Si la réduction de l’écart de rémunération non-ajusté entre les hommes et les femmes continue de progresser au rythme actuel, celui-ci ne sera pas comblé avant 2086. En 2021, les hommes percevaient en moyenne 12,7 % de plus que les femmes à travail égal à l’échelle de l’Union.

  • Entre 2010 et 2021, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes n’a reculé que de 3,1 % à l’échelle européenne. Il est ainsi légèrement supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (11,9 % en 2021) mais nettement derrière les autres pays du G7 (22,1 % au Japon, 16,9 % aux États-Unis ou 16,7 % au Canada).
  • Le Luxembourg fait figure d’exception dans l’Union puisqu’il est le seul État-membre dans lequel les femmes sont en moyenne légèrement plus payées que les hommes (0,2 %).
  • Malgré une baisse globale de l’écart de salaire au cours de la dernière décennie, celui-ci a augmenté dans trois pays (+ 3,3 % à Malte, + 2,9 % en Slovénie et + 0,1 % en Lituanie) et a stagné en Pologne, où il demeure toutefois l’un des plus faibles de l’Union (4,5 %).

Après un accord conclu entre le Parlement et le Conseil sur la directive relative aux mesures de transparence concernant les rémunérations, le vote au Parlement européen prévu en mars 2023 devrait conduire à l’entrée en vigueur formelle de celle-ci le mois suivant. Afin de réduire l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, la directive introduit la publication obligatoire des écarts de salaire pour les entreprises d’au moins 100 salariés. Si un écart supérieur à 5 % est observé, l’employeur devra « procéder à une évaluation des rémunérations en coopération avec les représentants des travailleurs »1.  

Au-delà de la question des salaires, on observe une persistance de la domination de la représentation masculine au sein des Parlements nationaux des États-membres.

  • À l’échelle de l’Union, les femmes ne représentent en moyenne que 31,5 % des élus des chambres basses des Parlements nationaux (et de la seule chambre en cas de Parlement monocaméral).
  • La part de femmes élues est la plus importante dans les pays nordiques (46,4 % en Suède, 45,5 % en Finlande, 43,6 % au Danemark), suivis par la Belgique (42,7 %) et l’Espagne (42,4 %).

Actuellement, seulement quatre femmes (Giorgia Meloni, Mette Frederiksen, Sanna Marin et Kaja Kallas) sont à la tête de l’exécutif de leur pays au sein de l’Union. La parité homme-femme est toutefois presque atteinte à la Commission européenne où 12 commissaires sur 27 sont des femmes, tandis que la part des femmes élues au Parlement européen est supérieure à la moyenne des parlements nationaux (37,8 %).