Une part croissante d’Américains considère que les États-Unis font « trop » pour aider l’Ukraine

En juin, 29 % des Américains considéraient que les États-Unis en faisaient « trop » pour aider l’Ukraine, soit une part relativement stable depuis août 2022. Selon le dernier sondage Gallup publié jeudi 2 novembre cette part est passée à 41 % en octobre, désormais supérieure à la part des sondés considérant que le soutien américain est « suffisant »¹.

• Cette augmentation est principalement tirée par les électeurs républicains, dont 62 % sont désormais en accord avec cette affirmation.
• Les Démocrates sont toujours très minoritaires à penser que l’aide américaine est trop importante avec 14 % en octobre, soit une hausse de 4 points depuis le dernier sondage de juin.

De la même manière, la part des sondés considérant que les États-Unis devraient essayer de mettre fin au conflit aussi rapidement que possible, même si cela signifie permettre à la Russie de conserver le territoire qu’elle a pris à l’Ukraine, est en hausse (43 % en octobre). Si cette dynamique se poursuit dans les prochains mois, une telle opinion pourrait devenir majoritaire par rapport à ceux considérant que Washington devrait soutenir l’Ukraine dans la récupération de son territoire, même si cela entraîne un conflit plus long.

Le soutien apporté à l’Ukraine apparaît ainsi être corrélé aux progrès réalisés par l’armée ukrainienne sur le terrain. L’enlisement sur le front conduit les Américains à considérer que l’assistance militaire, de loin la plus importante, ne produit pas d’effets significatifs et devrait ainsi être réduite.

• Selon l’analyste War Mapper, l’Ukraine a repris 50 km² de son territoire aux forces russes au cours du mois d’octobre, soit une légère hausse par rapport à septembre et août (35 km²) mais un rythme toujours trop faible pour amorcer un changement de dynamique².
• À ce rythme, il faudrait plus de 175 ans à l’Ukraine pour reprendre le contrôle de la totalité de son territoire.

Les résultats de ce sondage reflètent la perception du nouveau leadership républicain de la Chambre depuis l’élection de Mike Johnson au poste de speaker. Malgré les demandes formulées par la Maison-Blanche d’octroi de nouveaux financements pour l’assistance à l’Ukraine, Johnson a fait de l’aide à Israël la priorité de son agenda législatif contre l’avis des chefs de file des deux partis au Sénat³. Celui-ci a cependant déclaré mercredi 1er novembre qu’une nouvelle aide pour Kiev — combinée à des fonds pour la protection des frontières — sera soumise à un vote à la Chambre dès que le programme d’aide pour Israël sera passé⁴.