• Dans son avis émis aujourd’hui, la Commission européenne a recommandé d’accorder le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Union européenne à l’Ukraine à la Moldavie, estimant que les deux pays disposent d’un socle pour se doter des « institutions stables garantissant la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme et le respect des minorités et leur protection »1. Pour la Géorgie, si la Commission est favorable à attribuer le statut de candidat, elle estime que cela pourrait être fait « plus tard », « une fois qu’un certain nombre de priorités auront été traitées ».2
  • La France, l’Italie, l’Allemagne et la Roumanie ont annoncé soutenir pleinement l’octroi du statut de candidat officiel pour l’Ukraine et la Moldavie, à l’occasion de la visite rendue à Volodymyr Zelensky hier à Kyiv. Ils exigent néanmoins que certains critères politiques, économiques et communautaires soient respectés. Scholz a déclaré que l’élargissement de l’Union « est soumis à des critères clairs qui doivent être remplis par tous les candidats », citant en particulier la démocratie et l’État de droit, principaux éléments figurant dans les critères de Copenhague de 19933.
  • Concernant la question de la guerre et des territoires annexés ou séparatistes en Ukraine (Crimée, Donetsk, Louhansk), en Géorgie (Ossétie du Sud et Abkhazie) et en Moldavie (Transnistrie), l’Union connaît un précédent avec la situation à Chypre. Malgré l’invasion turque et la partition de l’île qui dure depuis 1974, Chypre a adhéré à l’Union européenne en 2004 en tant que territoire occupé de facto. La législation européenne est ainsi suspendue dans les zones où le gouvernement chypriote n’exerce pas de contrôle effectif.
  • Après l’avis positif de la Commission européenne, il reste une semaine aux dirigeants européens pour étudier la question avant de se prononcer lors d’un sommet crucial de l’Union les 23 et 24 juin4. Étant donné qu’une décision en faveur du statut de candidat officiel nécessitera l’unanimité, Scholz a déclaré qu’il « travaillerait à une position commune »5. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué la recommandation émise par la Commission et a déclaré que celle-ci aiderait Kyiv à vaincre la Russie. 
  • La visite de Macron et Scholz d’hier à Kyiv a été l’occasion de lever les malentendus sur la question du soutien de l’Allemagne et de la France à l’Ukraine, alors que Emmanuel Macron avait proposé la création d’une communauté politique européenne afin de répondre de manière concrète aux défis auxquels sont confrontés les pays européens. Olaf Scholz a également changé de position dernièrement sur la priorité à donner à l’élargissement aux Balkans par rapport à l’Ukraine, notant que le processus d’élargissement était en partie entravé par le conflit entre la Serbie et le Kosovo. Il a ajouté vendredi dernier, lors d’une conférence de presse, que le Kosovo et la Serbie ne pourraient prétendre à devenir des États membres que si ceux-ci se reconnaissaient mutuellement comme des États indépendants6.
Sources
  1. La Commission européenne présente ses avis, Commission européenne, 17 juin 2022
  2. Commission européenne, La Commission européenne recommande au Conseil de confirmer la perspective d’adhésion à l’Union de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie, 17 Juin 2022.
  3. « Accession criteria », Commission européenne.
  4. Conseil européen, 23-24 juin 2022, Conseil européen, 20 mai 2022.
  5. Alexandra Brzozowski, Charles Szumski and Julia Dahm,«  Germany, France, Italy back EU candidate status for Ukraine  », Euractiv, 16 juin 2022.
  6. Hans von der Burchard, « German, Serbian leaders clash over Kosovo, Russia sanctions  », Politico, 17 juin 2022