Entretiens


Est-ce la fin du néolibéralisme  ? Pour certains, le «  pic  » est passé  ; pour d’autres, nous nous installons sur un «  plateau  »  : comment s’y retrouver et comment imaginer l’après  ?

Dans ce nouvel épisode de notre série «  capitalismes politiques en guerre  », un économiste, un historien et une politiste proposent d’ouvrir des brèches.

Dans un entretien fleuve, l’ancien président de la République raconte le double jeu de Poutine à Minsk, se souvient des débuts de l’opération Barkhane et s’inquiète du virage à droite du continent. Alors que la guerre s’étend, il appelle à structurer une «  Europe-cœur  » pour affronter les grandes transitions à l’échelle continentale.

Les transformations qui agitent l’Espagne sont parfois mal connues, difficiles à comprendre ou à interpréter. Au-delà des données, nous avons essayé dans cette longue conversation avec Javier Cercas de prendre de la hauteur. Le romancier, dont l’œuvre ne cesse d’interroger la manière dont le passé s’incarne dans le présent, y dessine les tensions qui traversent l’Espagne contemporaine — à quelques semaines d’une élection historique.

Alors qu’elles s’avancent vers les élections européennes de 2024 en rangs dispersés, les gauches sont à un tournant. Quelle stratégie pour s’engouffrer dans les brèches — et selon quelle doctrine  ? Nous avons demandé à François Ruffin, Paul Magnette, Chloé Ridel et Carlos Corrochano de débattre de la proposition de Yolanda Diaz pour esquisser des perspectives continentales.

Les droites montent. Les crises s’accélèrent et s’accentuent. Comment retrouver le temps de la décision collective quand les exécutifs prennent de plus en plus de place  ? Pour le Président de l’assemblée de la République portugaise, l’Europe et ses parlements peuvent construire une réponse sociale-démocrate pour trouver une voie entre le réchauffement climatique et l’hiver démographique.

Aujourd’hui, on vote en Espagne dans plus de 8 000 villes et villages, et dans 12 communautés autonomes. Quels sont les effets de la campagne  ? Pourquoi est-elle focalisée sur Madrid  ? Quelle incidence les résultats de ce soir pourront avoir sur les élections nationales de la fin de l’année  ? Pour comprendre un pays pris dans les transformations politiques profondes, nous avons invité Antonio Maestre, Máriam Martínez-Bascuñán et Pablo Simón à en débattre.

Sur la Chine, les États-Unis ont la doctrine Sullivan. L’Union cherche la sienne. Dans cet entretien exclusif que nous a accordé Josep Borrell après le débat au Conseil des Ministres tenu à Stockholm et un G7 qui parait confirmer son analyse, le Haut Représentant de l’Union Européenne définit une nouvelle configuration dans une perspective géopolitique. Pour aborder la relation avec la Chine, l’Union européenne doit partir de ses propres valeurs et de ses propres intérêts pour proposer un horizon commun de sécurité stratégique.

Alors que l’Italie doit dépenser, au titre de son plan de relance, 191 milliards de l’Union européenne pour reconstruire son économie après la crise pandémique, elle semble en retard sur la plupart des dossiers et risque de transformer cet avantage en problème politique majeur. Comment en est-on arrivé là — et comment rattraper le temps  ? Deux économistes italiens de premier plan, Andrea Capussela et Carlo Alberto Carnevale Maffè, expriment leurs craintes sur la capacité du gouvernement Meloni à faire face.

Pourquoi Abdülhamid II reste-t-il une référence pour Erdogan  ? Et pourquoi la politique étrangère turque ne changera probablement pas beaucoup après les élections  ? En montrant par quels ressorts le président turc puise aussi bien dans la poésie que dans le répertoire militaire de l’empire ottoman, l’historien Olivier Bouquet décortique la logique d’Erdogan — à quelques jours d’un scrutin historique pour la Turquie.