Lors du dernier sommet annuel des BRICS, en août 2023, le groupe a accepté la candidature de six nouveaux pays : Argentine (qui s’est retirée depuis), Arabie saoudite, Éthiopie, Égypte, Iran et Émirats arabes unis. Celui-ci représente désormais 45,5 % de la population mondiale, 43,34 % de la production globale de pétrole, 35,85 % du PIB mondial (en parité de pouvoir d’achat) et presque 25 % du total des exportations de biens.

À Kazan, dans le Tatarstan, Vladimir Poutine — qui voyage deux fois moins à l’extérieur de la Russie depuis le lancement de l’invasion de 2022 — se trouvera au centre de l’attention internationale.

  • Le président russe y accueillera ses homologues du groupe à l’exception du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
  • Bien qu’invité1, celui-ci n’a pas donné suite et devrait être représenté par son ministre des Affaires étrangères2.
  • Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a par ailleurs dû annuler sa visite à la dernière minute suite à une blessure subie chez lui samedi 19 octobre3.

La participation de l’Arabie saoudite devra faire l’objet de communications par le groupe à l’issue du sommet. Riyad, pays candidat ayant été invité à rejoindre les BRICS l’an dernier, n’a toujours pas formalisé son adhésion. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov est récemment revenu sur des déclarations officielles russes ayant présenté à tort l’Arabie saoudite comme étant un « membre des BRICS », soulignant la confusion qui semble régner même à Moscou4.

  • Le thème du sommet de cette année est : « Renforcer le multilatéralisme pour un développement et une sécurité justes au niveau mondial ».
  • Parmi les principales questions qui seront abordées figurent notamment la réforme du système financier international ainsi que la création d’une nouvelle catégorie d’États « partenaires » du groupe.
  • La « situation dans les points chauds », notamment au Moyen-Orient, fera quant à elle l’objet d’un « examen » selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères5. Aucune mention spécifique de l’Ukraine n’a été faite dans les communications officielles.

L’un des enjeux de la rencontre sera de renvoyer une image de cohérence et de solidarité entre les membres du groupe face aux nombreuses divisions internes, allant des tensions entre l’Éthiopie et l’Égypte autour du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil, en passant par les relations sécuritaires étroites entretenues par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes et l’Égypte avec les États-Unis ou bien les discussions en cours entre la Russie et la Chine autour du projet de gazoduc Force de Sibérie 2. New Delhi a cependant annoncé lundi 21 octobre être parvenu à un accord avec Pékin sur les patrouilles frontalières, qui ont fait l’objet de violents affrontements en 2020 provoquant des dizaines de morts6.

Sources
  1. « Saudi crown prince invited to BRICS summit in Kazan — Lavrov », TASS, 9 septembre 2024.
  2. « RPT Saudi’s MbS will not attend Russia’s BRICS summit », Reuters, 14 octobre 2024.
  3. Andrew Rosati et Daniel Carvalho, « Lula Cancels BRICS Trip to Russia After Suffering Head Injury », Bloomberg, 20 octobre 2024.
  4. « Kremlin backtracks from comments on Saudi BRICS membership », Reuters, 15 octobre 2024.
  5. Брифинг официального представителя МИД России М.В.Захаровой, Москва, 16 октября 2024 года, Ministère russe des Affaires étrangères, 16 octobre 2024.
  6. Krishn Kaushik, Fayaz Bukhari et Shilpa Jamkhandikar, « India, China reach pact to resolve border conflict, Indian foreign minister says », Reuters, 21 octobre 2024.