Les ministres des Affaires étrangères réunis en conseil traiteront aujourd’hui de la poursuite du soutien militaire à l’Ukraine.

  • Jusqu’à fin septembre, l’Union européenne a attribué à l’Ukraine 25 milliards d’euros à l’Ukraine en soutien militaire et 58 milliards en autres types d’aide (économique et humanitaire). Parmi les 25 milliards d’euros de soutien militaire, 6 milliards proviennent de la Facilité européenne pour la paix, et 19 milliards de contributions bilatérales des États membres.
  • Les dirigeants européens ont tenté ces dernières semaines de réaffirmer leur soutien, alors que le conflit s’enlise et que l’approche de l’hiver limitera les capacités des deux armées. Si Ursula von der Leyen s’est rendue à Kyiv il y a dix jours, les États membres peinent à s’accorder, dans le cadre de la révision de mi-parcours du cadre financier pluriannuel, sur le surcroît de 50 milliards d’euros d’aide macro-financière pour soutenir la reprise, la reconstruction et la modernisation du pays sur quatre ans. 
  • Sur le plan militaire, l’objectif annoncé en mars 2023 d’envoyer un million d’obus de calibre 155 mm à l’Ukraine en un an n’était d’ailleurs atteint qu’à hauteur de 30 % fin octobre. Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, avait également proposé au début de l’été une augmentation de 20 milliards d’euro du plafond de la Facilité européenne pour la paix, afin de garantir un soutien militaire continu à l’Ukraine d’ici 2027. Au début du mois d’octobre Borrell avait déclaré que 5 milliards d’euros pourraient être consacrés à l’aide militaire en 2024, mais les divisions au sein du Conseil restent importantes, notamment avec l’arrivée au pouvoir de Robert Fico en Slovaquie
  • À l’échelle des États membres, l’Allemagne – première donatrice parmi les pays européens – a annoncé une aide de 8 milliards d’euros dans son budget de l’année prochaine, soit le double par rapport aux 4 milliards initialement inscrits dans le projet de loi, d’après le quotidien allemand Bild. Cette décision sera officiellement confirmée la semaine prochaine.
  • L’Assemblée nationale française a par ailleurs publié un rapport le 8 novembre dernier évaluant à 3,2 milliards d’euros le soutien total apporté par la France à l’Ukraine depuis le début de la guerre. Le rapport se donne pour but explicite de réaffirmer l’importance du soutien français, après un premier temps de « discrétion » observé dans les premiers mois du conflit. Il1 sous-entend également que l’aide de la France aurait été sous-évaluée dans les données très consultées du Kiel Institute, qui compile les montants d’aide internationale à l’Ukraine depuis le début de la guerre : « L’absence de communication du gouvernement, au moins dans les premiers mois du conflit, a ainsi donné une importance d’autant plus grande à ces différentes sources, en particulier le classement de Kiel, qui avaient toutes en commun de ne pas présenter l’aide de la France sous un angle favorable ». 
  • La méthodologie employée pour parvenir à ce chiffre a toutefois été critiquée, notamment car c’est le coût de remplacement des véhicules blindés qui a été utilisé pour évaluer le prix des unités envoyées en Ukraine.
  • Le ministre des Armées français a par ailleurs annoncé2 le 7 novembre que l’enveloppe de soutien militaire à l’Ukraine pour la fin de l’année budgétaire 2023 serait réabondé à hauteur de 200 millions d’euros.

Aux États-Unis, le soutien inconditionnel à l’Ukraine est de plus en plus remis en cause par une frange des élus Républicains qui souhaite privilégier l’aide à Israël. La priorité est en ce moment au vote du budget fédéral, reléguant au second plan l’octroi de nouveaux financements pour l’Ukraine comme pour Israël.

  • La Maison-Blanche a demandé le 20 octobre aux parlementaires de voter un financement supplémentaire de 106 milliards pour la sécurité nationale, dont un paquet d’aide de 61,4 milliards de dollars destiné à l’Ukraine.
  • Le budget américain pour 2024 n’est toujours pas voté et, ce vendredi 17 novembre, le financement temporaire voté fin septembre expira, exposant de nouveau les États-Unis à un shutdown partiel.

Ce week-end, l’Ukraine a célébré l’anniversaire de la libération de Kherson. Sur le terrain, les combats se sont intensifiés autour d’Avdiivka, dans l’oblast de Donetsk, où les Ukrainiens combattent une avancée russe. Moscou accuse de son côté Kyiv de sabotage de plusieurs lignes ferroviaires.