Après une ouverture conjointe par le chancelier allemand Scholz et le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, les discussions porteront alternativement sur les nouveaux matériaux et sur l’efficacité énergétique dans la reconstruction, la croissance des énergies renouvelables, les infrastructures (eau, rail, route), la relance de l’agriculture et la cybersécurité.

Selon la Banque mondiale, le PIB de l’Ukraine devrait chuter de 35 % cette année. L’inflation dépasse 30 % et plus de dix millions de personnes ont été déplacées depuis le début du conflit. Plus d’un million de travailleurs ont été licenciés et plus de la moitié des entreprises ont réduit les salaires nominaux. 

  • Dans sa dernière estimation de début septembre, la Banque mondiale anticipait que le montant de la reconstruction s’élèverait à 350 milliards d’euros, soit plus d’une fois et demie le PIB de l’Ukraine en 2021. 
  • Selon le rapport, « ce chiffre devrait augmenter dans les mois à venir, à mesure que la guerre se poursuit »1.

Ce second sommet sera ouvert par le chancelier Scholz, au nom de la présidence du G7, et la présidente de la Commission von der Leyen, avant un discours prononcé par le président Zelensky. Aucun accord politique n’est prévu pour cette organisation non-décisionnaire, cependant des recommandations sont attendues.

Pendant ce temps, la contre-offensive ukrainienne à l’est et dans le sud se poursuit, tandis que les évacuations vers la rive gauche du Dniepr, commandées par les Russes et les autorités pro-russes de la région, ont commencé mercredi et s’accélèrent, notamment pour ce qui est des civils de la ville de Kherson. En parallèle, les Russes continuent les bombardements du pays et, à ce jour, plus d’un million d’Ukrainiens vivent sans électricité.

Au-delà des événements récents du week-end, pour Michel Goya, la guerre conduite par la Russie contre l’Ukraine nous permet de tirer plusieurs enseignements sur la guerre moderne qui se poursuit sur le sol européen.

  • Ainsi, « Russes et Ukrainiens ont eu l’intelligence de s’appuyer sur leurs stocks de vieux équipements majeurs hérités de l’armée soviétique. Rétrofités, ils ont permis de disposer de la masse matérielle. La différence est que les Ukrainiens ont mieux organisé la ressource humaine destinée à se servir de cette masse matérielle […] Grâce à cet effort de mobilisation et avec l’aide matérielle occidentale, l’armée ukrainienne est devenue la plus puissante d’Europe à l’été 2022 ».

Récemment, des doutes ont émergé quant au maintien de l’aide matérielle occidentale dans les prochains mois.

  • Aux États-Unis, une victoire des Républicains aux élections de mi-mandat risque de réduire les transferts financiers vers l’Ukraine, qui font déjà de moins en moins l’objet du consensus bipartisan initial.
  • La semaine dernière, Kevin McCarthy, minority leader républicain à la Chambre des représentants a déclaré : « Je pense que les gens vont se retrouver en situation de récession et qu’ils ne vont pas faire un chèque en blanc à l’Ukraine »2.
Sources
  1. Ukraine Recovery and Reconstruction Needs Estimated $349 Billion, Banque mondiale, 9 septembre 2022.
  2. Farnoush Amiri et Kevin Freking, « McCarthy : No ‘blank check’ for Ukraine if GOP wins majority », The Washington Post, 18 octobre 2022.