Dans la nuit du 13 au 14 avril, l’Iran ainsi que les proxies du régime de Téhéran présents dans quatre pays — le Yémen, l’Irak, la Syrie et le Liban — ont attaqué le territoire israélien avec un arsenal comprenant au moins 30 missiles de croisière, 110 missiles balistiques et 170 drones. Il s’agit de l’attaque longue distance la plus importante de l’histoire en termes de projectiles lancés en une seule « salve ».

Au total, au moins 13 pays ont été impliqués dans les opérations iraniennes et dans celles visant à défendre le territoire israélien.

  • Quatre pays ont déployé des appareils pour détruire les missiles et drones lancés contre Israël avant qu’ils n’atteignent leurs cibles : les États-Unis, la France, la Jordanie et le Royaume-Uni. 
  • L’engagement allemand a été limité à un appareil de la Luftwaffe qui a ravitaillé en vol un avion de chasse français dans l’espace aérien jordanien1.
  • La marine américaine a également détruit entre 4 et 6 missiles balistiques iraniens à partir de deux bâtiments déployés en Méditerranée orientale : l’USS Arleigh Burke et l’USS Carney.
  • Les opérations de défense aérienne du territoire israélien ont été coordonnées par l’Air Forces Central Command américain à partir de la base militaire d’Al-Udeid, située au Qatar2.

Plusieurs responsables américains ont indiqué que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis avaient eux aussi joué un rôle dans la défense du territoire israélien en partageant des informations sur les plans iraniens avec Washington et Jérusalem3. Suite à la frappe israélienne qui a visé la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas le 1er avril, les États-Unis ont rapidement commencé « à faire pression sur les gouvernements arabes pour qu’ils partagent leurs renseignements sur les plans de l’Iran », selon des sources saoudiennes et égyptiennes proches du dossier. 

  • Des F-15 américains du 494th Fighter Squadron et du 335th Fighter Squadron ont détruit environ 70 drones.
  • Une batterie de Patriot américain à Erbil, dans le Kurdistan irakien, a intercepté un missile balistique iranien.
  • Des chasseurs britanniques déployés dans le cadre de l’opération Shader ont décollé de la base d’Akrotiri, à Chypre, et intercepté des drones iraniens au-dessus des espaces aériens syriens et irakiens.
  • Des avions de chasse français ont décollé de la Base aérienne projetée française en Jordanie pour intercepter des drones iraniens.
  • L’armée de l’air jordanienne a abattu des missiles et drones iraniens ayant violé son espace aérien.
  • L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont accepté de partager des renseignements ayant contribué à contrer l’attaque iranienne.
  • Au moins quatre missiles iraniens ont frappé le territoire israélien, dont un ayant provoqué des dégâts mineurs sur la base aérienne de Nevatim.

Lundi 15 avril, dans la matinée, Emmanuel Macron a déclaré que l’armée française avait contribué à l’interception de drones iraniens « à la demande de la Jordanie ». Depuis le lancement de l’opération anti-terroriste Chammal en 2014, Paris dispose d’une base aérienne projetée (BAP) sur la base jordanienne Prince-Hassan, d’où sont partis les appareils français ayant procédé aux interceptions.

Sources
  1. « Luftwaffe tankte in der Nacht französische Kampfjets auf », Der Spiegel, 14 avril 2024.
  2. Chris Gordon, « USAF Fighters Shoot Down Iranian Drones in Defense of Israel », Air & Space Forces Magazine, 14 avril 2024.
  3. David S. Cloud, Dov Lieber, Stephen Kalin et Summer Said, « How the U.S. Forged a Fragile Middle Eastern Alliance to Repel Iran’s Israel Attack », The Wall Street Journal, 15 avril 2024.