Stratégie du chaos : quelques heures après les allocutions de Poutine au Sommet des BRICS à Johannesburg, prononcées en visioconférence car le président russe est sous la menace d’une interpellation en Afrique du Sud, deux mois jour pour jour après la tentative avortée de coup d’État, un avion du « traître » Prigojine s’écrasait près de Tver — le chef de Wagner était sur la liste des passagers. Quel est le sens diplomatique de la prise de parole d’un chef de gouvernement qui semble prêt à tuer les membres de son premier cercle ? Où est la vérité quand l’affameur du Kremlin — responsable de la crise alimentaire qui frappe l’Afrique de l’Est — se pose à Johannesburg en garant d’une nouvelle multipolarité au service de l’Afrique ? Pour s’orienter dans le brouillard, c’est entre les lignes qu’il faut lire ce discours que nous traduisons et commentons pour la première fois en français.
Oppenheimer : écrits choisis | Épisode 8
Un mot circulait parmi les étudiants de Berkeley : que la théorie atomique était la Bible, que Bohr était Dieu — et Oppenheimer son prophète. Entre 1963 et 1964, le père de la bombe consacre une série de conférences au maître de la physique atomique. Il y décrit longuement la clairvoyance et les espoirs du physicien danois sur le problème de la bombe atomique de son séjour à Los Alamos jusqu’à sa mort en novembre 1962.
Oppenheimer : écrits choisis | Épisode 7
Dix ans après la mort d’Albert Einstein, Oppenheimer lui rend hommage dans un éloge funèbre d’une grande finesse. Essayant d’embrasser toutes les facettes de ce personnage complexe, de sa carrière scientifique à son immense charisme, il esquisse aussi son autoportrait — moins de deux ans avant sa propre mort.
Oppenheimer : écrits choisis | Épisode 6
« Les Américains sont des nomades »
1957. Au MIT, Oppenheimer réfléchit à la position intellectuelle et stratégique de son pays dans le monde de la Guerre froide : pourquoi une société si hégémonique peut-elle se retrouver en crise ? Le problème le plus profond dans la confrontation avec l’Union soviétique est « cognitif » — et Washington n’a pas de doctrine pour y répondre.
Oppenheimer : écrits choisis | Épisode 5
Lire Oppenheimer — l’écouter, aussi. Contrairement à une idée reçue, le père de la bombe n’a jamais regretté son invention, du moins publiquement. Conscient de ses effets sur l’humanité, il a tenté de l’expliquer, de la justifier et de l’articuler avec une pratique idéalisée de la science. Au milieu de notre série estivale de textes choisis, nous vous proposons aujourd’hui d’entendre ses réponses.
Oppenheimer : écrits choisis | Épisode 4
1953. Comment penser la démocratie et les relations internationales à l’âge atomique ? Dans les colonnes de Foreign Affairs, J. Robert Oppenheimer propose un nouvel instrument : la franchise — meilleure manière selon lui de préserver la cohésion interne du pays tout en assurant sa sécurité face à une Union soviétique toujours plus menaçante. Cette vision transversale — géopolitique externe et diplomatie interne — de la politique à l’ère nucléaire est à découvrir dans ce nouvel épisode de notre série d’été consacrée aux complexités du père de la bombe atomique.
Oppenheimer : écrits choisis | Épisode 3
Novembre 1945. Il n’y a que quelques mois que Little Boy et Fat Man ont touché le sol japonais — changeant la face du monde. À l’université de Pennsylvanie, devant un parterre de scientifiques et de savants, Oppenheimer tente de mettre en mots ce qui commence à se jouer, esquissant pêle-mêle : une épistémologie, une stratégie et une politique pour la puissance atomique. Il faut lire cette nouvelle archive de notre série d’été comme un discours grave autant qu’hésitant, qui permet de revenir aux sources de la tragédie Oppenheimer.
1948, les États-Unis sont encore le seul pays du monde à détenir le secret de la bombe. Dans Foreign Affairs, l’ancien directeur du laboratoire de Los Alamos en charge du Projet Manhattan réfléchit aux principales raisons de l’échec de la coopération internationale en matière d’énergie atomique. Soixante-quinze ans plus tard, Oppenheimer est devenu un héros hollywoodien tandis que la centrale nucléaire de Zaporijjia est l’objet d’un chantage apocalyptique du Kremlin depuis un an. Pouvons-nous vraiment contrôler ce qui nous peut nous détruire ?
Premier épisode de notre première série d’été : « Oppenheimer, écrits choisis », à retrouver cette semaine dans nos pages.
Viktor Orbán dit toujours clairement les choses. Samedi 23 juillet, le Premier ministre hongrois, dans l’un de ses discours les plus construits, a présenté rien de moins que sa vision globale — d’une possible renaissance de la Grande Hongrie jusqu’à la position de l’Europe face à la Chine. À un an des élections européennes, il semble plus déterminé que jamais. Il faut le lire pour comprendre sa stratégie. Nous le traduisons, l’introduisons et le commentons longuement.
Être un homme d’État sans État à gérer présente un avantage incomparable : pouvoir dire la vérité plus librement à ceux qui ont à gouverner.
Tirant toutes les leçons de l’histoire de l’euro, Mario Draghi plaide en faveur d’une Union nouvelle pour accomplir une « transition géopolitique » inspirée et imposée par les nouvelles permanences européennes.
Nous traduisons et commentons ce discours capital, programmatique.