un véritable «  système Beneduce  » d’organisation de la relation entre l’État et le marché. Première partie de son portrait.

Le grand poète, prosateur et essayiste estonien, Jaan Kaplinski, est décédé le 8 août à l’âge de 80 ans. Grand polyglotte et intellectuel européen, Kaplinski a placé la nature et la pensée écologique au cœur de son œuvre, opposant au capitalisme occidental une vision holistique de la vie et de l’univers.

Il est possible de dresser un parallèle entre le héros du roman d’Ayn Rand The Fountainhead, Roark, paru dix-huit mois avant le procès de Nuremberg, et Albert Speer – bien qu’il est impossible que l’autrice se soit inspirée de ce dernier. Tous deux architectes, héritiers de la pensée philosophique et de la science du XIXe siècle, ils sont également partisans du «  triomphe de la volonté  ». Ils incarnent une certaine vision du futur  : un prototype de l’architecte du pouvoir, combinant une prétendue autorité intellectuelle et morale. Deuxième partie et fin du portrait de l’architecte Albert Speer.

Ce portrait de l’architecte nazi Albert Speer, signé par Vincenzo Latronico, est le premier de notre deuxième série d’été. À la lumière de peintures et de textes qui retracent l’itinéraire de Speer, l’auteur étudie son sujet à travers le prisme du modernisme, tant dans l’architecture caractéristique des rêves de grandeur du troisième Reich que du personnage lui-même  : tous deux partagent l’idéal impossible d’un triomphe de l’esprit sur la matière.

Pour ce huitième entretien, notre série d’été Grand Tour opère un changement d’échelle pour se pencher sur les grandes villes, avec l’une des plus grandes spécialistes du sujet, la sociologue et économiste Saskia Sassen. En partant du regard qu’elle porte sur Paris et Londres, celle-ci explore la perte progressive de l’hégémonie exercée par l’État-nation, dans une ère nouvelle où les villes pourraient être amenées à tenir une place importante.

L’éditeur et écrivain italien Roberto Calasso n’est plus. Sa disparition est l’occasion d’un retour sur une période de la littérature italienne marquée par son empreinte. Dans ce texte écrit par l’une des plus grandes spécialistes de son travail, nous rendons hommage à la vie monumentale du directeur historique de la maison d’édition mythique Adelphi et de l’auteur génial et mondialement reconnu d’un vaste «  Œuvre sans nom  ».