• Dès la divulgation de ce plan, plusieurs États membres — dont l’Espagne, par le biais d’une tribune de la ministre de la Transition écologique espagnole, Teresa Ribera, dans El País — ont immédiatement fait savoir qu’ils voteraient contre la proposition de la Commission. Le Portugal et la Hongrie notamment se sont également positionnés contre, le Secrétaire portugais à l’Énergie, Joao Galamba, ayant argué que la proposition « ne tient pas compte des différences entre les pays »1.
  • Depuis la publication du plan de la Commission, plusieurs événements qui pourraient peser dans la décision des États membres se sont toutefois produits. Hier, Gazprom a annoncé que le transport de gaz via Nord Stream 1, reliant l’Allemagne, allait tomber à 20 % de sa capacité à partir de demain, mercredi 27 juillet, confirmant les craintes émises lors de la mise hors-service du gazoduc pour cause de maintenance2. La société gazière russe a invoqué des problèmes techniques liés aux turbines.
  • Dans la nuit d’hier à aujourd’hui, en amont du Conseil, Moscou a décidé d’envoyer un message à l’Europe en augmentant la pression dans le gazoduc Urengoi-Pomari-Uzhhorod, sans prévenir l’Ukraine. L’opérateur gazier ukrainien GTS a souligné qu’une telle action pourrait « entraîner des situations d’urgence sur le gazoduc principal »3.
  • Le plan de la Commission est particulièrement adapté pour l’Allemagne, qui est encore dépendant à environ 35 % de la Russie pour ses importations de gaz — en baisse d’environ 20 % depuis le 1er janvier 2022. De plus, Berlin s’est fixé un objectif de remplissage de ses réserves de gaz à 95 % d’ici le 1er novembre, soit 15 % de plus que l’objectif fixé par l’Union européenne. Ainsi, il existe de fortes disparités entre l’Allemagne — et les pays d’Europe centrale — et les pays du Sud, particulièrement l’Espagne et le Portugal, qui ne reçoivent pas de gaz russe par gazoduc, les rendant très peu dépendants de celui-ci.
  • L’Allemagne va probablement chercher à rallier les pays les plus réticents à soutenir ce plan de la Commission, qui nécessite une majorité qualifiée représentant 65 % de la population de l’Union, soit 15 pays. En proposant une réduction égale pour tous les pays du bloc, peu importe leur taux de dépendance au gaz russe, la Commission teste la solidarité énergétique des pays européens, particulièrement éprouvée par la guerre en Ukraine.