• Ce lundi 3 octobre marque l’anniversaire de la réunification allemande de 1990. C’est en ce jour de fête nationale qu’Olaf Scholz a convié Emmanuel Macron à un dîner de travail informel qui ne sera pas suivi d’une conférence de presse. L’objectif est de chercher à aligner les positions des deux grands pays européens sur différents dossiers cruciaux du moment.
  • Le premier est la crise énergétique. En fin de semaine dernière, Berlin annonçait débloquer 200 milliards d’euros pour mettre en place un bouclier tarifaire protégeant les consommateurs de la montée des prix du gaz. Cette enveloppe constitue l’aide gouvernementale la plus importante mise en place par le pays depuis le début de la guerre en Ukraine.
  • Cette décision pourrait entraîner des complications au niveau européen car les entreprises allemandes bénéficieront elles aussi d’un prix du gaz plafonné, tandis que les entreprises européennes paient leur gaz au prix fort. De plus, Berlin s’est jusqu’à maintenant opposé à des mesures similaires prises à l’échelle continentale, notamment la mise en place d’un plafonnement du prix du gaz — voulu par Paris et 14 autres États-membres.
  • Ainsi, le président français essaiera très certainement de convaincre Scholz de la nécessaire solidarité (notamment énergétique) européenne, mise à mal par la guerre en Ukraine. D’autres dossiers comme la réforme des règles d’unanimité ou bien le projet de gazoduc transpyrénéen Midcat, dont l’achèvement est retardé par Paris, devraient également être mis sur la table.
  • La guerre en Ukraine et notamment l’assistance sécuritaire fournie au gouvernement de Kyiv devrait également faire l’objet de discussions. Depuis le début du conflit, Paris et Berlin sont critiqués pour ne pas fournir assez d’équipements militaires par rapport à leurs réserves et capacités1. Pour faire face à ces critiques, la France se prépare à livrer 6 à 12 canons César supplémentaires, venant s’ajouter aux 18 déjà fournis à l’armée ukrainienne2.
  • Cette semaine qui s’ouvre est particulièrement chargée pour le chancelier allemand qui s’apprête à s’entretenir avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte demain, et avec Pedro Sanchez mercredi. Vendredi dernier, les estimations d’Eurostat laissaient voir que l’inflation avait dépassé les 10 % en Allemagne au mois de septembre en glissement annuel, atteignant son niveau le plus haut depuis 70 ans.