L’Église et la migration : face au choix prophétique d’une Europe multiethnique
Carlo Maria Martini (1927-2012), jésuite italien, théologien érudit, cardinal et archevêque de Milan est parmi les principaux inspirateurs de la doctrine défendue par le pape François à Marseille : « L'immigration est une opportunité historique pour l'avenir de l'Europe... un grand appel de la Providence pour un nouveau mode de vie ». Nous traduisons pour la première fois en français cette vision catholique qui s'oppose radicalement à la vision d’Orban d'une « Europe blanche et chrétienne ».
- Auteur
- Gilles Gressani •
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- Martini aux obsèques de Jean-Paul II © DR
« L’immigration est une chance historique pour l’avenir de l’Europe, une chance pour le meilleur ou pour le pire, selon la manière dont nous la gouvernons. J’invite à prendre cette réalité à cœur, non pas comme un fardeau à porter, mais comme un grand appel de la Providence à une nouvelle façon de vivre. » Ces paroles, prononcées par le cardinal Martini au début des années 1990 1, font écho à celles du pape François à Marseille — elles structurent en effet une doctrine fortement inspirée de l’Évangile et en particulier du passage « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25, 31-46) 2.
Au-delà de l’irénisme et d’une vision purement court-termiste, le défi migratoire doit être compris, selon Carlo Maria Martini, comme un « signe des temps ». Un moment dense, universel et répété qui peut révéler, selon l’enseignement du Concile Vatican II, « la direction vers laquelle l’humanité est consciemment orientée » 3. Il doit donc animer les communautés chrétiennes confrontées à un « choix prophétique » que l’on trouve dans l’Évangile : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus important que celui-là » (Marc 12, 29-31) — tout en posant une question géopolitique de développement.
C’est l’une des contradictions les plus importantes sur la scène politique continentale. Si les références au christianisme, à ses valeurs et à ses racines sont aujourd’hui une constante de la droite radicale européenne, l’Église semble en même temps s’opposer dans ses œuvres et souvent aussi dans ses déclarations à cette « souveraineté fétichiste » qui mobilise des symboles, des imaginaires et des pratiques pour construire une identité européenne réactive. L’idée d’une « Europe blanche et chrétienne » défendue par Viktor Orban et une partie croissante de l’extrême droite néo-nationaliste, se révèle ainsi lors de la crise de l’accueil selon un clivage entre « leaders pro-immigration ou leaders anti-immigration ». Selon les chiffres d’Eurostat, en 2015, l’année la plus intense de la crise, la Hongrie a accepté un total de seulement 545 demandes d’asile contre plus de 177 135 demandes.
Nous traduisons pour la première fois en français ce texte qui, de manière énigmatique et paradoxale, exprime peut-être une réponse à la contradiction d’une Église qui refuse de restreindre son identité : « C’est la grande opportunité historique et salvatrice qui se présente à nous. Et je vous exprime ma profonde gratitude, à vous qui nous aidez à ne pas manquer cette occasion, à ne pas laisser passer en vain cette heure de l’histoire, à ne pas être une fois de plus inconscients et paresseux face à une sollicitation semblable à celle de l’homme blessé sur la route (cf. Luc 10, 30-37), à laquelle tout le monde n’a pas répondu. »
Je remercie chaleureusement toutes les personnes présentes et en particulier les organisateurs de cette 9ème journée de solidarité. Comme Église locale, nous demandons à être aidés pour nous positionner de manière adéquate face au phénomène imposant et extraordinaire de la nouvelle immigration du tiers-monde dans nos régions ; nous demandons une aide intelligente, scientifique, évaluative pour pouvoir opérer. Et beaucoup de ceux qui sont présents sont des opérateurs qui paient personnellement le pondus diei, le labeur quotidien de s’engager dans cette réalité.
Le discours de Martini a été prononcé lors d’une conférence diocésaine convoquée pour la 9ème journée de solidarité (Milan, San Fedele, 13 janvier 1990). Le texte a ensuite été publié dans la Rivista diocesana milanese, LXXXI (1990), 1, pp. 110-114, et peut être trouvé dans Carlo Maria Martini, Comunicare nella Chiesa e nella società. Lettere, discorsi e interventi, 1990, Bologne (1991), pp. 47-52.
Je voudrais simplement souligner l’importance du thème de la conférence : « Pour une société accueillante vers une Europe multiethnique ». Au fil des années, je me suis exprimé à de nombreuses reprises sur ce sujet. Si j’ai souhaité m’exprimer aussi souvent à cet égard, c’est parce que je suis convaincu de sa pertinence croissante pour notre coexistence en Europe.
Carlo Maria Martini s’est en effet exprimé à plusieurs reprises sur ce sujet, qui a fini par devenir l’un des axes structurants de son action : comme il le rappelle lui-même, en 1989, lors d’une rencontre organisée par la Communauté de Sant’Egidio 4 ; en avril, à l’Université catholique de Milan 5 ; en août, lors d’une conversation à Francfort, ville jumelée Milan ; début décembre, à l’occasion du discours de Saint Ambroise, avec Monseigneur Bello et Monseigneur Riboldi, évêques du sud de l’Italie 6 ; et à la mi-décembre, lors d’une conférence organisée à Rome par la Conférence épiscopale italienne 7.
Personne ne peut savoir exactement ce qui se passera à l’avenir, mais il est probable que la présence de ressortissants du tiers monde sur le vieux continent nous confrontera à des défis inévitables.
Un choix d’intelligence prophétique
Il faut donc trouver la juste attitude face à ce phénomène ; à mon avis, il s’agit d’y voir une grande opportunité éthique et civile. En tant que chrétien, je dirais même une grande opportunité historique et salvatrice. Donc, comme on l’a dit, une possibilité de saut qualitatif dans la coexistence européenne, un formidable appel éthique à un renouvellement de notre mentalité, de notre façon d’être ; une invitation à inverser le cours de notre décadence dans le consumérisme et dans la satisfaction facile de ce que nous possédons.
Il y a une alternative, il est vrai, à cette attitude. Ce serait de subir le phénomène. Ne pouvant l’arrêter, on le subit, on le limite, on le freine ou, au mieux, on l’ignore. Mais cette alternative n’est pas constructive et ne ferait qu’engendrer ghettos et violences. Nous n’avons donc qu’un seul choix, un choix prophétique : prendre cette réalité à cœur, non pas comme un fardeau supplémentaire que nous devons supporter, mais comme un grand appel de la Providence à une nouvelle façon de vivre. C’est certainement un stimulant extraordinaire que le mystère de l’histoire, guidé par Dieu, nous a révélé pour les derniers temps du deuxième millénaire. Il nous appartient de l’accueillir comme il se doit.
Dans la foi catholique, la « providence » est un concept théologique qui renvoie à la croyance selon laquelle Dieu gouverne et guide l’univers avec sagesse et amour. En d’autres termes, la providence représente la croyance que Dieu a un plan divin pour la création et qu’il intervient dans l’histoire et dans la vie des gens pour le bien ultime.
Le « choix prophétique », dans la perspective catholique, fait référence aux décisions ou aux actions prises par des individus qui sont inspirés par un appel ou une vision divine. Dans la tradition biblique, un prophète est une personne choisie par Dieu pour recevoir des messages divins et les transmettre à la communauté. Ces choix prophétiques sont considérés comme des instruments par lesquels Dieu guide son peuple et révèle son plan.
Selon l’archevêque, il s’agit donc d’interpréter le « signe des temps » comme une occasion de manifester son adhésion à l’Évangile.
Bien entendu — et c’est aussi la raison pour laquelle cette conférence est célébrée — une lecture prophétique du phénomène dans la perspective d’une future Europe multiethnique ne dispense pas de la tâche ardue de s’y attaquer avec détermination, avec des idées claires, avec des mesures précises.
Il ne suffit pas de lancer une grande idée, il faut la traduire en formes concrètes d’accueil. La société civile et la société politique sont ici interpellées, et elles semblent commencer — Dieu merci — à répondre, alors qu’à l’époque de mes premières interventions, elles ne ressentaient pas encore l’urgence.
Nous sommes donc très intéressés par ce qui se passe ces jours-ci et par ce qui se passera dans les mois à venir ; nous suivons avec inquiétude la législation qui vient d’être promulguée et les étapes difficiles de sa mise en œuvre.
Le décret-loi n° 416 du 30 décembre 1989 (transformé en loi au mois de février suivant), dit loi Martelli, du nom du vice-président socialiste du Conseil des ministres de la République italienne, a été l’une des premières interventions organiques sur le problème. La loi — qui a transformé le décret-loi n° 416 du 30 décembre 1989 — est née de la nécessité de se confronter à une situation nouvelle, dans une Italie qui était soudainement devenue en quinze ans une terre d’immigration après avoir été historiquement définie par l’émigration.
La loi a été promulguée dans le but de réglementer organiquement l’immigration, de redéfinir le statut de réfugié, d’introduire la programmation des flux en provenance de l’étranger, de préciser les procédures d’entrée et de rejet à la frontière et de séjour en Italie. Elle contient l’importante abolition de la réserve géographique de la Convention de Genève de 1951, qui limitait le statut de réfugié aux seuls Européens. Elle comprenait 13 dispositions traitant de manière générale de la question, abrogées par la suite par la loi Turco-Napolitano de 1998, elle-même remplacée par la loi Bossi-Fini, plus restrictive, adoptée en 2002 par deux hommes politiques d’extrême-droite.
Nous nous sentons proches de toutes les forces de l’ordre et des institutions impliquées dans cet énorme effort ; en particulier, des employés des bureaux étrangers de la préfecture de police, sur lesquels pèse une masse de travail à laquelle nous sommes convaincus qu’ils pourront faire face avec patience et efficacité.
Les devoirs des communautés chrétiennes
En ce qui concerne les communautés chrétiennes, certains devoirs fondamentaux sont apparus dès le début et deviendront de plus en plus clairs. Tout d’abord, le devoir d’assistance immédiate à ceux qui sont souvent dans le besoin ; je peux témoigner que des efforts sont faits, même dans des situations d’urgence et d’effort très difficiles. Les communautés, les paroisses, les bénévoles, Caritas, les associations, les groupes, font beaucoup.
Je veux mentionner les Libanais accueillis dans les pays limitrophes de la Suisse, la dernière urgence de ces derniers jours, qui a déclenché la générosité des paroisses ; j’en ai visité une récemment, dans la région de la vallée du Ceresio, qui accueille quinze Libanais dans son oratoire. Il n’est pas facile d’organiser un tel accueil du jour au lendemain, avec peu de choses et dans des conditions météorologiques défavorables.
Au cours du mois de septembre 1989, de nombreux déplacés de la guerre civile libanaise ont demandé l’asile en Suisse, mais ont été refoulés aux frontières. Ils ont alors trouvé refuge dans diverses communautés de la région lombarde, le long de la frontière entre les deux pays, où ils ont établi diverses formes de résidence temporaire ou permanente. Ce flux migratoire et les dynamiques d’accueil qui en découlent en Lombardie constituent un sujet d’intérêt et de complexité considérable pour la communauté de l’archevêque de Milan.
Mais au-delà de la question très sérieuse de l’assistance, il ne faut pas oublier, à plus long terme, la question de l’éducation, c’est-à-dire l’ouverture des esprits et des cœurs à ceux qui viennent de loin. La demande d’assistance deviendra, avec le temps, moins urgente, tandis que le problème de l’intégration des esprits et des cœurs demeurera. Ce deuxième engagement est très difficile. Il faut une immense patience et un grand amour pour comprendre que ceux qui sont hors de leur patrie ont souvent un comportement imprévisible, à la fois parce qu’on ne les connaît pas et parce que leur émotivité peut être mise à rude épreuve ; ceux qui sont hors de leur patrie apportent avec eux les défauts propres à la créature humaine, et les saints ne sont pas les seuls à émigrer. D’où la nécessité d’un supplément d’âme.
C’est un engagement qui sera long, qui durera vingt ou trente ans, mais qui comporte des étapes que nous devons reconnaître. Parmi celles-ci, il en est une qui devrait commencer dès l’école primaire : la connaissance des cultures d’origine. En réalité, l’histoire que nous étudions à l’école est très européenne et ne comprend presque rien sur les autres pays. Or nous avons besoin de connaître les traditions ethniques et religieuses des pays du tiers-monde ; sur l’Islam, nous avons des idées vagues, des caricatures, alors que le sujet devrait être approfondi. En tant qu’évêques européens, nous développons un programme approfondi de connaissance de l’Islam, préparé par des experts, également pour les prêtres, qui doivent être les premiers à connaître plus clairement la multiplicité, la richesse, la diversité des traditions religieuses, ethniques, sociales, matrimoniales qui se retrouvent sous le nom générique d’Islam. Tout cela prend du temps et nous ne sommes pas encore prêts aujourd’hui.
En séparant « assistance » et « intégration », l’archevêque se projette dans un horizon temporel plus long, dépassant une vision purement court-termiste de l’immigration ; Martini plaide ici pour l’importance de l’école comme instrument de coexistence et d’intégration — l’objectif ultime, sans toutefois attendre l’assimilation immédiate des nouveaux arrivants. En effet, il n’appelle pas les migrants à adopter les conventions du pays d’arrivée, mais demande avant tout un effort de compréhension et d’apprentissage de la part de l’hôte.
Il est remarquable qu’il insiste sur l’Islam, une religion qu’il faut comprendre et pour laquelle, comme il l’admet lui-même, l’Église n’est pas encore équipée. Dans un discours complexe de 1990, Noi e l’Islam (L’Islam et nous), Martini revient sur le sujet, rejetant à la fois « l’insouciance », prodrome de l’intolérance, et le « zèle mal informé » de ceux qui mettent toutes les confessions sur un pied d’égalité en niant leurs spécificités. Entre ces deux ignorances, Martini conseille à la communauté chrétienne « la position correcte », ou plutôt « l’effort sérieux de connaissance ».
Enfin, il faut des initiatives de plus en plus riches en socialisation. On ne socialise pas tout seul ; tout seul, on crée des ghettos, des groupes fermés, alors qu’il faut plutôt étudier les initiatives qui décloisonnent, qui rassemblent. À Milan, nous en avons eu de magnifiques : je me souviens, entre autres, des championnats sportifs entre les différents groupes ethniques présents dans notre ville (le Mundialito), qui rassemblent des jeunes de toutes origines, cultures et langues.
Conclusion
Ma conclusion serait un prélude au travail que vous ferez ce matin. Qu’attendons-nous des experts, en tant que communauté chrétienne ?
Il est urgent de comprendre le changement de la situation juridique de nos jours, suite au récent décret. Nous devrions être en mesure d’en saisir la signification et le suivi : quelles seront, le cas échéant, les mesures ultérieures, comment évaluer ce fait dans son ensemble, quelles sont les conséquences pour l’avenir immédiat ?
Incompétent sur le sujet, je pense toutefois, par exemple, que pour certains de ces étrangers, les besoins les plus immédiats (pain et travail) diminueront peut-être, mais que d’autres besoins existentiels aujourd’hui réprimés augmenteront et deviendront plus évidents, tels que l’intégration culturelle et linguistique, l’intégration sociale et civile, la famille et l’affection.
Mais je m’interroge encore : le phénomène de la clandestinité disparaîtra-t-il complètement ? Peut-être pas, et c’est pourquoi nous devons comprendre ce que nous devons faire, quelle attitude nous devons adopter en tant que société civile et en tant que communauté chrétienne. L’Italie est une frontière et nous devons être réalistes en affirmant que nous devrons toujours faire face à ces problèmes, s’il est vrai qu’il existe toute une masse de personnes, qualifiées, capables de travailler, désireuses d’améliorer leur condition.
Il est alors évident que l’émigration ne peut être la seule solution à la pauvreté d’un pays, que cette question relève alors de l’économie internationale ; nous ne pouvons pas penser assurer de manière adéquate le développement d’un pays en acceptant de larges segments d’émigration. La communauté internationale est appelée à veiller à ce que personne ne soit contraint d’émigrer si ce n’est de son plein gré, si ce n’est pour des raisons nobles et sérieuses, et non par contrainte politique ou économique. Si nous ne nous ouvrons pas à cette immensité d’horizons, nous serons toujours occupés à courir après des solutions sectorielles.
Nous demandons aux experts de nous apprendre à lire et à traiter le phénomène plus large de l’intégration raciale en Europe. Quelles sont les conditions minimales d’intégration qui doivent être exigées ou encouragées chez ceux qui sont acceptés ? Même ceux qui sont acceptés doivent faire un voyage, parce que l’intégration ne va pas de soi, il y a certaines fermetures intérieures, culturelles ou sociales ou traditionnelles, qui ne cadrent pas bien avec cette vision du citoyen et de la liberté de la personne qui est la base commune de la coexistence en Europe. Tant qu’il n’y a pas beaucoup de monde, on n’y pense pas, mais lorsque le nombre augmente, les différentes manières d’être se confrontent et peuvent s’opposer fortement.
Nous devons donc établir les conditions minimales d’intégration et les moyens de la garantir par un travail éducatif auprès de tous ceux qui viennent en grand nombre pour faire partie de notre famille et de notre maison commune. Nous devons établir les règles minimales de la maison que chacun doit respecter en en faisant partie. Sinon, nous n’aurons pas de maison, mais le chaos. Il s’agit également d’un travail d’élévation morale et civile. La question est difficile, mais il serait injuste et malhonnête de ne pas l’examiner.
Le problème remonte à sa racine fondamentale, pour moi qui parle en tant que représentant d’une communauté chrétienne. Comment promouvoir dans nos communautés une véritable culture de l’accueil, qui sache affronter courageusement, jour après jour, ce coude à coude qui peut créer soit l’exaspération et la distance, soit l’appel à une conversion plus profonde, à un vrai voisinage, à une vraie solidarité ?
Telle est la grande opportunité historique et salvatrice qui s’offre à nous. Et je vous remercie de tout cœur, vous qui nous aidez à ne pas la manquer, à ne pas laisser passer en vain cette heure de l’histoire, à ne pas être une fois de plus inconscients et paresseux face à une sollicitation semblable à celle de l’homme blessé sur la route (Luc 10, 30-37), à laquelle tout le monde n’a pas répondu.
Il nous appartient de nous rapprocher vraiment les uns des autres, plus encore en cette circonstance.
Sources
- Commissione CEI per le migrazioni, Ero forestiero e mi avete ospitato, 4 octobre 1993. In Enchiridion Cei, vol. V, p. 1555.
- Ibid., pp. 931ss.
- Chenu M.D., I segni dei tempi, in La Chiesa nel mondo contemporaneo, Ed. Queriniana, Brescia, 1966, pp. 85‑102
- Farsi prossimo I, pp.513-521 (la relation date de 1986, mais fut publiée en 1989).
- “Un segno dei tempi che interpella i cristiani nella città”, in Carlo Maria Martini, Giustizia, etica e politica, cit., pp. 790-803.
- Carlo Maria martini, Giustizia, etica e politica, cit., pp.859-877.
- Farsi prossimo I, pp. 532-552.