• Lundi dernier, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron a prononcé un discours à l’occasion de la clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, à Strasbourg. Dans celui-ci, le président français réélu a évoqué une réforme des traités européens ainsi qu’une généralisation du vote à la majorité qualifiée, remettant en question le droit de véto et la règle de l’unanimité.
  • Ces propos ont été immédiatement suivis d’une déclaration de 13 pays européens (dont la Pologne, la Roumanie, les pays baltes ou encore le Danemark) affirmant leur opposition à toute « tentatives inconsidérée et prématurée » de modification des traités.
  • Ces derniers jours, le droit de véto s’est révélé être une véritable épine dans le pied de l’UE concernant toute action collective. Alors que la Commission a proposé un embargo sur le pétrole russe le 4 mai dernier, Viktor Orban s’oppose pour le moment à tout embargo sans dispositions avantageuses pour la Hongrie, arguant qu’un embargo aurait l’effet d’une « bombe atomique » sur l’économie hongroise.
  • Enrico Letta évoquait lui aussi récemment dans nos colonnes « l’un des aspects les plus paradoxaux de l’Union » que constitue le droit de véto, et pointait « des limites à de nouvelles avancées dans l’intégration européenne dans le cadre des traités existants ». Concernant la défense, le Président de l’Institut Jacques Delors énonçait la nécessité de d’abord « passer par un pacte entre l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne ».
  • Les prochaines échéances d’une discussion portant sur la réforme des traités ne viendront pas avant les 23 et 24 juin prochain lors d’une réunion du Conseil européen — une semaine avant la fin de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne. Pour le moment, il n’est pas encore clair quels traités Emmanuel Macron souhaite revoir, et pour quels changements.