Perspectives sur l’actualité


Même s’il demeure non contraignant et qu’il ne constituera pas nécessairement un outil efficace de pression sur Pékin, le rapport du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme, factuel et solidement documenté, conclut que de «  graves violations des droits humains ont été commises  » au Xinjiang, pouvant constituer des «  crimes contre l’humanité  ». C’est la première fois que l’institution onusienne endosse et confirme tout ce qui avait été démontré dans des enquêtes non-officielles passées.

Profondément ancrée dans la société depuis l’ère soviétique, la logique de domination a façonné les esprits et nous a enfermés dans le regard de la Russie. Il a fallu que Poutine envahisse l’Ukraine pour que celle-ci commence à exister dans notre imaginaire continental. Changer cette focale n’a rien de simple – car cela implique aussi de reconnaître la complexité de la société russe et de savoir lire les profondes transformations qui la traversent. Une perspective signée Anna Colin Lebedev.

L’agression d’Yvan Colonna le 2 mars dernier dans la prison d’Arles a relancé les discussions en France sur l’autonomie de la Corse. Toutefois, si l’avenir de l’île doit être pensé en lien avec Paris, il doit également l’être avec Bruxelles. Pour la présidente de l’assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, l’île doit affirmer le rôle qu’elle occupe déjà au sein de l’Union européenne en vue de l’obtention d’un statut d’autonomie conçu pour elle.

En remettant la question de la défense, de la sécurité énergétique et des interdépendances au cœur de la politique européenne, la crise que nous traversons n’a pas seulement pointé les obsolescences de l’Union européenne. Selon le juriste Natalino Irti, elle a transformé cette structure en un point de jonction parfait entre le droit et la géopolitique.

Pour faire atterrir des initiatives françaises en Europe, Emmanuel Macron a dû s’appuyer sur l’Allemagne – en adaptant sa stratégie. Mettre l’Allemagne sous pression en allant d’abord chercher le soutien des autres États membres a pu assurer à Paris des succès diplomatiques importants puisqu’à l’ère Scholz, Berlin se laisse porter. Mais il n’est pas sûr que cela suffise à l’heure où, au plan interne, le Président doit commencer à agir en «  chancelier  ».