Depuis le 24 février 2022, le Groupe d’études géopolitiques étudie, documente et cartographie l’écologie de guerre, une notion forgée dans les colonnes de la revue et développée dans un numéro de la revue GREEN. Abonnez-vous pour recevoir nos dernières cartes et analyses.

Points clefs
  • Entre 2021 et 2023, le volume des importations d’énergie de l’Union en provenance de Russie — à l’exclusion des produits à base d’uranium — est passé d’environ 14 millions de térajoules par an à 2 millions. En termes de consommation d’énergie primaire, cette variation représente une baisse de 26 % en 2021 à 4 % en 2023.
  • Face au découplage sur le pétrole et le gaz russes, l’Union a fait preuve de résilience. Celle-ci été possible en grande partie grâce à la force du marché intérieur1. L’attention se tourne désormais vers la persistance des prix élevés et ses implications à long terme sur la compétitivité2.
  • Les violations et contournement du plafond du prix du pétrole soulignent le besoin urgent d’une application plus rigoureuse et l’impératif d’une action davantage coordonnée de la part du G73.
  • D’un point de vue technique, l’Union peut se dissocier du combustible nucléaire russe. Ce processus, qui nécessite un plan d’investissement à long terme, ne devrait pas être retardé.

Deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les échanges de produits énergétiques entre la Russie et l’Union européenne ont largement diminué. L’Union s’est remarquablement bien adaptée à un découplage que beaucoup auraient jugé impossible, tandis que la Russie a réorienté ses exportations de pétrole vers l’Asie, sans être pour autant en mesure de remplacer l’Europe pour ses exportations de gaz naturel. 

L’Union a quant à elle réduit ses importations de combustibles fossiles russes de 16 milliards de dollars par mois au début de l’année 2022 à environ 1 milliard fin 2023. La réduction des importations de pétrole a représenté la plus grande partie de cette chute.

Mais l’impact de cette évolution sur la balance commerciale de la Russie a été relativement faible. Alors que la Russie ne bénéficie plus de recettes d’exportation anormalement élevées — ce qui avait notamment été le cas au début 2022 — ses recettes d’exportations de combustibles fossiles restent malgré tout comparables à celles de 2019, principalement en raison d’une réorientation des exportations de pétrole vers la Chine, l’Inde et la Turquie.

Le pétrole brut et les produits pétroliers

Un embargo de l’Union sur les importations de pétrole brut est entré en vigueur en décembre 2022, suivi, en février 2023, d’un embargo sur les produits pétroliers — dont l’essence et le diesel. Avant les sanctions, la Russie représentait 25 % de l’approvisionnement en pétrole brut de l’Union et 40 % des importations de diesel4

Pour compenser la réduction des importations russes, l’Union a augmenté ses importations en provenance d’un ensemble d’autres pays.

En parallèle, l’Union et le G7 ont également mis en place un plafond  à l’échelle mondiale, fixé à 60 dollars le baril pour le pétrole brut. Au moment de cette mise en place, la plupart des armateurs et des compagnies d’assurance impliquées dans les exportations de pétrole russe étaient basés dans les pays de l’Union ou du G7. 

Au cours du premier semestre 2023, le pétrole brut russe s’est constamment échangé en dessous du plafond5. Toutefois, le prix s’est depuis lors maintenu au-dessus du plafond, atteignant 80 dollars le baril. La décote observée par rapport aux prix mondiaux du pétrole pour le pétrole russe s’est largement réduite, étant passée de 30 dollars le baril en janvier 2023 à seulement 15 dollars en février 20246.

Au cours du premier semestre 2023, le pétrole brut russe s’est constamment échangé en dessous du plafond. Toutefois, le prix s’est depuis lors maintenu au-dessus du plafond, atteignant 80 dollars le baril.

Ben McWilliams, Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra, Georg Zachmann

Les États-Unis, l’Union européenne et d’autres partenaires du G7 ont cherché à maintenir les flux de pétrole russe vers les marchés mondiaux afin d’éviter une flambée globale des prix, tout en maintenant des prix bas pour la Russie afin de limiter les revenus de Moscou7. Mais ses exportations de brut se sont maintenues8 et les prix ont continué à être déterminés en grande partie par les forces du marché plutôt que par le mécanisme de plafonnement. L a Russie a notamment pu continuer à vendre du pétrole à des prix supérieurs au plafond en parvenant à remplacer une partie des armateurs et assureurs des pays du G7 — la part des entreprises du G7 impliqués dans le commerce russe étant en effet passée de 70 % en décembre 2022 à 40 % un an plus tard9

Malgré cette première diminution, le fait que les armateurs et les assureurs du G7 représentent toujours 40 % des exportations russes et le fait que le pétrole s’échange encore à des prix supérieurs au plafond suggère la persistance de manquements dans l’application des sanctions et de potentiels contournements. 

Malgré ces limites, la décote de 15 dollars sur le pétrole russe par rapport aux prix mondiaux représente une perte annuelle de plus de 10 milliards de dollars pour les revenus pétroliers russe10. Mais il semble que l’embargo de l’Union — ayant entraîné une réduction de la demande de pétrole russe et donné un pouvoir considérable à d’autres acheteurs — soit davantage à l’origine de cette situation que le seul plafonnement des prix11.

Le gaz naturel

L’Union n’a pas imposé de sanctions significatives sur le gaz russe12. Cependant, Moscou a réduit ses livraisons de gaz vers les pays européens — sans doute au détriment de ses propres intérêts à long terme. À l’été 2021, avant l’invasion, Gazprom avait déjà réduit ses livraisons, laissant vides les installations de stockage de gaz qu’elle exploitait en Europe. Après l’invasion, Gazprom a encore réduit ses exportations en représailles au refus de certains pays de payer leurs achats en roubles.

Les limites imposées par les infrastructures empêchent la Russie de rediriger ses exportations de gaz naturel de l’Ouest vers l’Est. Elle n’est pas en mesure, à moyen terme, de remplacer les acheteurs européens par des acheteurs chinois.

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L’Union a contrebalancé la baisse de ses importations de gaz naturel russe en augmentant ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et en réduisant sa consommation. La part du GNL dans les importations totales de gaz a doublé, passant de 20 % en 2019 à 40 % en 2023, principalement en raison de la multiplication par cinq des importations en provenance des États-Unis. Les importations de GNL russe ont également augmenté, mais en termes absolus, cette hausse représente moins d’un dixième du gaz transitant par Nord Stream. Par rapport à la moyenne 2019-2021, la demande de gaz naturel de l’Union a diminué de 12 % en 2022 et de 19 % en 202313.

Les limites imposées par les infrastructures empêchent la Russie de rediriger ses exportations de gaz naturel de l’Ouest vers l’Est, et elle ne semble pas en mesure, à moyen terme, de remplacer les acheteurs européens par des acheteurs chinois. En 2021, la Russie a exporté 155 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Union et seulement 16,5 milliards de mètres cubes vers la Chine. En 2023, à l’échelle de l’Union, les livraisons par gazoducs russes ont chuté à 27 milliards de mètres cubes, tandis que les exportations vers la Chine ont atteint 22 milliards de mètres cubes14, laissant un vide de 122 milliards de mètres cubes dans les exportations de gaz russe qui n’ont pas pu être réacheminées. Même en tenant compte de la croissance marginale des exportations russes de GNL (2 milliards de mètres cubes entre 2021 et 2023), la perte demeure substantielle15.

La Russie exporte du gaz naturel vers la Chine via le gazoduc Power of Siberia 1 et des travaux d’extension sont en cours pour porter sa capacité à 38 milliards de mètres cubes. Par ailleurs, la Chine a prévu la construction d’un second gazoduc, Power of Siberia 2, un projet qui reste à un stade embryonnaire et qui semble poser des difficultés16. Les flux de gaz russe transitant par l’Ukraine vers l’Union pourraient prendre fin en 2024, la compagnie nationale ukrainienne de pétrole et de gaz ayant en effet fait savoir qu’elle ne renouvellerait pas le contrat17.

Par ailleurs, les conditions commerciales du marché chinois sont plus défavorables à la Russie que celles qui prévalent sur le marché européen. On estime ainsi que la Russie facture 10 $/MWh pour les livraisons à la Chine via le gazoduc Power of Siberia, là où elle facture environ 34 $/MWh pour les livraisons à l’Europe18.

La diminution du volume et le prix plus faible offert par les acheteurs non européens signifient que les revenus de la Russie provenant des exportations de gaz naturel sont tombés à un niveau structurellement plus bas. Au premier semestre 2023, les revenus de Gazprom ont baissé de 70 % par rapport à leur niveau moyen de 2018-202219. Dans le même temps, un projet majeur de GNL russe — le terminal d’Ust Luga20 — connaît des retards. Les sanctions semblent cependant moins efficaces pour un autre projet de GNL crucial — Arctic LNG 2 — qui a reçu le soutien de la Chine après avoir été abandonné par des entreprises américaines21.

Le charbon

C’est en août 2022 que l’Union a mis en œuvre ses premières mesures de sanctions énergétiques contre la Russie en imposant un embargo sur les importations de charbon. Les acheteurs de l’Union se sont tournés vers d’autres grands producteurs, principalement l’Afrique du Sud, les États-Unis, la Colombie et l’Australie. En tout état de cause, la production d’électricité à partir de charbon dans l’Union a baissé : elle a chuté de 26 % de 2022 à 2023 grâce à l’augmentation de la production d’énergie renouvelable et nucléaire22.

En 2021, avant l’invasion, le charbon ne représentait que 4 % des exportations russes, soit environ 17 milliards de dollars — contre 110 milliards de dollars pour le pétrole brut, c’est-à-dire hors produits pétroliers. L’Union ainsi que le Japon et la Corée du Sud représentaient alors environ 40 % des exportations de charbon de la Russie. L’embargo européen avait donc bien la capacité de faire subir un revers économique majeur pour les régions russes dépendantes de cette ressource. Immédiatement après l’interdiction des importations de charbon, la production a ralenti dans le plus grand bassin houiller de Russie — Kuznetsk — et certaines mines de charbon à ciel ouvert ont suspendu leurs activités23. Plusieurs entreprises occidentales ont également liquidé leurs activités minières en Russie24.

L’Agence internationale de l’énergie projette une diminution dans les régions centrales et occidentales de la Russie, ainsi qu’une augmentation de la production dans les régions orientales, ce qui renforcera encore les échanges avec la Chine25. Toutefois, dans l’ensemble, la Russie s’est adaptée au choc et a réorienté ses exportations vers les marchés asiatiques : selon des sources russes, en 2023, les exportations de charbon vers la Chine ont en effet augmenté de 52 % et de 43 % vers l’Inde26.

L’uranium

Contrairement à la chute spectaculaire des échanges de combustibles fossiles entre l’Union et la Russie, le commerce de produits à base de combustibles nucléaires a augmenté de manière constante. Le conglomérat nucléaire public russe Rosatom a continué à servir les clients européens. L’absence de sanctions peut s’expliquer, d’une part, par la dépendance relative de l’Union à l’égard des produits combustibles nucléaires russes et, d’autre part, par l’impact limité que que telles sanctions auraient sur la balance commerciale de la Russie. Selon Eurostat, en 2023, l’Union aurait importé pour environ 1 064 millions d’euros de produits de l’industrie nucléaire russe.

Contrairement à la chute spectaculaire des échanges de combustibles fossiles entre l’Union et la Russie, le commerce de produits à base de combustibles nucléaires a augmenté de manière constante.

Ben McWilliams, Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra, Georg Zachmann

L’Union n’extrait pas de grandes quantités d’uranium, mais elle joue un rôle important à d’autres stades de la production : conversion de l’uranium en gaz, enrichissement et fabrication du combustible. En ce qui concerne l’étape de la transformation, l’Union dispose d’une capacité suffisante pour couvrir ses besoins internes en faisant l’hypothèse d’une absence d’exportations. 

Rosatom fournit à l’Union des services de conversion et d’enrichissement, ainsi que des assemblages finaux de combustible. En 2022, l’entreprise russe a représenté 22 % des services de conversion de l’Union et 30 % des livraisons d’uranium enrichi27. Deux entreprises européennes sont impliquées dans la conversion et l’enrichissement. Orano fournit 24 % de la capacité mondiale de conversion et 12 % de la capacité d’enrichissement et Urenco 30 % de la capacité d’enrichissement mondiale. Alors que les compagnies occidentales cherchent à s’affranchir de la Russie, Urenco et Orano augmentent toutes deux leurs capacités28

Si elle y était contrainte, l’Union pourrait se passer des services russes de conversion et d’enrichissement. Il faudrait pour cela puiser dans les stocks et veiller à ce que les projets actuels d’augmentation des capacités soient réalisés dans les délais29. Les centrales nucléaires de l’Union détiennent en moyenne des stocks pour trois ans. À long terme, un découplage durable avec la Russie nécessite donc de nouveaux investissements et une augmentation de la capacité, notamment si l’on tient compte du fait que de nombreux pays européens prévoient de construire de nouveaux réacteurs nucléaires dans les années à venir.

Vingt centrales nucléaires d’Europe de l’Est sont historiquement restées dépendantes de l’approvisionnement russe en assemblages de combustible nucléaire VVER (Водо-Водяной Энергетический Реактор, réacteur de puissance à caloporteur et modérateur eau) produits par Rosatom30. La société américaine Westinghouse a été en mesure de reproduire la conception de ces assemblages et de proposer une alternative31. Elle fournit actuellement du combustible aux centrales nucléaires ukrainiennes et a signé des contrats pour des livraisons futures à la Tchéquie, à la Bulgarie, à la Finlande et à la Slovaquie. Le français Framatome cherche également à développer ses propres modèles de combustible VVER, mais le processus risque d’être long32. Il existe donc des alternatives aux assemblages combustibles russes et l’augmentation progressive de leur utilisation permettra de réduire la dépendance.

D’un point de vue technique, l’Union peut se dissocier du combustible nucléaire russe et il n’y a aucune raison valable de retarder ce processus.

Ben McWilliams, Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra, Georg Zachmann

L’Union doit réduire sa dépendance dans ce domaine, d’une part parce que le combustible nucléaire est un produit hautement stratégique et d’autre part parce que Rosatom est une entité publique qui commercialise un produit arsenalisable — comme Gazprom l’a fait avec le gaz naturel. Techniquement, l’Union peut se dissocier du combustible nucléaire russe et il n’y a aucune raison valable de retarder ce processus.

La Chambre des représentants des États-Unis a commencé à approuver une interdiction des importations d’uranium russe33. Une semblable certitude politique à long terme concernant l’accès de la Russie aux marchés nucléaires européens stimulerait les efforts visant à renforcer les chaînes d’approvisionnement nucléaires en donnant des signaux aux investisseurs.

L’électricité

Avant l’invasion, les échanges d’électricité entre l’Union et la Russie étaient marginaux. 

La capacité de transport est limitée à un interconnecteur en Finlande et à l’anneau dit BRELL34 qui relie les États baltes, le Belarus et la Russie. Les importations finlandaises d’électricité depuis la Russie étaient de 600 millions d’euros au cours des 12 mois qui ont précédé l’invasion de l’Ukraine. Helsinki y a mis fin en juin 2022. Les États baltes prévoient quant à eux de se découpler complètement de l’anneau de BRELL d’ici 202535

La finalisation du découplage des systèmes électriques ukrainien et moldave et leur intégration dans le système de l’Union ont également constitué un tournant important. Le processus d’intégration avait commencé avant l’invasion, mais l’Ukraine est parvenue à l’achever en mars 2023, alors que la plupart de ses actifs stratégiques électriques étaient pris pour cible par l’armée russe. Quelques heures après l’invasion, l’Ukraine a débranché son réseau électrique de l’ancien système soviétique, s’appuyant sur la possibilité d’échanger de l’électricité avec ses voisins européens pour amortir le choc. La synchronisation entre ce découplage de l’ancien système et l’intégration au réseau européen au début de l’invasion a largement reconfiguré le commerce de l’électricité. Là où les échanges de l’Ukraine avec la Russie et le Belarus — principalement des importations — sont tombés à zéro, le commerce avec l’Union a été utilisé pour équilibrer un système déstabilisé par la guerre, tantôt en exportant principalement vers la Pologne, tantôt en important principalement de la Slovaquie.

Sources
  1. Ben McWilliams, Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra et Georg Zachmann, « A grand bargain to steer through the European Union’s energy crisis », Policy Contribution, Bruegel, 6 septembre 2022.
  2. Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra et Georg Zachmann, « Adjusting to the energy shock : the right policies for European industry », Policy Brief, Bruegel, 17 mai 2023.
  3. Benjamin Hilgenstock, Elina Ribakova, Nataliia Shapoval, Tania Babina, Oleg Itskhoki et Maxim Mironov,  « Russian Oil Exports Under International Sanctions », Yermak-McFaul International Working Group on Russian Sanctions, KSE Institute, 9 mai 2023.
  4. Les importations de diesel ne représentent cependant que 20 % de l’approvisionnement total.
  5. La Russie vend différents types de pétrole à partir des ports de l’Ouest et de l’Est. Nous nous référons ici à celui d’Oural, qui est vendu à partir des ports occidentaux, généralement aux consommateurs européens. Le pétrole brut de type ESPO (ports orientaux, desservant généralement des clients chinois) a été vendu à un prix supérieur au plafond dès le début de l’année 2023. Global Witness, « The price ain’t right », 20 Mars 2023.
  6. « Crude oil prices », Neste.
  7. Ben McWilliams, Simone Tagliapietra et Georg Zachmann, « Will the European Union price cap on Russian oil work ? », Bruegel, 7 décembre 2022.
  8. Lionel Guetta-Jeanrenaud, Conall Heussaff, Ben McWilliams et Georg Zachmann, « Russian crude oil tracker », Bruegel, 12 February 2024.
  9. CREA (Centre for Research on Energy and Clean Air), « Tracking the impacts of G7 & EU’s sanctions on Russian oil ».
  10. En supposant que le rabais de 15 dollars par baril s’applique aux exportations de 2,5 millions de barils par jour de qualité « Oural ».
  11. Elina Ribakova, Benjamin Hilgenstock et Guntram Wolff, « The oil price cap and embargo on Russia work imperfectly, and defects must be fixed », Bruegel, 12 Juillet 2023.
  12. Dans son cinquième train de sanctions, l’Union a introduit des limites à l’exportation d’équipements destinés à la technologie du gaz naturel liquéfié.
  13. La diminution de la demande s’explique notamment par un effet prix — qui a obligé les industries à forte consommation d’énergie à réduire leur production — et en partie par les campagnes d’information du gouvernement qui ont induit un changement de comportement chez les ménages. En 2023, le secteur de l’électricité a également connu une réduction importante de la demande de gaz naturel grâce à la forte croissance de la production d’énergie renouvelable.
  14. « Russian pipeline gas exports to China to exceed 22.5 bcm in 2023 – Gazprom », Reuters, 28 décembre 2023.
  15. Même les exportations russes à destination du relativement important marché turc ont diminué d’un quart, passant de 26,8 milliards de mètres cubes en 2021 à 21,8 milliards en 2022 et à 20,5 milliards en 2023. Filip Rudnik, « Gazprom in 2023 : exports to Europe stabilise, China’s importance grows », OSW/Centre for Eastern Studies, 2 février 2024.
  16. Filip Rudnik et Michał Bogusz, « The Power of Siberia-2 gas pipeline remains in the design stage », OSW/Centre for Eastern Studies, 6 mars 2023.
  17. « Ukraine plans to end Russian gas transit contract in 2024 – interview for Deutsche Welle », Naftogaz, 24 octobre 2023.
  18. Maria Demertzis, Benjamin Hilgenstock, Ben McWilliams, Elina Ribakova et Simone Tagliapietra, « How have sanctions impacted Russia ? », Policy Contribution, Bruegel, octobre 2022.
  19. Filip Rudnik « Gazprom : revenue slumps, debt rises », OSW/Centre for Eastern Studies, 14 septembre 2023.
  20. Tom Pepper, « Gazprom Finances Hit by Export Drop, Tax Rises », Energy Intelligence, 5 décembre 2023.
  21. Shotaro Tani et Anastasia Stognei, « Russia foils western sanctions on natural gas project as shipments near », Financial Times, 21 février 2024.
  22. Sarah Brown et Dave Jones, « European Electricity Review 2024 », Ember, 7 février 2024.
  23. « В крупнейшем угольном бассейне России из-за санкций останавливают добычу » (Russia’s largest coal basin shuts down production due to sanctions), The Moscow Times, 22 août 2022.
  24. Henry Lazenby, « Kinross in negotiations to sell Russian mines », Mining.com, 29 mars 2022.
  25. « Coal 2023 », International Energy Agency, décembre 2023.
  26. « Coal mining in Russia »,  Tadviser, 26 Janvier 2024.
  27. Euratom, 2023.
  28. « Orano announces 30 % increase in uranium enrichment capacity by 2028 », Orano Group, 26 octobre 2023. « Urenco’s first capacity expansion to be at its US site », Urenco, 6 juillet 2023.
  29. « Euratom Supply Agency Annual Report 2022 », Euratom, 2022.
  30. Deux en Bulgarie, six en République tchèque, deux en Finlande, quatre en Hongrie et six en Slovaquie.
  31. « Enusa and Westinghouse VVER-440 fuel collaboration », World Nuclear News, 18 Janvier 2023.
  32. Framatome se trouve ainsi engagée dans une coopération avec Rosatom, avec des activités y compris dans de nouvelles installations en Allemagne.
  33. Site officiel du Congrès des États-Unis, « H.R.1042 – Prohibiting Russian Uranium Imports Act ».
  34. Belarus, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie.
  35. Alex Donaldson,  « Estonia, Lithuania and Latvia to end Russian grid reliance in 2025 », Power Technology, 21 juillet 2023.
Crédits
Une version anglaise de cet article a été publiée par Bruegel : https://www.bruegel.org/analysis/european-union-russia-energy-divorce-state-play