La campagne présidentielle américaine fait la part belle à la réduction du coût de la vie, du logement et à l’inflation, qui constituent les principales préoccupations des électeurs. La situation fiscale des États-Unis ne fait l’objet que de peu de propositions concrètes de la part des candidats.

  • Après un pic historique de 126,3 % atteint au cours de l’année fiscale 2021, pendant la pandémie de coronavirus, la dette américaine a légèrement baissé pour s’établir à 122,3 % du PIB à la fin de l’année fiscale 2023.
  • Elle est ainsi supérieure au niveau atteint en 1946 (118,9 %), année caractérisée par des dépenses considérables en armements lors de la Seconde Guerre mondiale.

La dette publique américaine est l’une des plus élevées au monde. Dans l’Union, seulement deux pays sont plus endettés proportionnellement à leur PIB : la Grèce (161,9 % en 2023) et l’Italie (137,3 %). En volume, le coût annuel du service de la dette américaine devrait atteindre 870 milliards de dollars cette année, selon les projections du Congressional Budget Office (CBO)1.

  • Le gouvernement américain devrait ainsi dépenser plus pour payer ses intérêts que pour sa défense.
  • Le CBO estime que les dépenses de défense devraient augmenter d’environ 30 % entre 2023 et 2033, passant de 806 milliards de dollars par an à 1045.
  • Le coût du service de la dette devrait quant à lui bondir de 132 % au cours de la prochaine décennie : 658 milliards de dollars par an l’an dernier contre 1527 milliards en 2033.

Donald Trump s’est engagé lors de son discours prononcé cet été à la Convention nationale républicaine de « commencer à rembourser la dette » s’il est élu en novembre — un scénario qui semble peu probable compte tenu de l’ampleur du déficit budgétaire américain, qui est sur le point de dépasser 1 900 milliards de dollars cette année.

Harris souhaite quant à elle réduire le déficit de 3 000 milliards au cours de la prochaine décennie tout en finançant un élargissement du crédit d’impôt pour enfants (child tax credit) ainsi que la mise en place de subventions pour les primo-accédants, ce que les recettes ne suffiraient pas à couvrir sans de nouvelles augmentations d’impôts — auxquelles les démocrates du Sénat s’étaient opposés en 20222.

Sources
  1. The Budget and Economic Outlook : 2024 to 2034, Congressional Budget Office (CBO), 7 février 2024.
  2. Richard Rubin, « Federal Debt Is Soaring. Here’s Why Trump and Harris Aren’t Talking About It. », The Wall Street Journal, 16 septembre 2024.