Hier, lundi 26 février, lors de la conférence organisée à Paris, Emmanuel Macron a déclaré que l’envoi de troupes en Ukraine n’était « pas exclu » — précisant toutefois qu’aucun consensus n’existait à ce jour sur ce point. 

Plus tôt dans la journée du lundi, le Premier ministre slovaque Robert Fico avait déclaré que « plusieurs États membres de l’Otan et de l’Union européenne envisag[ai]ent d’envoyer leurs soldats sur le territoire de l’Ukraine sur une base bilatérale ». 

Depuis hier, près de la moitié des États membres de l’Union ont réagi aux déclarations du président français, en déclarant qu’ils n’enverraient pas de troupes sur le terrain. 

  • Parmi les premiers soutiens européens de l’Ukraine en termes d’aide militaire, l’Allemagne et la Pologne, ont toutes deux déclaré qu’elles excluaient l’envoi de troupes en Ukraine. Le vice-chancelier allemand, Robert Habeck a insisté sur le fait qu’il était surtout important de fournir à Kiev l’aide militaire nécessaire : « Je suis heureux que la France réfléchisse à la manière d’accroître son soutien à l’Ukraine, mais si je pouvais donner un conseil, fournissez davantage d’armes […] Faites ce que vous pouvez maintenant et donnez à l’Ukraine les munitions et les chars qui sont disponibles aujourd’hui ».
  • Pour la Belgique aussi, la priorité reste l’envoi de « toute l’aide matérielle nécessaire » selon les déclarations du cabinet de la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder1
  • L’Italie, la Suède, la Finlande, la République tchèque mais aussi le Royaume-Uni se sont exprimés fermement contre la possibilité exprimée par le président français. 
  • En Croatie, le président de la République Zoran Milanović a demandé des explications au premier ministre Plenković sur ce qui s’était discuté à Paris et ce qu’il avait promis au nom du pays. « La position du Président de la République de Croatie est ferme et claire : tant qu’il est Président de l’État et Commandant en chef des forces armées de la République de Croatie, pas un seul soldat croate ne partira à la guerre en Ukraine. La seule solution à la guerre en Ukraine est de parvenir à un accord de paix qui évitera de nouvelles victimes et sauvera des milliers de vies ».

Du côté des Pays-Bas, alors que le Premier ministre sortant Mark Rutte est pressenti pour prendre la tête de l’OTAN à l’automne, le chef d’État-Major des armées Onno Eichelsheim a déclaré qu’il n’était « pas encore opportun » pour les Pays-Bas de parler de l’envoi de soldats en Ukraine, mais qu’il fallait « garder toutes les options ouvertes »2.

  • Pour le moment, la Lituanie est le seul pays ouvert à l’envoi de troupes en Ukraine dans le cadre de « missions d’entraînement »3.

Dix pays n’ont pas encore officiellement exprimé leur position, dont plusieurs soutien importants de l’Ukraine, comme l’Estonie et le Danemark. 

  • Si le président Roumain Klaus Iohannis a participé à la réunion organisée à Paris, aucune déclaration officielle n’a été faite par Bucarest. Une unité de volontaires roumains — Getica — est déjà déployée sur le front ukrainien sans pour autant que la Roumanie n’ait officiellement envoyé de soldats sur le front.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a quant à lui déclaré que l’organisation n’avait pas l’intention d’envoyer des troupes au sol combattre en Ukraine4

Sources
  1. La Belgique pourrait-elle envoyer des troupes sur le terrain en Ukraine ? « La priorité reste de soutenir le pays avec toute l’aide matérielle nécessaire », Sudinfo, 27 février 2024.
  2. Dutch military chief : All options open in Ukraine even if NATO won’t yet send troops, NL Times, 27 février 2024.
  3. LRT, « Sending Lithuanian troops to training missions in Ukraine possible – adviser », 27 février 2024.
  4. Declaration to The Associated Press, « Germany and Poland say they’re not sending troops to Ukraine as the Kremlin warns of a wider war », 27 février 2024.