Depuis sa création, le Grand Continent propose, à travers la publication de pièces de doctrine, de décrire, analyser et interpréter les transformations politiques que traversent les sociétés européennes prises dans le vertige de nos années Vingt.
A droite de l’échiquier politique, la revue a proposé des concepts pour appréhender l’émergence de nouvelles doctrines : néo-nationalisme, technosouverainisme, conservatisme du futur, ou tout simplement les droites de nos années Vingt. A gauche, un même travail nous a invité à explorer les concepts d’écosocialisme, d’Europe qui protège, de tournant réaliste de l’écologie politique, et de nation écologique européenne.
Ces concepts ont fait l’objet au printemps de deux tables rondes exceptionnelles, l’une avec Edouard Philippe, l’autre avec François Ruffin, qui reposaient sur l’hypothèse d’une restructuration de la vie politique française et européenne autour de deux blocs.
Cette question de la restructuration de la vie politique est au coeur de l’ouvrage de Julia Cagé et Thomas Piketty, Une histoire du conflit politique en France, qui sera recensé dans les prochains jours dans nos colonnes, dans lequel ils expliquent, à partir de l’histoire et de la sociologie des élections en France depuis 1789, comment se constituent et se transforment des configurations politiques et leurs électorats.
Si Julia Cagé et Thomas Piketty supposent le retour d’une bipolarité de la vie politique en France, quelles seront les doctrines et les identités politiques de ces deux blocs ? Ces blocs politiques sont-ils susceptibles d’être cohérents et durables, dans leur idéologie et dans la composition de leur base électorale ? Quel sera le clivage fondamental de notre vie politique, en France et en Europe, alors qu’approchent les élections européennes de 2024 ?
Est-ce que la bipartition de la vie politique ne risque pas d’aboutir à une fragmentation de la vie politique et à une fracture entre des groupes irréconciliables, comme cela semble être le cas aux Etats-Unis ?
Si ce retour de la bipolarité semble pour les auteurs une bonne nouvelle pour la gauche, ne risque-t-il pas pourtant de favoriser d’abord l’émergence d’une alliance des droites, comme c’est le cas en Italie, et comme cela pourrait être le cas au Parlement européen en 2024 ?
Afin d’éclairer ces questions à partir du travail de Julia Cagé et de Thomas Piketty, nous aurons le plaisir de recevoir :
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