L’Inflation Reduction Act (IRA) est la principale mesure législative mise en œuvre par l’administration Biden pour réduire les émissions de CO² des États-Unis de 50 à 52 % (par rapport aux niveaux de 2005) d’ici 2030.

  • Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Science, des scientifiques américains estiment que l’IRA devrait contribuer à réduire les émissions de CO² du pays de 37 % en moyenne d’ici la fin de la décennie1.
  • Dans le secteur de la production d’énergie, la moyenne des neuf modèles utilisés indique que la réduction des émissions pourrait atteindre 68,1 % d’ici 2030. Sans cette législation, la baisse dans ce secteur serait de 50,9 % en moyenne.

Grâce aux subventions et crédits d’impôts pour l’achat de véhicules électriques, l’Agence internationale de l’énergie estime que la moitié des voitures vendues aux États-Unis seront électriques d’ici 2030. Ce chiffre est toutefois inférieur aux projections pour l’Europe (58 % des véhicules individuels vendus) et la Chine (62 %).

  • En visant à augmenter le nombre de véhicules électriques produits aux États-Unis — ou du moins en Amérique du Nord — ainsi que la production d’énergie propre, Washington devra toutefois substantiellement accroître ses importations de matériaux critiques.
  • Selon l’entreprise d’analyse financière américaine S&P Global, « la demande américaine liée à la transition énergétique pour les minéraux essentiels que sont le lithium, le nickel et le cobalt, pris ensemble, sera 23 fois plus élevée en 2035 qu’elle ne l’était en 2021 »2.
  • Si les augmentations de la production de lithium prévues aux États-Unis devraient être suffisantes pour répondre à la demande intérieure, les besoins en matière de nickel et de cobalt seraient quant à eux trop importants pour être satisfaits et nécessiteront la mise en place de nouveaux accords de libre-échange ou bien la « réorientation de schémas commerciaux ».

Sur le plan économique, le bilan de cette première année est très positif pour l’administration Biden : plus de 170 000 emplois dans les énergies propres ont été créés selon Climate Power, tandis que le groupe E2 a recensé un total de 210 projets majeurs répartis dans 39 États3. La Maison-Blanche se félicite quant à elle de « 110 milliards de dollars d’investissements dans la fabrication d’énergie propre » depuis août 20224.

Tandis qu’aucun membre républicain du Congrès n’a voté en faveur de l’IRA, plus de 80 % des investissements annoncés depuis sa ratification concernent des projets situés dans des circonscriptions républicaines5.

  • Si Joe Biden appuiera sur ce point au cours de sa campagne en vue de l’élection présidentielle de 2024, il devra également continuer à faire la promotion du bilan législatif démocrate auprès des électeurs6.
  • Selon un sondage du Washington Post et de l’université du Maryland conduit en juillet, 36 % des Américains déclarent n’avoir rien lu ou entendu à propos de l’IRA7.

La Commission européenne a quant à elle présenté en mars le Net Zero Industry Act, qui se veut être une réponse — toutefois partielle et critiquée sur certains aspects8 — à l’Inflation Reduction Act. Au total, les États-membres ont dépensé 758 milliards d’euros en réponse à la crise énergétique entre septembre 2021 et juin 2023, soit un montant presque deux fois supérieur aux sommes pour l’énergie et le climat contenues dans l’IRA.