L’Union peut-elle jouer un rôle dans les négociations de paix à venir entre l’Ukraine et la Russie ?

Il s’agit du premier Conseil du nouveau président António Costa. Selon la lettre d’invitation, les États membres vont échanger sur la guerre en Ukraine et la poursuite de l’aide apportée au pays, l’évolution rapide de la situation au Moyen-Orient, les relations avec le Royaume-Uni et les États-Unis, les migrations ainsi que les développements en Géorgie et en Moldavie.

• La réunion, qui a été précédée par une rencontre avec Zelensky et le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte hier, mercredi 18 décembre, devrait toutefois être largement dominée par la situation en Ukraine et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier.
• Après le voyage d’Emmanuel Macron en Pologne la semaine dernière, la question des plans de paix et du déploiement potentiel de forces de maintien de la paix en Ukraine a été au centre des discussions.
• Alors que cette hypothèse fait son chemin dans les capitales européennes, le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré jeudi dernier que Varsovie n’avait pas l’intention d’envoyer des troupes en Ukraine. La Pologne assurera à partir du 1er janvier la présidence tournante du Conseil de l’Union.
• Selon Zelensky, la réunion d’hier soir a porté sur « le renforcement de la défense aérienne de l’Ukraine et sur la garantie de la fiabilité de la paix que nous nous efforçons collectivement d’obtenir ».

• Hier, mercredi 18 décembre, un responsable européen déclarait qu’il n’y avait à cette heure « pas de discussions en cours au niveau de l’Union sur l’envoi de troupes européennes en Ukraine pour faire respecter un éventuel cessez-le-feu » ¹. Au-delà des divergences entre États membres sur le sujet, l’Union n’anticipe pour l’heure pas de négociations entre Kiev et Moscou « dans un futur proche ». Les Européens cherchent ainsi à renforcer au maximum la position de l’Ukraine en vue des prochaines négociations. « Renforcer l’Ukraine dès maintenant n’est pas seulement un impératif moral », estime Ursula von der Leyen, qui était également présente aux discussions hier soir. « C’est aussi un impératif stratégique ».

Malgré l’affirmation répétée par Trump qu’il mettrait fin à la guerre « dès le premier jour » de son second mandat, aucun des acteurs n’anticipe des conditions favorables en janvier.

• L’Ukraine considère que des négociations ne seront possibles qu’à partir du moment où Moscou ne disposera plus des ressources suffisantes pour mener sa guerre ². Malgré des pertes élevées, l’industrie russe est en mesure de soutenir une production d’obus plus élevée que l’Union.
• La Russie réitère quant à elle son objectif de conquérir la totalité des quatre régions ukrainiennes partiellement occupées dans l’Est et le Sud du pays — Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia — avant d’accepter des pourparlers de paix. Le ministre de la Défense russe Andreï Belooussov a réitéré lundi 16 décembre cette condition énoncée en juin par Poutine ³.
• La tentative de « médiation » de Viktor Orbán a quant à elle été publiquement rejetée par Zelensky. Le président ukrainien a déclaré que le Premier ministre hongrois n’avait « aucun moyen de pression sur le président russe Vladimir Poutine, et l’Ukraine n’a pas besoin de sa médiation dans ses relations avec les États-Unis » ⁴.

Le président français Emmanuel Macron sera absent de la réunion en raison d’un déplacement à Mayotte, territoire d’outre-mer français durement touché la semaine dernière par le cyclone Chido. L’Élysée a indiqué que le chancelier allemand Olaf Scholz représentera Paris lors du Conseil.