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En tirant plusieurs centaines de drones et de missiles vers le territoire israélien dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 avril 2024, la République islamique d’Iran a tenu sa promesse d’une riposte à la destruction de la section consulaire de son ambassade à Damas par la chasse israélienne, le 1er avril, qui avait causé la mort de treize personnes, dont sept Gardiens de la révolution, notamment le général Mohammad Reza Zahedi et son adjoint Mohammad Hadi Haji Rahimi. Ces deux derniers officiers étaient des pièces majeures du dispositif avancé de l’Iran dans la région, liens indispensables entre la République islamique et le plus précieux de ses proxies, le Hezbollah libanais. Le général Zahedi était même le seul non-Libanais à siéger dans les instances dirigeantes du Hezbollah, représentant direct du Guide suprême, Ali Khamenei.
La riposte iranienne, tout comme la frappe israélienne du 1er avril, établissent des précédents majeurs sur le terrain et marquent le franchissement de seuils inquiétants.
Pour la première fois, Israël a attaqué directement une enceinte diplomatique iranienne et non pas une base militaire en Syrie, comme il l’a fait à de nombreuses reprises ces dernières années. Surtout, pour la première fois depuis sa naissance en 1979, la République islamique a visé le sol israélien depuis son territoire. Pour briser ce qui était jusqu’à présent un tabou, le Guide suprême iranien a dû estimer que l’absence de riposte ou que des représailles « masquées » – soit par l’action terroriste soit par l’intermédiaire des milices régionales qui lui sont affiliées au Liban, en Irak ou au Yémen – auraient été insuffisantes pour restaurer sa crédibilité de chef de file de ce qu’il appelle « l’axe de la résistance » – contre Israël et les États-Unis – au Moyen-Orient.
Il faut toutefois tempérer le caractère extraordinaire de ces représailles par le fait qu’elles étaient très largement annoncées et anticipées, ce qui a permis à Israël, avec l’aide de ses alliés américains, britanniques et français, mais aussi avec la collaboration active des pays arabes de la région – à l’exception de la Syrie et de l’Irak – d’intercepter plus de 99 % des drones et missiles tirés par Téhéran. Ceux qui ont franchi les rideaux dressés par le système Arrow et le Dôme de fer ont causé des dégâts mineurs et aucune victime civile.
C’était sans doute le but recherché par l’Iran : marquer les esprits, laver l’affront et établir « une nouvelle équation », selon la formule du Chef d’état-major Bagheri, sans donner à Israël le prétexte d’une riposte massive.
En effet, depuis le 7 octobre 2023, malgré une solidarité sans faille affichée envers le Hamas palestinien, malgré sa rhétorique belliqueuse, la République islamique ne cherche pas à entrer en confrontation directe et ouverte avec Israël et son allié américain, qui a déployé des forces conséquentes en Méditerranée, en mer Rouge et dans le Golfe persique dès le lendemain de l’attaque et des massacres commis par le mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël.
Cette tendance peut paraître incertaine après les attaques du 13 et 14 avril. Un signe permet toutefois de comprendre qu’elle n’est pas fondamentalement remise en cause. Téhéran a refusé, pour le moment, d’engager le Hezbollah dans la partie.
Le Hezbollah comme arme stratégique de l’Iran face à Israël
Si l’Iran veut éviter la guerre, c’est qu’il se sait en position de faiblesse avec une population en révolte depuis un an et demi et le soulèvement contre le voile islamique, en particulier dans ses régions frontalières du nord-ouest et du sud-est.
De l’autre côté, son économie est rongée par l’inflation et les sanctions américaines et un appareil pétrolier en mauvais état faute d’investissements.
Le but de l’Iran reste de parvenir à la parité stratégique avec Israël en matière d’armement atomique sans mettre en danger ses installations stratégiques avant d’atteindre le seuil nucléaire. Cependant Téhéran redoute un conflit qui pourrait affaiblir l’appareil sécuritaire du régime et dont chercheraient à profiter les nombreux secteurs de la société qui lui sont hostiles : la jeunesse occidentalisée, les Kurdes, les Baloutches, les Arabes, voire les Azéris… D’où l’annonce faite par la mission diplomatique iranienne aux Nations unies avant même que les drones tirés par les Gardiens de la révolution n’atteignent le territoire israélien, selon laquelle Téhéran disait agir conformément à l’article 51 de la Charte de l’ONU – sur l’autodéfense – et que l’incident était désormais clos.
Mais le meilleur signe du désir de l’Iran de contenir la poussée de fièvre en cours a été le refus d’engager le Hezbollah dans la partie. Tout comme les Houthis du Yémen, le Hezbollah s’est contenté de tirer deux missiles vers le plateau du Golan samedi soir, après un tir de barrage de quelques dizaines de roquettes le matin même.
L’heure de la grande explication n’est pas venue, du moins du point de vue de la République islamique. Mais le risque d’une escalade incontrôlée n’est pas pour autant écarté. Israël pourrait se saisir du précédent de cette attaque visant son territoire pour mettre en œuvre son plan de frappes ciblant les installations nucléaires iraniennes et chercher à repousser de plusieurs années l’accession de l’Iran au seuil. Le Hezbollah a été gardé « en réserve » pour cette éventualité. Il reste donc la meilleure armée stratégique de l’Iran face à Israël, la frontière avancée de la République islamique dans la région.
Avec son arsenal de 150 000 roquettes et missiles de diverses portées pointés sur l’ensemble d’Israël, le Hezbollah est l’arme de dissuasion la plus massive à la disposition de l’Iran dans sa confrontation avec Israël. Le Hezbollah dispose en effet de la capacité de saturer la défense antiaérienne israélienne en tirant plusieurs milliers d’engins par jour. Déjà pendant la guerre de l’été 2006, il était parvenu à tirer une centaine de roquettes par jour, portant ce chiffre à 250 lors de la dernière semaine de cette confrontation de trente-trois jours qui s’était soldée par une non-victoire d’Israël, voire une défaite en demi-teinte face aux objectifs affichés, et que le Hezbollah avait célébré avec emphase comme une « victoire divine ».
Au lendemain du 7 octobre, le Hezbollah a lancé des tirs de la « solidarité » avec le Hamas sur le nord d’Israël, mais en prenant garde à rester dans des limites « acceptables » pour Israël. Une manière pour la milice chiite libanaise d’afficher son soutien au Hamas tout en signifiant qu’elle ne souhaitait pas entrer dans un conflit ouvert avec l’État hébreu. Cela a entraîné l’évacuation de quelque 60 000 à 80 000 Israéliens habitant le nord d’Israël vers le centre du pays, hors de portée des Katioucha du Hezbollah. Six mois plus tard, les déplacés internes israéliens n’ont pas réintégré leur foyer, faisant peser une pression sur le gouvernement Nétanyahou pour mettre fin à la menace du Hezbollah ou du moins la repousser au nord du fleuve Litani.
De l’autre côté de la frontière, les frappes israéliennes de riposte se sont accentuées et c’est Tel-Aviv qui est passé à l’initiative en menant des raids de plus en plus précis et profonds dans le dispositif du Hezbollah. Ses positions ont été frappées jusqu’à Beyrouth, où était hébergé le numéro 2 du bureau politique du Hamas, assassiné dans son appartement de la banlieue sud, ou à Baalbek, le fief historique du Hezbollah, dans la vallée de la Bekaa. Les frappes en Syrie, y compris celle du 1er avril, visent à affaiblir le dispositif conjoint de l’Iran et du Hezbollah dans ce pays vassalisé, où ces deux partenaires chiites sont complètement imbriqués.
Côté libanais, la guerre larvée qui se déroule à la frontière a tué quelque 300 combattants du Hezbollah, dont plusieurs commandants haut placés, et chassé plus de 100 000 habitants du Sud-Liban de leur foyer.
Comment le Hezbollah est devenu une arme
La transformation, en quatre décennies, d’une petite milice chiite naissante en une véritable armée de 50 000 hommes tenant en respect Israël est probablement la plus grande réussite de la politique extérieure iranienne depuis 1979. Le Hezbollah est le plus important produit d’exportation de la République islamique, son modèle de déstabilisation le plus abouti. Car le Hezbollah est aujourd’hui bien plus qu’une milice au Liban, plus encore qu’un « État dans l’État » comme on le lui reproche fréquemment. C’est un État au-dessus de l’État dans le sens où il a la capacité d’imposer à l’État libanais ses propres objectifs stratégiques.
C’est Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah depuis 1992, qui décide de la guerre et de la paix au Liban. Il n’a de comptes à rendre à personne, ne dispose d’aucun mandat électif, n’apparaît jamais en public sauf par visioconférence. Et pourtant, il est l’homme le plus puissant du Liban, celui dont les discours mettent tout un pays, voire tout le Proche-Orient, à l’arrêt, celui qui tient le destin du Liban entre ses mains, plus que le président – dont le poste est toujours vacant depuis la fin de mandat de Michel Aoun, le Premier ministre ou le ministre des Affaires étrangères. Il incarne la souveraineté du Liban, à défaut de sa légitimité.
Ce pouvoir, le Hezbollah l’a acquis d’abord grâce au soutien de l’Iran, qui n’est pas seulement son parrain mais son créateur, le fruit d’une solution de repli. À l’été 1982, lorsqu’Israël envahit le Liban, la jeune République islamique décide d’envoyer un corps expéditionnaire combattre le « Petit Satan ». Mais l’équipée s’arrête à Damas, où le régime de Hafez al-Assad dissuade les Gardiens de la révolution de rejoindre le théâtre libanais déjà bien encombré, et où la victoire d’Israël est consommée. C’est une partie de ce corps expéditionnaire, restée sur place, qui va former de jeunes chiites issus d’études religieuses à Najaf (Irak), où ils se sont familiarisés avec le concept khomeiniste de « wilayat al-faqih » 1 – la guidance du clerc jurisconsulte – et en rupture avec le mouvement chiite Amal, ont tenté de composer avec l’occupant israélien.
Les principaux acteurs de la fondation de ce mouvement sont le cheikh libanais Sobhi al-Toufayli, les clercs Naïm Qassem et Abbas Moussawi, mentor du jeune Hassan Nasrallah qu’il a connu à Najaf, l’ambassadeur iranien à Damas Ali Akbar Mohtachemi (ou Mohtachemipour) proche de l’ayatollah Khomeini dont il est un disciple, et le chef du corps expéditionnaire des pasdarans iraniens en Syrie, Ahmed Kanani. Dès l’été 1982, des recrues ont été formées idéologiquement et au maniement des armes, par groupes de 200 à 300, même si la fondation officielle du Hezbollah ne date que de 1985 avec la publication de sa Lettre ouverte aux opprimés de la terre.
La formation idéologique et religieuse est quasiment plus importante au Hezbollah que celle aux armes. On n’y adhère que par recommandation et souvent sur une base familiale. L’organisation réclame une adhésion absolue à ses principes comme base de sa formation militante. Et celle-ci passe par l’allégeance au principe du « wilayat al-faqih » établi par l’ayatollah Khomeini. L’entrée au Hezbollah implique pour la jeunesse chiite libanaise une forme de « nouveau baptême » qui consiste à « khomeiniser » sa conception de la religion, d’en faire un principe qui régit l’ensemble de sa vie militante. C’est ce que le Hezbollah appelle la « culture de la Résistance ».
Alliances et ruptures
Tout au long de son existence, le Hezbollah a profité d’un soutien iranien sans faille, qui s’est matérialisé notamment par des dotations qui ont pu atteindre le montant faramineux de 200 millions de dollars par an lors des temps les plus richement dotés, mais aussi par des livraisons d’armes permanentes. L’autre soutien du Hezbollah est la Syrie du régime des Assad. Mais, du moins pendant la période où Hafez al-Assad était au pouvoir, c’est-à-dire jusqu’en juin 2000, ce soutien était un moyen de pression et une façon de « tenir en laisse » le mouvement sur un échiquier libanais particulièrement complexe et dont Damas tirait toutes les ficelles sans jamais en lâcher une seule. Ainsi les forces syriennes ont combattu le Hezbollah brièvement mais violemment en 1987.
Par la suite, le régime d’Assad père usait des livraisons d’armes et de l’omniprésence de checkpoints syriens pour faire pression sur le Hezbollah et l’inciter à la retenue face à Israël où, au contraire, pour l’encourager à passer à l’offensive contre « le régime sioniste » selon les priorités du moment de Damas.
Tout a changé avec l’arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, qui a progressivement placé son pays sous la dépendance du Hezbollah, notamment en faisant appel à la milice chiite libanaise pour contrer la rébellion anti-régime que l’armée syrienne n’arrivait pas à juguler à partir de 2013. Contrepartie de cette aide décisive, c’est désormais la Syrie qui est l’obligée du Hezbollah libanais. Ce dernier a pu installer et occuper des bases militaires sur le territoire syrien, en particulier sur le Golan, juste en face des positions israéliennes, mais aussi sur la base aérienne T4, entre Homs et Palmyre, ou encore dans la capitale, Damas, où le tombeau de Sayeda Zeinab, lieu saint révéré des chiites, possède une forte charge symbolique pour le Hezbollah.
Fort de ces deux soutiens de poids, le Hezbollah a su habilement frayer son chemin dans le chaos politico-militaire libanais lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), notamment en éliminant ses concurrents directs dans la sphère chiite, les communistes, mais aussi en combattant le mouvement rival Amal en 1988. Les accords de paix de Taëf, en 1989, ont mis fin à cette guerre fratricide en instaurant une forme de protectorat syrien sur le Liban. Le Hezbollah s’est plié à cette tutelle syrienne en acceptant de participer au jeu politique libanais et d’abandonner son projet d’instauration d’un État islamique au Liban. En échange, il a pu bénéficier de l’exclusivité du fait de conserver son armement au nom de la lutte contre l’occupation du Sud du Liban par Israël, secondé par la milice supplétive chrétienne de l’Armée du Sud-Liban (ASL) du général Lahad. De petit mouvement aux relents terroristes au début des années 1980, lorsque ses affiliés pratiquaient, pour le compte de la République islamique, des attentats-suicides contre les intérêts israéliens, français ou américains au Liban – sous le faux nez de l’organisation Jihad islamique (à ne pas confondre avec le mouvement armé palestinien homonyme) – ou encore des kidnappings, dont celui qui a coûté la vie au chercheur français Michel Seurat, le Hezbollah est devenu un acteur non-westphalien, une guérilla crainte et respectée pour sa discipline, son endurance et son ingéniosité. Tout au long des années 1990, le Hezbollah a porté des coups à Tsahal, au point de provoquer un mouvement en faveur du retrait du Liban au sein de la société israélienne.
« Au service de Nasrallah »
Le retrait unilatéral israélien de juin 2000, décidé par le Premier ministre Ehud Barak, a provoqué un effondrement de l’allié libanais d’Israël, l’ASL, et a permis au Hezbollah de remporter une victoire symbolique qui a été portée au crédit de son secrétaire général, Hassan Nasrallah, qui avait remplacé en 1992, à l’âge de seulement 32 ans, son ami et prédécesseur, Abbas Moussawi, tué par Israël un an seulement après son entrée en fonction.
Charismatique, roué, bon orateur, Nasrallah est l’homme politique le plus charismatique de sa génération au Liban. Il a su maintenir l’unité d’un mouvement à trois dimensions : militaire, politique et sociale. Car le Hezbollah n’est pas seulement une armée sur le pied de guerre ou un parti politique redoutablement efficace, il est aussi une immense organisation caritative, commerciale, foncière, éducative et de loisirs, ainsi qu’un média global, qui prend en charge tous les aspects de la vie de ses membres et de ses sympathisants au sein de la communauté chiite. Le Hezbollah fait corps avec ses supporters, il leur fournit une identité complète, un mode de vie, une façon de s’informer et de consommer en vase clos.
C’est pour cela que le Hezbollah se voit reprocher d’être un « parti de l’étranger » iranien et non vraiment libanais par les Libanais qui contestent son hégémonie. Ces derniers – que l’on peut estimer à une bonne moitié du pays – lui reprochent aussi de s’arroger un pouvoir que seul l’État est censé détenir, celui de la force armée. Malgré ses promesses de ne jamais utiliser son arsenal contre des Libanais, le Hezbollah a été jugé responsable par un tribunal mixte libano-international de l’assassinat de l’ex-Premier ministre sunnite pro-occidental Rafiq Hariri en 2005 ; il a aussi mené un coup de force en prenant d’assaut, à Beyrouth-Ouest, le fief de Saad Hariri, successeur de son père. En 2011, il faisait chuter son gouvernement, établissant ce que le chercheur Ziad Majed nomme une « vetocratie », où il s’arrogeait un pouvoir de veto contre toute décision gouvernementale contrevenant à ses intérêts. À partir de 2018, le Hezbollah est entré dans une ère d’hégémonie au Liban, où il forme le gouvernement à sa guise, peu importe les aléas, qu’il s’agisse du soulèvement démocratique de 2019, de l’explosion du port de Beyrouth en 2020 ou de l’effondrement financier du pays en 2021.
Le Hezbollah tout entier est tourné vers d’autres objectifs que la bonne gestion du pays dont il ne s’embarrasse pas au quotidien. Ce qui lui importe est l’état du rapport de force régional en faveur ou en défaveur de l’Iran et d’Israël. Cela ne l’empêche pas d’être très conscient de ses responsabilités envers le Liban, d’où sa retenue depuis les événements du 7 octobre. Le Hezbollah sait qu’il n’y a pas de consensus parmi les Libanais sur le lancement d’une guerre ouverte contre Israël dont, de surcroît, l’Iran ne veut pas.
Un consensus s’impose : le Hezbollah est, à l’heure actuelle, la seule force de dissuasion empêchant Israël de mener une opération d’envergure au Liban.
Sources
- Le concept de “wilayat al-faqih” (ou vélâyat e faqih, si l’on transcrit depuis le persan) est exposé pour la première fois par l’ayatollah Rouhollah Khomeini dans son livre Le Gouvernement islamique – La guidance du juriste (حکومت اسلامی ولایت فقیه) paru en 1970, et qui lui sert de programme politique lors de la Révolution islamique de 1979. Ce concept rompt avec la tradition du chiisme duodécimain, qui veut que les religieux se tiennent à l’écart du politique, dans l’attente du retour sur Terre du douzième Imam, l’Imam caché ou Mahdi, disparu en 939. Le concept de “vélâyat e faqih” implique au contraire d’attribuer un rôle central au religieux dans le système politique, ce qui a, depuis la création de la République islamique, toujours fait l’objet de critiques de la part d’ayatollahs chiites non iraniens, comme les grands ayatollahs de Najaf (Ali Sistani étant le plus célèbre d’entre eux), qui refusent d’accorder une autorité particulière au Guide suprême de la République islamique.