• Depuis le début de la guerre, la communauté internationale a montré une volonté de prendre de la distance avec la Russie et de diversifier les sources d’approvisionnement en hydrocarbures1. C’est le cas de l’Union européenne, qui entend réduire les importations de gaz russe de deux tiers d’ici l’année prochaine et complètement d’ici 2030, et des États-Unis, qui ont interdit les importations de gaz et de pétrole russes2.
  • Dans ce contexte, les pays riches en hydrocarbures, comme le Venezuela, occupent une place importante. Selon le rapport annuel de gestion réalisé par PDVSA, la compagnie pétrolière d’État vénézuélienne, en 2016, le Venezuela est le premier pays au monde en termes de réserves prouvées de pétrole, avec 300 878 millions de barils, et le huitième en termes de réserves de gaz naturel, avec 198,3 trillions de mètres cubes3.
  • Le Venezuela se présente désormais comme une alternative potentielle aux approvisionnements russes, proposant de presque tripler sa production actuelle de pétrole destinée à l’exportation. Cependant, les relations extérieures du Venezuela ont été marquées par les sanctions que les États-Unis imposent au pays depuis 2017, pesant notamment sur le secteur de l’énergie. Malgré cela, la situation internationale conduit à un rapprochement entre les États-Unis et le Venezuela, ainsi qu’à ce qui semble être une levée des sanctions énergétiques. 
  • Le 17 mai, le gouvernement américain a annoncé qu’il autorisait Chevron, la seule compagnie pétrolière américaine présente au Venezuela, à entamer d’éventuelles négociations avec PDVSA. Le 5 juin dernier, Nicolas Maduro a confirmé publiquement que les États-Unis avaient accordé des licences à trois compagnies pétrolières — l’américaine Chevron, l’italienne Eni et l’espagnole Repsol — pour importer du pétrole vénézuélien à partir de juillet, les exemptant ainsi des sanctions4
  • Le gouvernement américain a justifié cette mesure sous la condition de relancer le dialogue entre le gouvernement et l’opposition au Venezuela5. Malgré cela, certaines voix, comme celle du commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, ainsi que d’autres organisations de défense des droits de l’homme, ont critiqué cette mesure, mettant en avant les violations des droits fondamentaux au Venezuela. Pour sa part, Nicolas Maduro a qualifié cette mesure de « premier pas vers la levée des sanctions », et s’est félicité de ce qui pourrait augurer des avantages économiques majeurs pour le pays dont l’économie s’est contractée de 80 % depuis 20136.