Le Quadrilateral Security Dialogue, plus communément appelé Quad, est un dialogue multilatéral mal aimé. Formé en 2007 par le Japon sous l’impulsion de Shinzo Abe, il regroupe trois autres grandes puissances de l’Indo-Pacifique : les États-Unis, l’Inde et l’Australie. 

  • La première vie du Quad n’a duré qu’un an, les réunions ayant été interrompues suite au retrait unilatéral de l’Australie en 2008 sous le mandat de Kevin Rudd afin de ménager la relation commerciale de Canberra avec Pékin.
  • Sa deuxième vie a commencé en 2017 lors de la reformation du groupe. C’est cependant à partir de 2021 que le format a émergé tel qu’on le connaît aujourd’hui, rythmé notamment par des sommets annuels entre les quatre dirigeants.
  • Le Quad est régulièrement critiqué pour son manque d’actions concrètes, au-delà des déclarations et d’un objectif partagé.

C’est sous l’administration de Biden que le format a su s’imposer comme un des principaux forums visant à lutter contre l’influence grandissante de la Chine en Indo-Pacifique. Le président démocrate a décidé d’accueillir aujourd’hui, samedi 21 septembre, ses homologues dans sa résidence personnelle de Wilmington, dans le Delaware, pour la première fois. Le dîner se tiendra quant à lui dans le lycée où a étudié le président démocrate, Archmere Academy, à Claymont.

Avec la succession prévue de Fumio Kishida puis le départ de Joe Biden en janvier 2025, la Maison-Blanche a tenu à rassurer quant à l’avenir du format.

  • Lors d’une conférence de presse jeudi 19 septembre, la directrice pour l’Asie de l’Est et l’Océanie au Conseil de sécurité nationale, Mira Rapp-Hooper, a déclaré que le Quad « n’est pas seulement l’initiative d’une administration ou d’un pays, mais qu’il est conçu pour durer à long terme »1.
  • Il est incertain que si élu, Trump accepte de prolonger cet héritage de Biden à la fois pour des considérations politiques mais également en raison de son désintérêt pour les alliances et le multilatéralisme.
  • Sa décision en 2017 de ressusciter le format tenait d’une volonté de contrer l’influence chinoise mais surtout à sa relation personnelle qu’il entretenait avec Shinzo Abe — l’un des rares dirigeants à avoir réussi à naviguer les années Trump sans accroc majeur.

La question de l’héritage politique de Biden en matière de politique internationale se pose également, dans une moindre mesure, en cas d’élection de Kamala Harris. Si elle partage le diagnostic global du président démocrate vis-à-vis du rôle que doivent jouer les États-Unis, Harris n’a pas donné de détails sur ce que seront ses priorités en cas de victoire. Ainsi, le Sommet pour la démocratie lancé par Biden en 2021 et dont la troisième édition a eu lieu en mars, pourrait également vivre sa dernière année.