Selon un sondage Gallup conduit en décembre 2024, Joe Biden ne sera pas remémoré comme un président marquant de l’histoire américaine. Que ce soit sur l’économie, l’énergie, la santé, la défense nationale ou même le changement climatique, les Américains sont plus nombreux à dire que le mandat de Biden a été marqué par une « perte de terrain » plutôt qu’une « progression » 1.

  • Environ les deux-tiers des sondés considèrent que Biden n’a pas réussi à faire assez pour réduire la dette fédérale (67 %), réguler l’immigration (64 %) et réduire l’écart entre les plus riches et les moins aisés (60 %).
  • Ils sont presque autant à avoir une opinion négative de la situation économique du pays sous Biden (59 %), et considèrent majoritairement que le démocrate a contribué à saper la position des États-Unis dans le monde.

Le constat des Américains est très sévère en comparaison des précédents présidents. Trump, qui a ratifié dès la fin de la première année de son mandat une loi fiscale favorisant les plus riches 2, est mieux perçu en matière de taxation que Joe Biden. Les sondés sont par ailleurs plus nombreux à penser que le démocrate a plus nui que Trump aux relations commerciales avec les autres pays — malgré l’utilisation par le républicain des tarifs douaniers comme un levier d’influence. 

Le seul domaine dans lequel Biden est vu comme ayant apporté du progrès est la situation des personnes LGBT. 

  • Le président sortant est effectivement reconnu par la communauté LGBT comme ayant dirigé « l’administration la plus pro-LGBTQ de l’histoire des États-Unis ». En septembre 2024, Biden est devenu le premier président américain à avoir donné un entretien à un journal LGBT, le Washington Blade 3.
  • Son mandat a cependant été marqué par l’introduction à l’échelle locale et des États de centaines de législations perçues comme anti-LGBT. Ces dernières réduisent notamment l’accès aux soins d’affirmation de genre et ferment l’accès à certains sports aux personnes transgenre.
  • Le National Defense Authorization Act 2025 ratifié en décembre 2024 par Biden, qui finance les activités du département de la Défense, a également été qualifié par certains législateurs comme « la première loi anti-LGBTQ adoptée par le Congrès depuis des décennies » en raison d’une disposition controversée limitant la prise en charge des enfants des militaires en fonction de leur genre 4.
  • Le 9 janvier 2025, un juge de la cour du district oriental du Kentucky a rendu une décision annulant les règles élargissant le Title IX mises en place l’an dernier par l’administration Biden. Celles-ci visaient à donner aux étudiants LGBT estimant avoir été victimes de discrimination basées sur leur genre à l’université des voies de recours supplémentaires 5.

Les historiens de la présidence américaine sont beaucoup moins critiques vis-à-vis du mandat de Joe Biden. Dans son édition 2024, le Presidential Greatness Project, un projet académique qui classe les présidents des États-Unis en fonction de leurs performances et de leur impact sur le pays, a placé Biden à la 14e place — loin devant Trump, considéré par les universitaires comme étant le pire président de l’histoire du pays.

Sources
  1. Megan Brenan, Americans See Little Progress in Key Areas Under Biden, Gallup, 14 janvier 2025.
  2. Chuck Marr, Samantha Jacoby et George Fenton, The 2017 Trump Tax Law Was Skewed to the Rich, Expensive, and Failed to Deliver on Its Promises, Center on Budget and Policy Priorities, 13 juin 2024.
  3.  Christopher Kane, « The Washington Blade interviews President Joe Biden », Washington Blade, 16 septembre 2024.
  4. Kaia Hubbard, « Senate passes $895 billion defense bill with controversial gender-affirming care restriction », CBS News, 18 décembre 2024.
  5. Collin Binkley, « Judge scraps Biden’s Title IX rules, reversing expansion of protections for LGBTQ+ students », Associated Press, 9 janvier 2025