L’inflation a diminué sans provoquer de récession notable aux États-Unis ; l’activité économique a montré des signes de maintien à la fin de l’année 2023. 

  • L’inflation sous-jacente — excluant les prix de l’alimentation et de l’énergie — de l’indice des dépenses de consommation personnelle (PCE, indice particulièrement suivi par la Fed), a atteint 2,9 % en glissement annuel en décembre, repassant sous la barre des 3 % pour la première fois depuis mars 2021.
  • Sur l’année 2023, la croissance réelle américaine a atteint 2,5 % en glissement annuel, malgré la politique monétaire restrictive et la hausse des taux d’intérêt.
  • En particulier, la croissance du quatrième trimestre 2023 a atteint 3,3 % en glissement annuel, dépassant les estimations des investisseurs (2 %)1.

Un maintien des taux directeurs de la Fed est attendu pour la réunion d’aujourd’hui. 

  • Lors de sa dernière réunion de politique monétaire, le 13 décembre, la Fed avait également maintenu ses taux inchangés, entre 5,25 et 5,5 %. 
  • La dernière hausse des taux de la Fed — de 25 points de base — date de juillet 2023. 
  • Le rythme exact et la date à laquelle la Fed devrait commencer à baisser ses taux directeurs restent incertains. Le niveau d’activité de l’économie américaine éloigne cependant les craintes d’une récession liée à une politique monétaire trop restrictive : cette dernière pourrait ainsi voir moins de risque à maintenir ses taux à leur niveau actuel sur une plus longue période. 
  • Comme l’a énoncé hier le FMI, « le défi à court terme pour les dirigeants consiste à bien gérer la descente finale de l’inflation vers les objectifs fixés »2.

Le semaine dernière, la Banque centrale européenne a laissé ses taux inchangés. Demain, c’est la Banque d’Angleterre qui rendra sa décision de politique monétaire — un maintien de ses taux étant largement attendu. 

Le FMI a revu hier ses prévisions de croissance mondiale à la hausse pour l’année 2024 (+0,2 %) par rapport à ses prévisions d’octobre, une hausse tirée par l’amélioration des perspectives américaine (+0,6 %) et chinoise (+0,4 %), tandis que les perspectives pour la zone euro se détériorent davantage (-0,3 %). 

  • La croissance de la zone euro est notamment tirée à la baisse par l’Allemagne, qui a connu une croissance négative, de -0,3 % en 2023.
  • L’absence de récession de la zone euro en 2023 mais aussi l’absence de perspectives nettement positives pour 2024 rendent la décision concernant le rythme d’assouplissement de sa politique monétaire plus périlleuse pour la BCE que pour la Fed. 
  • La présidente de la banque centrale Christine Lagarde a annoncé lors de sa dernière décision le 25 janvier que le conseil des gouverneurs allait « s’appuyer sur les données » pour définir ce rythme3.
Sources
  1. Bloomberg, « US GDP Grew 3.3 % Last Quarter, Capping Unexpectedly Strong Year », 25 January 2024.
  2. IMF, World Economic Outlook, 30 January 2024.
  3. BCE, Conférence du presse, 25 janvier 2024.