Le président de 42 ans, élu en 2019, se présente pour un second mandat.

  • Sa participation  a été permise par un arrêt de la Cour suprême validant une interprétation inédite de la Constitution, qui interdit normalement d’effectuer deux mandats consécutifs.
  • La majorité parlementaire du parti de Bukele, Nuevas Ideas, avait destitué et remplacé l’ensemble des juges de la Cour en mai 2021. 
  • Bukele a démissionné le 1er décembre pour se lancer dans la campagne, tout comme son vice-président. Claudia Rodríguez de Guevara, une proche de Bukele, assure depuis l’interim. 

Les élections législatives sont également caractérisées par une nouveauté. 

  • Suite à une réforme controversée de Bukele — accusé d’avoir effectué un découpage électoral des circonscriptions législatives favorables à son parti —, le nombre de députés a été réduit à 60 contre 84 auparavant.
  • Le nombre de municipalités a également été divisé par plus de 5, passant de 242 à 44, en amont d’élections municipales qui se dérouleront le 3 mars.

Si cinq candidats d’opposition sont en lice, plusieurs sondages du mois de janvier rendent compte d’une intention de vote supérieure à 80 % pour Bukele1.

  • Son principal argument de campagne — et l’assise de sa popularité — est la baisse du taux d’homicides, divisé par 16 entre 2019 et 2023 d’après les chiffres de la police nationale.
  • Bukele se félicite d’être désormais à la tête du « pays le plus sûr d’Amérique latine » et enjoint la population à voter pour son parti afin de « protéger les progrès en matière de sécurité », un argument de poids à l’heure où une vague de violence extrême touche d’autres pays latino-américain, dont l’Équateur — devenu le pays le plus violent de la région, en passant de 5,8 homicides pour 100 000 habitants en 2017 à 46,5 en 2023 .
  • La lutte contre la criminalité organisée se déroule au prix d’une remise en cause de l’État de droit et dans un contexte d’état d’urgence décrété il y a presque deux ans, en mars 2022.

Le Congrès a approuvé en juillet une mesure permettant de mener des procès groupés des personnes arrêtées et suspectées d’appartenir à des bandes criminelles. Le Salvador présentait le plus haut taux d’incarcération au monde deux mois après la mise en place de l’état d’urgence2, avec plus de 1 % de la population en prison3.