Le vice-président du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri, a été tué le mardi 2 janvier lors d’une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth. 

  • Deux chefs de la branche armée du Hamas, Samir Fandi et Azzam Al-Aqraa, ont également été tués lors des frappes, ainsi que le chef des opérations du Hamas dans le sud du Liban, Abu Amer1.

Israël n’a à ce jour pas officiellement revendiqué la frappe.

  • Interrogé par la chaîne américaine MSNBC mardi soir, le conseiller de Netanyahou Mark Regev a déclaré dans un premier temps qu’Israël « n’avait pas reconnu sa responsabilité dans la frappe », avant d’assurer à plusieurs reprises : « quel que soit l’auteur, il doit être clair qu’il ne s’agissait pas d’une attaque contre l’État libanais, ni même contre le Hezbollah », qualifiant l’attaque de « frappe chirurgicale »2 contre les dirigeants du Hamas.
  • Mardi soir, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari n’a pas mentionné la frappe, mais a assuré que l’armée se tenait « à un très haut niveau de préparation » et était « prête à faire face à n’importe quel scénario », ajoutant : « la chose la plus importante à dire ce soir est que nous sommes et restons concentrés sur la lutte contre le Hamas »3
  • Deux responsables américains interrogés par Axios ont attribué la frappe de Beyrouth à Israël, et ont précisé que l’administration américaine n’avait pas été informée en amont de l’attaque.
  • Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, et a affirmé la nécessité d’« éviter toute attitude escalatoire, notamment au Liban », d’après les propos rapportés par l’Élysée.

Alors que la frontière sud du Liban avec Israël est marquée par des échanges de tirs et des combats réguliers, cette frappe à proximité de la capitale fait craindre une extension du conflit.

  • Le Premier ministre libanais Najib Mikati a qualifié la frappe de « nouveau crime israélien visant à entraîner inéluctablement le Liban dans une nouvelle phase de confrontation »4.
  • Le Hezbollah libanais a déclaré mardi soir que « l’assassinat d’Al-Arouri ne restera[it] pas sans réponse, et impuni » et l’a qualifié de « grave agression » contre le Liban5
  • Du côté de Téhéran, allié du Hezbollah, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères a attribué l’attaque à Israël et a dénoncé « une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale » du Liban. Il a ajouté que l’attaque donnerait « une nouvelle impulsion à la résistance, non seulement en Palestine mais dans la région »6.
  • Des manifestations ont eu lieu en Cisjordanie dès mardi soir, après l’annonce de la mort d’Al-Arouri. 
  • D’après un sondage Statistics Lebanon réalisé en octobre, 73,5, % des répondants libanais étaient favorables à ce que le Liban conserve une position de neutralité dans la guerre7.

Un discours du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, est attendu mercredi 3 janvier à 18h (Beyrouth).