Amériques

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Quelques jours avant les élections parlementaires de mi-mandat en Argentine qui se tiendront ce 14 novembre et à la suite de primaires dont les résultats inattendus ont posé un défi en termes de gouvernabilité pour le système politique, Cecilia Nicolini, conseillère du président Alberto Fernández, et Julia Pomares, conseillère du chef du gouvernement de la ville de Buenos Aires Horacio Rodríguez Larreta, principale figure de l’opposition, échangent sur les principaux points d’un agenda législatif qui permettrait de surmonter la grieta et la polarisation, afin de jeter les bases d’un nouveau chemin vers le développement.

Sur la question climatique comme sur d’autres sujets, Joe Biden construit un récit ayant l’ambition de donner un sens à son action et de rassembler les Américains. L’étude des ressorts narratifs de cet exercice est une clef pour comprendre le tournant que constitue la politique du Président américain – elle pourrait également être d’une grande utilité pour les Européens.

L’effacement du Brésil est avant tout la conséquence d’un projet présidentiel. En arrachant le pays de son espace géopolitique traditionnel, le Président Jair Bolsonaro entendait secouer les fondements de la Nouvelle République qui porte l’idée d’un Brésil démocratique et laïc en quête d’une intégration autonome au sein du système international, pour refonder le pays sur des bases religieuses fondamentalistes chrétiennes, autoritaires et anti-Lumières.

La question des terres sur lesquelles vivent les tribus brésiliennes se heurte aux intérêts économiques dont Jair Bolsonaro entend tirer profit en continuant d’exploiter l’Amazonie. L’avenir de la communauté indigène se joue à la Cour suprême brésilienne, qui doit prendre prochainement une décision relative au projet de loi 490 susceptible de conduire à l’expulsion des Amérindiens de leurs terres ancestrales s’il venait à être adopté.

Depuis sa création il y a 30 ans, le Mercosur n’a jamais eu un avenir aussi incertain. Alors que le gouvernement uruguayen vient d’annoncer qu’il entamerait «  une étude de préfaisabilité  » pour avancer vers un accord de libre-échange avec la Chine, en dehors du Mercosur, Bernabé Malacalza et Juan Gabriel Tokatlian analysent son processus d’intégration, affaibli par la perte de confiance entre ses membres et par les nouveaux équilibres mondiaux.

Si Joe Biden souhaite réellement «  reconstruire en mieux  », il devra prendre en compte les nouveaux paramètres des inégalités à l’ère numérique afin de construire «  vers l’avant  ». Selon Nathan Gardels, cofondateur de l’Institut Berggruen, la solution viendra des États, comme la Californie, tant en matière de participation démocratique que d’innovation.

Donald Trump a été le produit et non le créateur de la droite populiste américaine. Depuis l’élection de Joe Biden, certaines franges du parti républicain se sont faits les champions d’un nouvel autoritarisme anti-démocratique. Conspirationnistes, elles nourrissent un certain enthousiasme pour les dirigeants autoritaires étrangers et tentent désespérément de faire en sorte que le trumpisme survive à Trump – sans succès pour l’instant. Une perspective signée David Bell.

Les manifestations qui ont secoué Cuba entre le 11 et le 17 juillet ont profondément changé le rapport de forces qui prévalait jusqu’ici entre le régime communiste et la population. Pour Armando Chaguaceda et Melissa Cordero Novo, il sera difficile à l’avenir de considérer l’île comme étant une société figée, subissant le joug d’un pouvoir qui a fait le choix délibéré de s’écarter de sa population, mue par un désir de liberté.

L’État néolibéral occidental semble aujourd’hui à bout de souffle, sacrifié sur l’autel de la pandémie et de la crise économique. En s’inspirant du modèle chinois et en tirant des leçons du passé, Joe Biden et certains dirigeants européens tendent aujourd’hui vers un modèle d’État plus interventionniste, marquant le début d’une nouvelle ère – dont la nature, progressiste ou régressive, reste encore à déterminer.