La guerre en Ukraine suscite un torrent de commentaires et de réactions, d’émotions et de désinformations. Les commentateurs évoquent souvent un retour à la Guerre froide. Mais il y a d’autres grilles d’explication possibles.

Bien entendu, il est encore trop tôt pour oser formuler des hypothèses définitives. On laissera aux historiens de l’avenir le soin de démêler l’écheveau des responsabilités réciproques, comme les conséquences du fait que les accords de Minsk de 2015 n’ont pas été respectés de part et d’autre, et pas non plus par Kiev. Mais le président Poutine, en déclenchant son intervention, en passant de la politique d’influence que pratiquait Moscou vers l’« étranger proche » à une volonté de contrôle beaucoup plus stricte, en sortant de l’ambigüité qui marquait sa politique, a introduit un glissement dans les plaques tectonique du système international : nous avons affaire en ce moment à un bouleversement des structures de l’après-Guerre froide.

Les opérations militaires se déroulent, et leur issue est encore incertaine, même s’il est clair que les états-majors vont étudier la campagne fort attentivement. Il est évident qu’au départ Moscou pensait triompher facilement, un peu comme l’Armée rouge avait occupé la Tchécoslovaquie en 1968. Mais cela n’a pas été le cas, et le conflit se prolonge. Du coup, certains croient pouvoir annoncer l’échec probable de l’offensive.

Nous avons affaire à un bouleversement des structures de l’après-Guerre froide.

Georges-Henri Soutou

Si pour finir son opération échoue – Moscou a de toute évidence sous-estimé la résistance ukrainienne et les possibilités des armements fournis par les Occidentaux, qui permettent une forme de « techno-guérilla »1 – la Russie se trouvera dans une situation très difficile2. Au mieux, elle contrôlera en Ukraine quelques grands centres et grands axes comme en Afghanistan, mais pas vraiment l’ensemble du pays. Au pire, la Fédération de Russie entrera dans une crise majeure et à l’issue imprévisible.

Cela étant dit, d’autres scénarios sont possibles. Certains font remarquer que si les médias se focalisent sur  les villes, un mouvement d’encerclement de l’armée ukrainienne à l’est du Dniepr se dessine. Certains observateurs pensent qu’elle est parvenue au bout de ses possibilités3. En même temps la question d’une « no-fly zone » imposée par l’OTAN dans le ciel ukrainien, que l’on croyait écartée, et par le président Biden en premier, n’est pas sortie de l’épure. Certains commentateurs occidentaux y reviennent, outre le gouvernement ukrainien lui-même4.  On ne peut pas exclure a priori une escalade, certains facteurs stabilisant qui existaient du temps de la Guerre froide ayant disparu.

Mais si Poutine réussit, au moins partiellement, par exemple en empêchant que Kiev n’adhère pour finir à l’OTAN – on note que le président Zelenski a fait savoir qu’il était disposé à y renoncer – alors l’« opération militaire spéciale » aurait malgré tout obtenu certains résultats. Et dans ce cas le monde pourrait bien évoluer dans le sens que nous allons essayer d’analyser.

Un retour à la Guerre froide ? Hélas, non !

Si seulement c’était ça ! La Guerre froide se situait encore dans l’ère des idéologies universalistes, ouverte avec les révolutions américaine et française au XIXe siècle. Libéralisme et communisme étaient en quelque sorte des frères ennemis. Avant le triomphe des théories du totalitarisme, qui niaient cette parenté en mettant l’accent au contraire sur la proximité entre communisme, fascisme et nazisme, beaucoup d’acteurs et de commentateurs, jusqu’aux années 1960, pensaient que pour la Russie le communisme soviétique, par rapport au tsarisme et au passé culturel byzantin, représentait au fond une modernisation et une voie, certes très particulière, vers le modèle occidental. Le « Containment » proposé par George Kennan en 1946 devait, en résistant à la poussée soviétique, donner le temps nécessaire à cette transformation du régime, par le biais d’une indispensable et inéluctable libéralisation de son économie et de sa société5.

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Notons que l’idéologie communiste était presque une garantie de prudence : comme la victoire du communisme était « scientifiquement » inévitable, on pouvait se montrer progressif et prudent. Staline était en effet hyperprudent, Khrouchtchev fut renvoyé pour son « aventurisme » dans la crise de Cuba. Poutine, lui, est un homme pressé… 

Staline était en effet hyperprudent, Khrouchtchev fut renvoyé pour son « aventurisme » dans la crise de Cuba. Poutine, lui, est un homme pressé.

Georges-Henri Soutou

Et il décide seul, alors que les responsables soviétiques, à partir de la mort de Staline, décidait de façon « collégiale » et associait les « partis-frères ». L’intervention en Hongrie en 1956 fit l’objet de vifs débats au sein du Politburo. D’abord Moscou laissa la bride sur le cou aux dirigeants hongrois, avant de décider brusquement, le 4 novembre, d’intervenir brutalement, en liaison d’ailleurs avec l’évolution de la crise de Suez6. Pour la Tchécoslovaquie en 1968, l’intervention fut le résultat de semaines de débats au sein du Politburo et du pacte de Varsovie, de même pour l’Afghanistan en 1979, ou pour la Pologne en 1980 – où finalement l’armée russe n’intervint pas, la reprise en mains étant confiée aux dirigeants polonais. On restait dans un cadre politico-idéologique qui avait sa cohérence, et qui restait relativement prévisible : Solidarnosc échappa à l’intervention en 1980 parce que ses dirigeants surent tirer la leçon des interventions soviétiques précédentes, théorisées par la « Doctrine Brejnev » de souveraineté limitée des États de la Communauté socialiste. La politique russe actuelle est beaucoup plus imprévisible, justement parce que le primat de l’idéologie a disparu.

En même temps, la Guerre froide était très géopolitique et pas seulement idéologique. Staline en effet, dans sa vision réaliste, ne séparait pas les deux aspects. Et les États-Unis non plus : ce sont leurs intérêts très concrets, stratégiques et économiques, qui les ont amenés dès 1945 à commencer à réagir face à Moscou, à propos de la Turquie et de l’Iran, que Staline voulait placer dans sa zone d’influence. Par la suite, les deux Grands, sur tous les continents, ont poursuivi une rivalité qui était certes idéologique, mais aussi très concrètement politico-stratégique. Et même économique, en particulier à propos du contrôle des matières premières, même si cet aspect est moins souligné7. En fait, les deux éléments s’entrecroisaient, dans des proportions variables.

Le réveil de la Russie

À la fin de la Guerre froide, l’affrontement idéologique s’arrête, mais l’affrontement géopolitique se poursuit. Certes, Gorbatchev en 1990-1991 a donné la priorité à l’entente avec l’Occident et a accepté que les États-Unis écrasent l’Irak, vieux client de Moscou, en 1991, sacrifiant ainsi des positions russes essentielles au Moyen Orient. Mais on a pensé trop facilement à l’Ouest que Moscou acceptait le « Nouvel ordre mondial » proclamé par George Bush en 1991. Il y avait en fait à Moscou des résistances : dès 1991 un hiérarque soviétique spécialiste du Moyen Orient, Primakov – qui deviendra plus tard ministre des Affaires étrangères –, tenta de soutenir Saddam Hussein contre la coalition organisée sous l’égide de l’ONU, avec évidemment l’accord de nombreux cercles moscovites8. Et par la suite, même si Moscou acceptait de collaborer avec les Occidentaux dans le domaine du contrôle des armements, acceptait avec bien des ambigüités de ne pas faire obstacle à la coalition contre la Serbie en 19959, et au moins jusque vers 1995 donnait l’impression de vouloir adopter le modèle politico-économique occidental, très vite les Russes reprirent une politique plus traditionnelle. Le premier tournant fut sans doute marqué par les deux guerres en Tchétchénie, en 1994 puis en 1999 sous Poutine – sa première action géopolitique d’éclat…

À la fin de la Guerre froide, l’affrontement idéologique s’arrête, mais l’affrontement géopolitique se poursuit.

Georges-Henri Soutou

Un deuxième tournant fut l’intervention russe contre la Géorgie en 2008, puis il y eut la prise de la Crimée en 2014, puis l’intervention en Syrie à partir de 2015. Pendant ce temps, si Poutine s’était déclaré prêt à soutenir la guerre américaine contre le terrorisme en 2001, s’il ne s’était pas opposé à la résolution de l’ONU concernant la Libye en 2011, il remettait de plus en plus en cause les différents accords avec les Américains et les Occidentaux en matière de désarmement ou de contrôle des armements, comme le traité de 1987 prohibant les armes nucléaires à portée intermédiaire. Notons cependant que le président Bush en 2001 dénonça le traité ABM de 1972 qui interdisait la mise en place d’armes antibalistiques, et que les États-Unis commencèrent à installer en Europe orientale des bases antimissiles dont les Russes pensaient qu’elles pourraient compromettre l’efficacité de leur force de dissuasion : la remise en cause des accords de maîtrise des armements élaborés durant la Guerre froide n’a pas été purement unilatérale10. Mais avec le recul, l’affaire ukrainienne paraît prolonger la courbe de la politique russe, de plus en plus offensive11.

Les projets russes

Certes nous manquons encore d’informations pour décrire avec certitude les développements des années de l’après-Guerre froide. Mais que peut-on savoir des conceptions d’ensemble qui commandent l’action russe ? Le cadre général n’est pas dissimulé. Ce n’est pas le retour au communisme ou à l’URSS, Poutine a toujours dit que ce ne serait ni souhaitable ni possible. Il y a néanmoins une notion qui s’en rapproche. C’est celle de l’« étranger proche », avec un facteur bien réel que Poutine a souligné sans relâche : l’éclatement de l’URSS a laissé 25 millions de Russes dans des pays devenus désormais étrangers12. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’y jouent pas un rôle, et parfois déterminant, comme en Asie centrale, ou crucial, comme en Transnistrie, avec la présence de très importantes forces russes, région dont on pourrait entendre parler prochainement. Mais ils sont parfois devenus des minorités relativement nombreuses mais mécontentes, comme dans les Pays baltes.

Une question importante : comment Poutine voit-il les enjeux économiques en cause (importance du marché européen pour son gaz et son pétrole, pour ses produits agricoles ? Possibilités de rebasculer cela vers la Chine et l’Inde ? Problèmes monétaires et financiers posés par les sanctions occidentales et possibilité de les contourner grâce à Pékin ? Et problème posé par les équilibres de pouvoir en Russie même ?). Comment arbitre-t-il entre facteurs économiques, politiques, géopolitiques ? On aurait tendance à penser que pour lui, « l’Intendance suivra », mais on est en réalité très peu informé sur cette question capitale13.

D’autre part les Russes – et pas seulement Poutine, dont le départ ne changerait rien sur ce point – sont convaincus de la proximité historique, ethnique, culturelle entre la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine. Il y a même tout un courant qui inclut dans cette vision tous les Slaves orthodoxes, ce qui va loin : c’est un ethno-nationalisme qui concerne également, par exemple, les Serbes14.

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On peut dire d’ailleurs que Poutine a élevé cette orientation culturelle et historique au niveau d’une quasi-idéologie officielle, en y incluant le refus de l’orientation politique et sociétale de l’Occident actuel. On assiste donc si on veut à une nouvelle opposition idéologique Est-Ouest, même si les termes en sont fort différents, et même si désormais la géopolitique domine, ce qui n’était pas le cas avant 1990.

Les Russes – et pas seulement Poutine, dont le départ ne changerait rien sur ce point – sont convaincus de la proximité historique, ethnique, culturelle entre la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine.

Georges-Henri Soutou

Notons ici que le foisonnement idéologique dans la Russie actuelle – y compris l’«  eurasisme » propagé par Alexandre Douguine – est complexe et pas toujours facile à relier aux paramètres fondamentaux du pouvoir poutinien15.

Si on ajoute à ces orientations politico-idéologiques les évidentes zones géopolitiquement capitales pour Moscou, de la Mer noire à la Baltique et au Moyen Orient16, et la politique affirmée tendant à tout faire pour maintenir l’OTAN le plus éloignée possible de la Russie, on voit se dessiner un ensemble au moins idéal – son degré de réalisation dépendra des circonstances, Poutine est aussi capable de stratégie et de tactique –, ensemble qui s’étendrait sous telle ou telle forme jusqu’à la frontière orientale de la Pologne, aux Balkans occidentaux, à l’Asie centrale, le tout appuyé sur une Chine dont Poutine s’est beaucoup rapproché, et qui pour l’essentiel, malgré certaines précautions diplomatiques, paraît jusqu’à maintenant le soutenir17.

© AP Photo/Felipe Dana

La géopolitique américaine

De leur côté les Américains ont aussi fait depuis toujours de la géopolitique, à côté de la promotion de l’ « American Way of Life  » (libéralisme politique et économique)18. Si on ajoute que la stratégie « opérative » américaine, donc la stratégie au niveau d’un théâtre, a toujours été celle de l’attaque directe des forces principales de l’adversaire, de la deuxième guerre mondiale à l’Irak, on a affaire à un ensemble géopolitique fort cohérent, que le discours sur le multilatéralisme et l’ordre international « fondé sur des valeurs » ne doit pas occulter19.

Quant à l’Ukraine, par sa situation et par ses ressources, elle a toujours été un enjeu essentiel entre la Russie et ses voisins occidentaux, l’Allemagne pendant les deux guerres mondiales, les États-Unis après la Guerre froide. Si, à la fin de la Guerre froide, les Américains souhaitaient plutôt le maintien, en gros, du territoire de l’URSS, craignant les effets de l’anarchie post-soviétique, si le Président George Bush avait pu conseiller aux Ukrainiens en mai 1991, lors d’une visite à Kiev, de rester dans le giron de l’URSS – tout comme, quelques jours après, François Mitterrand –, et si les Américains avaient promis à Moscou – certes verbalement seulement – que l’OTAN ne serait pas élargie, à partir de 1994 Washington promut l’élargissement constant de celle-ci, souhaitant même y faire entrer l’Ukraine et la Géorgie dès 200820, et soutenant et saluant la révolution de la place Maïdan en 2013. Dès 2015, leurs différents services et think tanks commençaient à réfléchir sur les sanctions et mesures militaires de toute nature qui sont désormais appliquées. Soyons clair : il s’agit d’éliminer la Russie comme puissance mondiale21.

Le messianisme libéral, un peu oublié sous la présidence Trump, est revenu au premier plan.

Georges-Henri Soutou

Parallèlement, les États-Unis abandonnaient un axe majeur de leur politique depuis les années 1970, consistant à placer un coin entre Moscou et Pékin22. On assiste désormais plutôt au contraire : Washington s’engage sur deux fronts, et pourra encore moins tolérer que les Européens aient la tentation de faire bande à part. La possibilité d’une coopération, même difficile, avec Moscou, pour contrer Pékin, est désormais exclue.

D’autant plus que le messianisme libéral, un peu oublié sous la présidence Trump, est revenu au premier plan, comme le montre un entretien énergique accordé par Francis Fukuyama, le chantre de la « fin de l’histoire » en 1990,  à la Neue Zürcher Zeitung, le 18 mars : « Seule une défaite des troupes russes peut mettre fin au carnage » en Ukraine.

Et les Européens ?

Pendant ce temps, les Européens suivaient très mollement les États-Unis. Il est vrai que depuis les années 1970 ils s’étaient rendus de plus en plus dépendants du gaz et du pétrole russes, et à partir de 1991 du marché russe ! C’est cette dépendance que Washington veut désormais rompre en prenant la tête du mouvement en faveur de sanctions de plus en plus radicales : privée des matières premières et de l’énergie russe, privée du marché russe, de nouveau très dépendante des États-Unis, en particulier pour leur énergie, l’Union européenne ne risquera pas de s’émanciper.

Certes, la crise actuelle en Ukraine conduit beaucoup d’observateurs à penser que l’Union va enfin se doter d’un véritable système de défense. Certes, le gouvernement allemand vient d’annoncer une considérable augmentation de son budget militaire. Certes, Bruxelles finance des livraisons d’armes des pays membres à l’Ukraine – à hauteur pour l’instant de 500 millions d’euros, peut-être rapidement un milliard. Certes, Josep Borrell, le haut représentant de l’Union, veut relancer le projet d’une « force de réaction rapide » européenne de 5 000 hommes. Mais il est clair que l’on verra en fait la revitalisation de l’OTAN, ce qui, étant donné la gravité de la crise actuelle, est d’ailleurs compréhensible.

Il est clair que l’on verra en fait la revitalisation de l’OTAN, ce qui, étant donné la gravité de la crise actuelle, est d’ailleurs compréhensible.

Georges-Henri Soutou

Quant aux réactions réelles de l’Union, en dehors d’une perspective d’adhésion ouverte à Kiev, elles consistent essentiellement en sanctions massives et sans précédent contre la Russie, y compris sur le plan culturel, ce qui est inouï, sanctions tout à fait dans la lignée de l’« internationalisme kantien », apparu lors de la Première guerre mondiale23.  Cela ne devrait pas modifier le tableau d’ensemble tracé dans ces lignes. Ajoutons que le contrecoup des sanctions va provoquer en Europe une considérable récession, aux conséquences sociales et politiques encore incalculables24.

Donc on reviendrait peu ou prou au monde des années 1950, affrontement idéologique avec le communisme en moins, avec une immense masse eurasiatique, que rejoindraient l’Inde et les pays arabes, et en face la thalassocratie américano-occidentale, la guerre en Ukraine ayant provoqué une radicalisation et une montée aux extrêmes toute clausewitzienne ? Si cette hypothèse devait se vérifier, on serait fort loin de la mondialisation libérale progressive mais triomphante annoncée dans les années 1990…Certes, la France et l’Union, dans tous les cas de figure, auraient tout intérêt à maintenir autant que possible leur autonomie d’observation et d’interprétation, leur capacité d’action, y compris financière, un minimum de sécurité énergétique, leurs compétences en matière militaire, et à se doter des moyens nécessaires pour pouvoir faire entendre leur voix dans l’ensemble occidental qui va très vraisemblablement se reconstituer face à la Russie, et pour longtemps, et ce quelle que soit, à court terme, l’issue de la crise ukrainienne. Mais y parviendront-elles ?

Sources
  1. L’un des précurseurs du concept de techno-guérilla dans les années 80 fut Horst Afheldt en RFA. On doit citer également Guy Brossolet, Essai sur la non-bataille, 1975.
  2. Les limites des Russes en matière de logistique et de communication sont décrites de façon très complète dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 13 mars 2022.
  3. Sam Cranny-Evans and Dr Sidharth Kaushal, “Not Out of the Woods Yet : Assessing the Operational Situation in Ukraine”, RUSI, 14 mars 2022.
  4. Richard D. Hooker, Jr, “A no-fly zone over Ukraine ? The case for NATO doing it”, New Atlanticist, 18 mars 2022.
  5. On se permet de renvoyer à Georges-Henri Soutou, La Guerre froide 1943-1990, Pluriel, 2011. John Lewis Gaddis, George F. Kennan. An American Life, The Penguin Press, New York, 2011.
  6. Georges-Henri Soutou, La guerre froide de la France 1941-1990, Tallandier, 2018.
  7. Georges-Henri Soutou, “Marx et Mercure : place générale de l’économie dans les relations est-ouest pendant la guerre froide”, sous la direction de Jean Baechler et Georges-Henri Soutou, Guerre, Economie et Fiscalité, Hermann, 2016.
  8. Evguéni Primakov, Missions à Bagdad. Histoire d’une négociation secrète, Le Seuil, 1991.
  9. Larissa Zakharian, « La Russie et la guerre du Kosovo », mémoire présenté devant l’Université du Québec à Montréal en novembre 2007.
  10. Le retour du nucléaire militaire, sous la direction de Jean Baechler et Georges-Henri Soutou, Hermann, 2019.
  11. Mary Elise Sarotte, historienne spécialiste de la phase finale de la Guerre froide : « Russia, Ukraine and the 30-year quest for a post-Soviet order », Financial Times, 25 février 2022.
  12. Oliver Stone interviews Vladimir Putin, Hot Books, 2017.
  13. Un essai : Jökull Hafthor Johannesson, David Clowe, “Energy Resources and Markets – Perspectives on the Russia–Ukraine War”, European Review, 1–20  (2020).
  14. Nationalist and Imperial Thinking Define Putin’s Vision for Russia, Neil Melvin, RUSI, Whitehall, London, 2 Mars 2022.
  15. Pour s’orienter, on lira Françoise Thom, La marche à rebours. Regards sur l’histoire soviétique et russe (Sorbonne Université Presses, 2021). Et le très clair et très important entretien d’Yves Hamant dans Esprit, le 17 mars 2022 : « Le poutinisme,  un phénomène multifactoriel ».)
  16. On notera en particulier les offensives militaires russes en ce moment pour relier le Donbass à la Crimée via Marioupol, et vers l’Ouest jusqu’à peut-être Odessa et la Transnistrie, qui donneraient le contrôle de la plus grande partie des côtes de la Mer Noire à Moscou ?
  17. Financial Times du 15 mars 2022.
  18. Paul H. Nitze, From Hiroshima to Glasnost, Grove Weidenfeld, New-York, 1989. Olivier Zajec, Nicholas Spykman, 1893-1943 : l’invention de la géopolitique américaine. Un itinéraire intellectuel aux origines paradoxales de la théorie réaliste des relations internationales, Paris, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2016. Thomas J. Wright, All Measures Short of War. The Contest for The 21st Century and The Future of American Power, Yale UP, 2017. Michael J. Green, By More Than Providence. Grand Strategy and American Power in the Asia Pacific Since 1783, Columbia UP, 2017.
  19. Andrew Roberts, Masters and Commanders.  Four Titans Won the War in the West, 1941-1945, Harper, 2009.
  20. Jack Matlock, Autopsy on an Empire : The American Ambassador’s Account of the Collapse of the Soviet Union, Random House ,1995. Rodric Braitwhaite, Across the Moscow River. The World Turned Upside Down, New Haven, Yale UP, 2002.
  21. Zbigniew  Brzeziński, Le grand échiquier : L’Amérique et le reste du monde, Fayard, 1997.
  22. Kissinger Transcripts : The Top Secret Talks With Beijing and Moscow (Henry Kissinger, William Burr), 1999.
  23. Nicholas Mulder, The Economic Weapon : The Rise of Sanctions as a Tool of Modern War, Yale UP, 2022.
  24. FAZ du 13 mars, Financial Times du 15 mars.