Depuis septembre 2021, les États-membres de l’Union ont alloué 681 milliards d’euros pour des mesures visant à protéger les consommateurs des impacts de la hausse des prix. Le Royaume-Uni y a consacré 103 milliards d’euros, et la Norvège 8,1 milliards1.

  • Ces mesures prennent principalement la forme de boucliers anti-inflations, de réductions de taxes sur l’achat de gaz ainsi que de mesures à destination des ménages les plus exposés à la hausse des prix : foyers à faibles revenus, étudiants, bénéficiaires d’allocations sociales…
  • Plus de la moitié du montant total concerne des mesures non-ciblées visant à réduire les factures énergétiques des consommateurs : réductions de la TVA sur l’essence ou mise en place de prix-plafonds sur l’électricité vendue au détail.

Si l’Allemagne — avec 264,6 milliards d’euros — a largement plus dépensé que ses voisins (92,7 milliards pour l’Italie, 92,1 pour la France et 40,8 pour l’Espagne), ce sont les Luxembourgeois qui ont le plus bénéficié des mesures mises en place par leur gouvernement, le total des fonds alloués correspondant à 3 732 € par habitant entre septembre 2021 et janvier 2023 — suivis par les Allemands (3 179 €) et les Autrichiens (2 375 €).

La quasi-totalité de ces mesures ont été annoncées ou mises en place au cours de l’année 2022, marquée par des prix de l’électricité pratiqués sur les marchés de gros largement au-dessus de la moyenne des années précédentes. Parmi les plus grandes économies européennes (en Allemagne, en France, en Italie et aux Pays-Bas), les prix spot sont montés au mois d’août jusqu’à 700 € par MWh. Au cours des dernières semaines, les prix sont cependant revenus à des moyennes comparables aux années précédentes.

  • Les prix du gaz sur les contrats TTF à un mois sont tombés à 52,39 € par MWh le 14 février 2023, soit le niveau le plus bas depuis septembre 2021.
  • Ces prix correspondent à un niveau plus de trois fois inférieur au plafond requis pour l’activation du « mécanisme de correction du marché » (ou plafonnement du prix du gaz) sur lequel se sont accordés les États-membres en décembre 2022.

Ce prix-plafond, qui entre en vigueur le mercredi 15 février 2023, a été fixé à 180 € par MWh. Il sera activé si les prix atteignent ce niveau pendant trois jours ouvrables pour les instruments dérivés TTF à un mois, trois mois et un an — conditions qui ont été remplies pour la dernière fois en septembre 2022.

Sources
  1. Giovanni Sgaravatti, Simone Tagliapietra, Cecilia Trasi et Georg Zachmann, « National fiscal policy responses to the energy crisis », Bruegel, 13 février 2023.