Jeudi 17 août, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a adressé un courrier à ses homologues danois et néerlandais les assurant du « soutien total des États-Unis au transfert d’avions de combat F-16 à l’Ukraine et à l’entraînement des pilotes ukrainiens par des instructeurs F-16 qualifiés »1.

  • En mai, Joe Biden avait ouvert la voie à la livraison de F-16 par les pays européens qui en disposent (Belgique, Danemark, Pays-Bas, Norvège, Grèce, Pologne, Portugal et Roumanie, ainsi que la Turquie) lors du sommet du G7 de Hiroshima.
  • Le mois suivant, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait annoncé que l’entraînement de pilotes ukrainiens sur des F-16 avait commencé2
  • Une coalition de 11 pays membres de l’Alliance atlantique — ainsi que la Suède — a quant à elle annoncé le mois dernier lors du sommet de Vilnius qu’elle allait « commencer à former des pilotes ukrainiens au pilotage d’avions de combat F-16 en août au Danemark » et mettre en place un centre d’entraînement en Roumanie3.

Cette annonce intervient alors que le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne Yuriy Ihnat avait déclaré deux jours plus tôt à la télévision nationale que Kiev ne s’attendait pas à « être en mesure de défendre l’Ukraine avec des avions de combat F-16 au cours de l’automne et de l’hiver »4. Il semble plus probable que les premiers F-16 soient déployés en Ukraine au cours de l’année 2024, une fois l’entraînement des pilotes terminé.

  • Selon le Military Balance 2023, les Pays-Bas disposent de 42 avions de chasse F-16 « dont 24 sont utilisés par la défense néerlandaise et ne peuvent être envoyés en Ukraine avant la mi-2024 »5.
  • Le Danemark dispose quant à lui de 44 F-16 dont seulement 30 sont opérationnels. Aucune indication n’a été donnée à ce jour quant au nombre d’appareils que Kiev pourrait recevoir des armées de l’air néerlandaise et danoise.

L’Ukraine plaide pour l’acquisition de F-16 depuis plusieurs mois, considérés centraux pour répondre à deux objectifs principaux : offrir un avantage militaire significatif dans le cadre de la contre-offensive lancée en juin et contribuer à la protection des villes et des civils contre les frappes de missiles et de drones russes. En février, le Wall Street Journal révélait que la Russie et l’Iran oeuvraient conjointement à la construction d’une usine capable de produire jusqu’à 6 000 drones par an d’ici 20256. De nouveaux documents indiquent toutefois que le projet accuse du retard et pourrait ne pas atteindre ses objectifs de production à la date souhaitée7.

Sources
  1. Steve Holland et Idrees Ali, « US approves sending F-16s to Ukraine from Denmark and Netherlands », Reuters, 18 août 2023.
  2. Daniel Boffey, « Ukraine pilots being trained to fly F-16 jets, says Nato », The Guardian, 15 juin 2023.
  3. Gouvernement des Pays-Bas, Statement on a joint coalition on F-16 training of the Ukrainian Air Force, 11 juillet 2023.
  4. Matthew Mpoke Bigg et Lara Jakes, « Ukraine Says Kyiv Won’t Receive F-16 Fighter Jets This Year », The New York Times, 17 août 2023.
  5. Sanne Wass et Cagan Koc, « Denmark, Netherlands Get US Approval to send F-16s to Ukraine », Bloomberg, 18 août 2023.
  6. Dion Nissenbaum et Warren P. Strobel, « Moscow, Tehran Advance Plans for Iranian-Designed Drone Facility in Russia », The Wall Street Journal, 5 février 2023.
  7. Dalton Bennett et Mary Ilyushina, « Inside the Russian effort to build 6,000 attack drones with Iran’s help », The Washington Post, 17 août 2023.