• Le plan RePowerEU, présenté aujourd’hui en conférence de presse, s’articule autour de quatre lignes d’action : économiser l’énergie, diversifier les approvisionnements, substituer rapidement les énergies fossiles par des énergies renouvelables et combiner intelligemment investissements et réformes. La Commission a annoncé vouloir se passer de deux tiers des hydrocarbures russes que l’Union consommait avant la guerre d’ici la fin de l’année 2022.
  • Pour achever complètement le découplage énergétique entre la Russie et l’UE, la Commission a annoncé que 210 milliards d’euros d’investissements seraient nécessaires d’ici à 20271. Dans l’objectif de diversifier les partenaires énergétiques de l’Union, il faudra notamment accélérer la construction de terminaux gaziers pour importer du GNL, qu’ils proviennent des États-Unis, de Norvège ou du Qatar. Les États-Unis s’étaient par ailleurs engagés à livrer jusqu’à 50 milliards de mètres cubes de gaz à l’Europe d’ici à 20302
  • La mise en place de la Plateforme d’achats communs d’énergie3 (dont la première réunion s’est tenue en avril dernier) sera quant à elle suivie de l’instauration d’un mécanisme d’achat commun — une stratégie déjà mise en place lors de l’achat groupé de vaccins contre le Covid-19 en 2021 — qui « négociera et conclura des contrats d’achat de gaz au nom des États membres participants »4. L’Allemagne y est pour l’instant opposée5
  • Pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables, la stratégie prévoit un assouplissement des réglementations environnementales ainsi qu’une révision à la hausse de l’objectif fixé par l’Union d’arriver à produire 40 % de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici à 2030 en s’appuyant en partie sur l’hydrogène vert, le solaire, l’éolien, mais également sur des incitations financières en faveur du biogaz et du biométhane.
  • En 2026, tous les toits des nouveaux bâtiments publics et commerciaux de plus de 250 mètres carrés devraient être équipés de panneaux solaires — obligation qui s’étendra à toutes les constructions neuves en 2030. La Commission souhaite par ailleurs fixer un objectif de 10 millions de tonnes de production nationale d’hydrogène renouvelable pour les États membres, et un autre objectif de 10 millions de tonnes d’importations d’hydrogène renouvelable d’ici à 2030 afin de remplacer le gaz naturel, le charbon et le pétrole dans les industries et les secteurs des transports difficiles à décarboner.
  • La Commission propose également de rehausser l’objectif de renouvelables dans le mix énergétique européen en 2030 de 40 à 45 %, alors que les énergies renouvelables ne représentent que 22 % du mix énergétique européen à l’heure actuelle. L’objectif de cette stratégie est d’empêcher que la volonté européenne de s’affranchir du gaz et du pétrole russe ne se fasse au détriment des objectifs affichés par l’Union en matière environnementale dans le pack Fit For 55, présenté par la Commission en juillet 2021 — qui doit conduire à 55 % de baisse des émissions de CO2 d’ici à 2030, et à la neutralité carbone en 2050.
  • Les pays du G7 se sont quant à eux mis d’accord la semaine dernière pour adopter un nouveau paquet de sanctions contre la Russie, comportant notamment un embargo progressif sur le pétrole russe. Au niveau de l’Union, l’embargo proposé par la Commission et le sixième paquet de sanctions restent pour l’instant bloqués, notamment du fait des réticences de la Hongrie.
  • Les membres du G7 Finances pourraient s’accorder lors du sommet qui commence aujourd’hui sur un plan d’aide de 15 milliards d’euros à destination de l’Ukraine, principalement composé de dons visant à soutenir économiquement le pays dans son effort de reconstruction6. Les États-Unis ont proposé de contribuer à ce budget à hauteur de 7,5 milliards de dollars, soit environ la moitié de l’enveloppe totale. L’Union a quant à elle proposé un plan spécifique, en complément du G7, pouvant aller jusqu’à 9 milliards d’euros d’aide sous forme de prêts à taux préférentiels7.