• Le groupe Royal Dutch Shell, propriétaire de l’entreprise pétrolière anglo-néerlandaise Shell, a été condamné par une cour de justice néerlandaise à réduire ses émissions de CO2 de 45 % d’ici à 2030, dans une affaire portée par des ONG environnementales. C’est la première fois qu’une décision concernant une entreprise de cette taille est rendue, pour se conformer aux objectifs convenus dans l’Accord de Paris sur le climat, ratifié par les Pays-Bas et par le Royaume-Uni. 
  • En septembre 2020, l’entreprise avait annoncé une vague massive de licenciements pour faire face aux importantes pertes causées par la pandémie. Cette décision devait également accompagner son changement de stratégie vers des énergies plus respectueuses de l’environnement, conformément à son objectif d’atteindre un bilan carbone neutre en 2050.
  • Mercredi 26 mai, de l’autre côté de l’Atlantique, les principaux actionnaires de l’entreprise américaine ExxonMobil, concurrent direct de Shell dans le secteur pétrolier, ont voté en faveur de la nomination de deux nouveaux directeurs indépendants pour siéger au conseil d’administration. 
  • Ces directeurs siégeront en tant que représentants des trois plus grands fonds de pension américains, et au moins d’un des principaux fonds d’investissement, BlackRock, qui ont estimé que l’entreprise ne faisait pas assez d’efforts pour s’adapter au changement climatique. La campagne en faveur de ce vote a été conduite par un fonds d’investissement activiste, Engine No. 1., qui détient seulement 0,02 % des actions d’Exxon.
  • Les actionnaires de Chevron, deuxième plus grande entreprise pétrolière américaine après Exxon, ont quant à eux voté mercredi pour intimer à la direction de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre produites par l’entreprise, et également par ses clients.
  • Au-delà des querelles internes propres aux conseils d’administration des grandes entreprises pétrolières, ces votes et décisions laissent présager une conscience accrue des enjeux liés au changement climatique, si ce n’est par les dirigeants des entreprises, du moins par certains actionnaires et investisseurs.
  • On peut s’attendre à ce que ces votes constituent un précédent incontestable dans les principaux secteurs polluants, et que la décision de justice concernant Shell serve de jurisprudence pour des affaires similaires, portées devant des tribunaux.