Amériques

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Le 25 novembre 2016, Fidel Castro mourait à La Havane, plus d’un demi-siècle après la Révolution qui l’avait porté au pouvoir. Son enterrement fut l’occasion d’organiser un immense cortège funéraire, qui retraça, mais à l’envers, l’itinéraire de sa marche triomphale en 1958. Ce long voyage a été l’occasion pour Matthias Fekl de revenir sur l’expérience castriste à Cuba, de la construction charismatique du dictateur jusqu’aux expériences économiques ratées. En creux, c’est l’histoire de la Guerre froide qui se déroule, jusqu’à son point final, en 2016.

L’élection de Javier Milei est historique. Pour la première fois, un libertarien autoproclamé est à la tête d’une grande démocratie. John Tomasi et Matt Zwolinski, spécialistes de la question, retracent l’histoire du libertarianisme, du milieu du XIXe siècle aux années 2020. Avec une question en ligne de mire  : comment gouverner lorsque l’on veut abattre l’État  ?

La bascule de l’attention stratégique des États-Unis entre différents théâtres régionaux, de l’Europe à l’Asie, en passant par le Moyen-Orient, n’est pas un jeu à somme nulle. Les conséquences des choix de non-intervention des États-Unis se mesurent de manière de plus en plus étendue dans nos années Vingt, et replacent le pays face un dilemme qui culminera dans le contexte des élections présidentielles de 2024.

L’Internationale réactionnaire a un plan. Sa méthode  ? La politique étrangère complotiste. Son front  ? L’Argentine où le très réactionnaire Javier Milei vient de gagner l’élection présidentielle face au péroniste Sergio Massa. Bernabé Malacalza et Juan Gabriel Tokatlian esquissent le tournant diplomatique inquiétant que pourrait prendre Buenos Aires avec Milei au pouvoir.

Il n’y a pas de grand complot américain.

Il y a un processus hasardeux, chaotique, qui a assis une hégémonie mondiale et imposé un centre.

Dans un nouvel ouvrage qui est déjà une référence, Henry Farrell et Abraham Newman racontent comment les États-Unis ont arsenalisé l’économie mondiale.

Agathe Demarais les a rencontrés.

«  Homme plume  », libéral sans attaches et voyageur labile, Mario Vargas Lllosa n’a jamais cessé de promener sa plume. Au moment où paraît son dernier roman, Le dedico mi silencio, Albert Bensoussan, traducteur de son œuvre depuis 1974, dessine le portrait de l’un des plus grands romanciers de notre temps.

Dans un pays fracturé par le Sentier Lumineux, la valse péruvienne peut sauver le pays, ou du moins inspirer l’idée et la manière de ce sauvetage. C’est l’intuition — et l’utopie, thème si cher à Vargas Llosa — qui anime Toño Azpilcueta dont l’histoire s’entremêle à celle de la musique créole avec cette idée  : c’est dans les bas-fonds de Lima, entre les rats et les fissures de la violence, que naît la «  plus sublime contribution du Pérou au monde  ».

Nous publions les bonnes feuilles en exclusivité en français du nouveau — et dernier — roman du Prix Nobel péruvien, Le dedico mi silencio.

Le 17 octobre, le gouvernement et l’opposition vénézuéliens signaient un accord partiel à la Barbade, afin de prévoir des élections à l’horizon de 2024. En échange, les États-Unis ont levé une partie des sanctions qui ciblent le Venezuela. Pour l’instant, toutes les parties pensent pouvoir tirer un avantage de ces accords, mais cela pourrait ne pas durer. Une perspective fouillée de Mariano de Alba.

En Amérique latine, comment comprendre la diversité des réactions à l’opération «  Déluge Al-Aqsa  » déclenchée par le Hamas  ? Dans une étude fouillée, Kevin Parthenay propose une grille de lecture très fine, fondée sur l’historique des relations complexes et composites qu’entretiennent les pays de la région avec Israël — du Guatemala qui fut le deuxième pays à le reconnaître après les États-Unis au Chili où est rassemblée la principale diaspora palestinienne des Amériques.

Alors que le Secrétaire d’État américain Blinken est en visite au Mexique, il faut se pencher sur la doctrine globale de Mexico. En faisant un pas de plus vers le polylatéralisme, Alicia Bàrcena, ministre des Affaires étrangères d’AMLO, entend changer de paradigme et faire jouer à plein la coopération Sud-Sud. Avec une introduction signée Mario Pezzini, nous traduisons son discours clef à l’ONU et son invitation à «  sortir ensemble du Labyrinthe  ».