Un récent rapport de l’OCDE1 développe sur certains conséquences positives du choc énergétique sur la santé des entreprises. La modélisation suggère qu’après une baisse de la productivité sur le court terme, celle-ci se rétablit à des seuils supérieurs à ceux d’avant le choc.

  • Les estimations suggèrent qu’à la suite d’une augmentation de 5 % des prix de l’énergie, la productivité est réduite d’environ 0,4 % un an après le choc. Cependant, les entreprises peuvent afficher des gains de productivité positifs à moyen terme. Plus précisément, un choc correspondant à une augmentation de 10 % des prix de l’énergie est associé à une augmentation de la croissance de la productivité d’environ 0,9 pp quatre ans après le choc.
  • Les gains sont néanmoins plus probables dans les secteurs moins énergivores mais ont tendance à ne pas se matérialiser pour des chocs plus importants. L’étude suggère que l’investissement est un canal de transmission important derrière les gains de productivité, ces derniers apparaissant plus élevés pour les entreprises ayant procédé à des investissements en capital avant le choc.

L’étude pointe la vulnérabilité des entreprises de plus petite taille – rejoignant les préoccupations des gouvernements depuis le début de la crise énergétique, dont les subventions ont été dirigées en premier lieu vers les ménages et petites entreprises.

  • En France, les entreprises de moins de 10 salariés, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2 millions d’euros et dont les installations électriques sont inférieures à 36 kVA, bénéficient d’un plafonnement de l’augmentation des prix de l’électricité à 4 % en 2022 et à 15 % en 2023. Les entreprises de moins de 250 salariés dont le coût unitaire de l’électricité est supérieur à 350 EUR/MWh peuvent bénéficier d’un rabais de 20 % sur leur facture d’électricité jusqu’à la fin de l’année 2023.
  • En Allemagne, les prix du gaz naturel (resp. de l’électricité) – pour les petites entreprises, comme pour les ménages – sont plafonnés à 120 EUR/MWh (resp. 400 EUR/MWh) pour 80 % de leur consommation de l’année précédente. Pour environ 25 000 grands consommateurs industriels, les prix du gaz naturel (électricité) sont plafonnés à 70 EUR/MWh (130 EUR/MWh) pour 70 % de leur consommation de l’année précédente. La consommation au-delà des seuils de consommation antérieure est soumise aux prix du marché.

Entre septembre 2021 et mars 2023, les pays européens auront dépensé 758 milliards d’euros afin de protéger les consommateurs et les entreprises de l’augmentation des prix de l’énergie2 ; 646 milliards d’euros ont été dépensés par l’Union, dont 265 milliards d’euros par l’Allemagne. 

Sources
  1. Disponible à cette adresse.
  2. « National fiscal policy responses to the energy crisis », Bruegel, 24 mars 2023.